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Les chroniques ovines

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A destination des éleveurs, cette rubrique a pour but de donner des conseils de saison, mais aussi des informations économiques et de marché. Les chroniques sont réalisées en partenariat avec Laurence SAGOT de l’institut de l’Elevage / CIIRPO.
Leur parution est hebdomadaire.

Les bienfaits des prairies sur l’albédo

L’albédo est une notion peu connue mais qui n’est pas nouvelle. Il s’agit de la quantité de rayonnement solaire réfléchie par une surface. Sa valeur est comprise entre 0 et 1. Plus celle-ci est élevée, plus l'énergie repart d’où elle vient (l’espace) et moins il reste d’énergie (infrarouge, tourbillons d'air chaud) pour réchauffer l’atmosphère. Une valeur de 0 signifie que toute la lumière est absorbée. Un albédo de 1 correspond à une surface très blanche et fraîche, de la neige par exemple.

85 grille-pains par ha

La prairie possède un effet « refroidissant » sur le climat. Son albédo est supérieur à celui d’une grande culture. Selon les résultats d’une récente étude¹, la quantité d’énergie renvoyée en moyenne par rapport à un sol nu s’établit à - 8,5 W par m² de prairie. De façon imagée, c’est comme si on enlevait du réchauffement climatique l’équivalent à 85 grille-pains par hectare. Plusieurs facteurs entraînent la diminution de l’albédo avec par exemple le pâturage et la fauche, la dégradation de la prairie.

Pour en savoir plus, une fiche technique est disponible sur ciirpo.idele.fr et inn-ovin.fr : « L’albédo des prairies : un levier pour le climat ».

¹ Projet Albédo prairies piloté par Idele et financé par le CASDAR de 2020 à 2023

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

Un guide pratique sur les boiteries

Ce guide qui récence les principales causes de boiteries des ovins est une mine d’informations. Pour chacune d’entre elles, vous y trouverez ses signes cliniques illustrés de nombreuses photos et schémas, ses causes et ses conséquences. Un chapitre spécial traite des traitements possibles et un autre des moyens de prévention pour chaque type de boiterie. Le fourchet ou mal blanc, le piétin, la maladie de la ligne blanche, les lésions par traumatisme, la « cerise », le panaris, les arthrites, la fourbure et autres causes de boiteries y sont abordés. Ce guide intitulé « Diagnostic et traitement des boiteries ovines » est disponible sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO) et Myriam Doucet (Idele)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire.

La troisième paupière, un signe de bonne santé

En cas de problème de santé sur un animal, l’examen de la couleur de la troisième paupière est l’un des premiers gestes à réaliser avec la prise de température. Pour faire ressortir la troisième paupière, il suffit d’écarter les paupières et d’appuyer légèrement de part et d’autre de l’œil, vers l’avant pour la paupière supérieure et vers l’arrière pour la paupière inférieure par exemple. Pierre Autef, vétérinaire praticien à Bellac (87) explique qu’un animal en bonne santé présente une troisième paupière de couleur rosée. « Si elle est blanche, la brebis ou l’agneau est anémié. Des parasites de types strongles de la caillette ou bien grande douve peuvent en être à l’origine, ainsi qu’une hémorragie. Une troisième paupière de couleur jaune est synonyme d’un trouble hépatique, une intoxication au cuivre par exemple. Lors d’infections diverses, la troisième paupière est rouge foncé. Enfin, parfois, lors d’asphyxie, insuffisance et détresse respiratoire, la troisième paupière prend une couleur grisâtre ». Pour en savoir plus, demander conseil à votre vétérinaire. Une vidéo est disponible sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr : « examiner les dents et la troisième paupière ».

CP : CIIRPO

 

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

Sauver un nouveau-né avec du glucose

Un agneau tout juste né et refroidi, dont la langue est devenue froide, doit être réchauffé avec en plus, un apport de glucose avant de lui faire boire le colostrum. Deux modes d’injection sont alors possibles : sous cutanée et intrapéritonéale. Dans les deux cas, l’utilisation de seringues et d’aiguilles à usage unique se justifient car le petit agneau est sensible aux infections de toute sorte et à la douleur.

Mode d’emploi

Pour réaliser une injection intrapéritonéale, on repère la cavité abdominale avec le nombril au milieu. L’injection est réalisée dans le quart droit. Puis, on injecte doucement le produit réchauffé (15 à 20 ml pour le glucose). Ce type d’injection a pour avantage d’injecter d’importantes quantités de produit directement dans la cavité abdominale et ainsi de garantir une efficacité rapide et maximale. Attention, seul le glucose 5% convient en intra-péritonéale. Réserver le glucose 10 % aux injections en sous cutanée. Des vidéos et fiches techniques sur le sujet sont disponibles sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr : « les injections sur agneaux », « sonder un agneau ».

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

Tourteaux fermiers : attention à la matière grasse

Les tourteaux fermiers de colza, de tournesol et de noix peuvent s’intégrer facilement dans la ration des brebis. Ils présentent toutefois un petit inconvénient : leur taux de matière grasse. Ce dernier est élevé. De plus, il reste soumis à d’importantes variations : de 10 à 30 %. Si le tourteau fermier dose moins de 20 % de matière grasse, cela ne pose pas de problème particulier pour les brebis. Le taux de matière grasse de la ration (fourrages + concentré) ne dépasse pas les 5 % recommandés pour les ruminants. Par exemple, équilibrer la ration à base de tourteau de colza fermier équivaut alors à en doubler la quantité par rapport au tourteau de soja sans pour autant diminuer la part de céréales. En revanche, si le tourteau est très gras, les quantités distribuées doivent être limitées à 500 g par brebis et par jour sous peine de problème sanitaire. Un dosage de la matière grasse par un laboratoire est peu onéreux. Une attention particulière doit être portée aux agneaux, y compris après le sevrage. Des taux de matière grasse supérieurs à 10 % entraînent des baisses notables de performances. Pour en savoir plus, une fiche technique est disponible sur ciirpo.idele.fr : « incorporer un tourteau gras dans un mélange fermier ».

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

Evaluer le colostrum de vaches destiné aux agneaux

Les mesures réalisées sur les colostrums de vaches laitières montrent une très grande variabilité en matière de concentration en immunoglobulines, certains d’entre eux n’étant pas de qualité suffisante pour couvrir les besoins d’un agneau. Lors de la constitution d’un stock congelé pour complémenter les nouveaux nés, il est donc utile de vérifier la qualité de ce colostrum. Deux outils peuvent être utilisés. Le pèse colostrum, d’un coût de 30 € HT environ, se trouve dans les coopératives d’approvisionnement en matériel d’élevage. Son mode d’utilisation est simple, du même type que celui d’un pèse acide : la qualité du colostrum est estimée sur une échelle de concentration en immunoglobulines. Cet outil a été étalonné pour du colostrum de bovin à une température de 20°C. Si « le flotteur » se situe dans la graduation rouge, le colostrum affiche moins de 50 g d’IgG par litre et n’est pas à conserver. Le réfractomètre est d’un coût plus élevé : de 40 à 200 €. Une goutte de colostrum suffit et la lecture est immédiate. Pour en savoir plus : « De nouvelles références sur la qualité du colostrum » sur ciirpo.idele.fr.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Compenser un manque de colostrum des brebis

Le colostrum fait office d’assurance vie pour le nouveau-né qui nait sans défense immunitaire.  Il prévient les pathologies infectieuses dans le jeune âge. Ce premier lait est également riche en matière grasse, d’où son aspect parfois crémeux. Il fournit à l’agneau l’énergie nécessaire à sa survie dans les premières heures de vie. Si la brebis n’a pas suffisamment de colostrum, plusieurs solutions alternatives sont possibles. La première, qui reste la plus efficace, consiste à traire une brebis du même lot qui a mis bas impérativement dans la demi-journée. En effet, neuf heures après la mise-bas, la concentration en immunoglobulines d’une brebis qui a été tétée par son ou ses agneaux est devenue trop faible. 

Des bouteilles de colostrum congelé

La constitution d’une banque de colostrum conservé au congélateur est la seconde solution. Le mieux en matière de protection reste le prélèvement de brebis du même élevage puis celui de vaches ou de chèvres de l’élevage et enfin de femelles de ces espèces dans un autre élevage. S’assurer dans le dernier cas du statut sanitaire de ces animaux (IBR négatif). De plus, peser le colostrum est également une sage précaution. Attention, la décongélation doit être effectuée au bain marie (le micro-ondes détruit les immunoglobulines). Enfin, il faut se référer à la posologie les compléments de colostrums actuellement commercialisés, en sachant que 12 à 24 g d’IgG (immunoglobulines de type G) sont nécessaires pour protéger un agneau. 

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire 

Vitamines et minéraux : ne pas faire l’impass

Cet hiver, des cures de minéraux à deux moments stratégiques s’imposent : un mois avant l’agnelage puis en lactation et un mois avant la mise à la reproduction. Si les brebis sont à l’herbe sans concentré, le zinc, le manganèse, l’iode, le cobalt et le sélénium sont apportés par une pierre à lécher, un seau, ou éventuellement un bolus. Si les brebis sont en bergerie avec du concentré, opter pour un AMV (aliment minéral vitaminé) qui reste du meilleur rapport qualité/prix. Un composé minéral avec la composition suivante (hors vitamines qui sont indispensables) est adapté : zinc : 5 000 mg/kg (ou ppm) ; manganèse : 5 000 mg/kg ; iode : 80 mg/kg ; cobalt : 40 mg/kg ; sélénium : 25 mg/kg.

Des minéraux en cure

Pour des rations sans légumineuses (foin ou déshydratés), une formule de type 7/21/5 ou 6/24/5 pour le phosphore (premier chiffre), le calcium (second chiffre) et le magnésium (troisième chiffre) est à privilégier. Pour les rations avec luzerne, adopter des formules plus équilibrées de type 15/15/5. Une pierre de sel doit être disponible toute l’année (à l’herbe et en bergerie) pour les brebis, les béliers et les agneaux sevrés : le sel est nécessaire pour produire de la viande et du lait. Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « Quand et comment apporter les minéraux ? ».

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Les 6 mois qui conditionnent la carrière d’une agnelle

L’alimentation des agnelles est un compromis pour obtenir de jeunes femelles suffisamment lourdes à la mise à la reproduction tout en développant au mieux leur rumen. La première condition de réussite réside dans le choix de celles qui vont assurer le renouvellement du troupeau. Au sevrage, à 70/80 jours, la plus petite du lot doit peser 25 kg. Le rationnement du concentré est alors la règle d’or ! Si les croissances dépassent 170 g par jour, le tissu adipeux va prendre la place du tissu secréteur de la mamelle. La production laitière future sera ainsi réduite.

Rationner pour favoriser la consommation de fourrage

Le niveau de rationnement est de l’ordre de 600 g de concentré avec un foin de qualité moyenne pour des agnelles mises en lutte à 8/9 mois. Elles doivent avoir atteint les deux tiers de leur poids adulte, soit 47 kg pour des adultes de 70 kg. Au cours de la gestation puis de la lactation, la jeune brebis conserve des besoins de croissance. Il faudra veiller à les couvrir sous peine de pénaliser les prochaines lactations. Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « itinéraires d’une agnelle de renouvellement productive ».

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Bonne valeur alimentaire confirmée pour l’herbe d’hiver

L’herbe d’hiver affiche les mêmes teneurs en énergie et en azote qu’un aliment complet destiné aux agneaux de bergerie. Les mesures réalisées dans les essais en cours sur le pâturage des brebis sur des prairies bovines le confirment. En effet, les deux prairies permanentes pâturées en automne 2023 soit par des vaches allaitantes, soit par des génisses laitières titraient 0,9 UFL et 95 g de PDI par kg de matière sèche entre le 15 décembre et le 15 janvier. Un lot de 58 brebis a pâturé pendant 6 semaines les 8 ha disponibles. Ces résultats confirment les données disponibles. Malgré une pluviométrie très importante au cours du dernier trimestre (400 mm), la qualité est au rendez-vous-même si la pousse automnale reste modeste.  

CP : CIIRPO 

 

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Prévenir les maladies infectieuses chez les agneaux

La meilleure des préventions des maladies infectieuses reste la protection colostrale associée à une bonne l’ambiance dans les bergeries et aux règles d’hygiène. Des vaccins sont également commercialisés pour la plupart des pathologies.

Les pasteurelloses se développent dans les bergeries qui présentent des défauts de circulation d’air. Une bonne ventilation favorise en effet l’entrée d’air sans courant d’air au niveau des animaux puis sa sortie en éliminant l’ammoniac, l’eau et la poussière. La présence de moisissures au plafond ou sur les murs est le signe d’une mauvaise ventilation. La colibacillose peut prendre plusieurs formes : la septicémie (« agneau baveur »), l’agneau mou et la présence de diarrhées. Plus l’animal est jeune et plus la maladie est rapide. Le conseil du vétérinaire est indispensable pour mettre en place un traitement préventif ou curatif.
 

Une voie d’entrée pour l’arthrite

Les arthrites apparaissent le plus souvent sur des agneaux âgés de plus de 15 jours mais la contamination a eu lieu dans la première semaine. Le germe est entré par une plaie (nombril, trou d’oreille, queue) et s’est glissé dans une articulation par voie sanguine. La désinfection du nombril le plus tôt possible après la naissance et de la boucle avant sa pose sur une oreille sèche est une des principales mesures de prévention. Pour le nombril, les solutions iodées accélèrent le dessèchement du cordon. Pour les oreilles ou les boucles, de nombreux désinfectants sont utilisés en liquide ou en pommade.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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La remise en état des brebis

Au cours des six derniers mois, plusieurs évènements ont favorisé un manque de reprise d’état des brebis. La sécheresse estivale puis la trop faible repousse de l’herbe automnale n’ont pas permis aux femelles qui ont mis bas au printemps de reconstituer leurs réserves, en particulier dans les zones herbagères. La pression parasitaire a aussi accentué le phénomène. Si la proportion de brebis maigres est importante, il faut commencer par vérifier par coproscopies que les niveaux d’excrétion en parasites internes ne sont pas trop élevés. En complément des conseils de vos vétérinaires et techniciens, une fiche CIIRPO est disponible pour vous aider à interpréter les résultats : « Analyses coproscopiques : comment lire les résultats ? » sur ciirpo.idele.fr. 

Trier les brebis 

Lors du constat de gestation, il n’est pas trop tard pour remettre les brebis en état avant la mise-bas. Celles qui affichent une note d’état corporel inférieure à 3 (sur une échelle de 0 à 5, de très maigre à très grasse) sont alors triées. Une ration plus riche en énergie leur est distribuée : couverts végétaux ou herbe sans concentré ; foin avec 300 à 500 g de céréales… Enfin, il est préférable de rentrer les brebis avec une note d’état corporel inférieure à 2.  Du foin de qualité moyenne ou médiocre à volonté accompagné de 300 g de céréales leur permet de reprendre de l’état.
 

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Associer ovins et grandes cultures

L’association entre les grandes cultures et les brebis dans la même exploitation ou bien entre voisins est largement éprouvée. Par exemple, le pâturage des couverts végétaux est à la fois une source d’économie pour les grandes cultures et pour les brebis. Ces dernières valorisent également les luzernes et prairies de l’assolement. Le fumier remonte les taux d’humus et réduit l’usage et l’achat de fertilisants minéraux. En matière de travail, la complémentarité est assez simple à trouver avec des périodes d’agnelage bien callées.

De nouvelles références

Une journée technique à destination des éleveurs, des polyculteurs et des techniciens est organisée sur ce thème le 25 janvier à côté de Bourges à partir de 10 h. Les résultats d’une récente étude¹ sur une conduite « bas intrants » seront présentés avec des témoignages d’agriculteurs. Deux races de brebis, Romane et Berrichon de l’Indre ont été alimentées 10 mois par an au pâturage au cours de deux campagnes. Des mesures de bien-être animal ont également été réalisées à plusieurs saisons. L’après-midi, une visite des installations de l’INRAE de Bourges sera proposée. Pour vous inscrire et en savoir plus : laurence.sagot@idele.fr avant le 20 janvier ou bien ciirpo.idele rubrique « agenda ».

¹ étude pilotée par Bio Centre et financée par le conseil régional du Centre-Val de Loire.

CP : C Maitre (INRAE)

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Récupérer l’eau de pluie pour l’abreuvement des brebis

La récupération de l’eau de pluie impose de se poser la question de sa qualité chimique et bactériologique. Il est donc important de récupérer l’eau dans les meilleures conditions : toitures propres, gouttières nettoyées… L’eau se conserve avec peu de prolifération bactérienne si elle est stockée avec le moins de matière organique possible. En matière de décantation, l’idéal est de disposer d’un bassin de 20 % du volume de stockage final pour finir de clarifier les eaux récupérées. Mais dans la pratique, compte tenu des surfaces de toitures importantes, certains spécialistes proposent un volume de décanteur au moins égale au volume d’eau de pluie maximum sur un jour.

Stockage de l’eau

Quelle que soit le type de fosse (fosse béton, citerne souple, fosse géomembrane, fossé étanche, …), la capacité de stockage est définie par l’étude de faisabilité technique et économique. Un bon dispositif de stockage doit limiter les variations de température et l’exposition à la lumière (risque d’altération de la qualité de l’eau). Il n’y a pas de matériaux à privilégier mais le béton présente l’intérêt de neutraliser l’acidité de l’eau de pluie et de tendre à sa reminéralisation. Pour en savoir plus : « récupération d’eau de pluie en toiture pour des usages en élevage de ruminants » sur le site WEB de la chambre d’agriculture d’Occitanie.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire 

Les gras colorés chez les agneaux

Plusieurs facteurs liés à l’animal le prédisposent au problème de coloration du gras, c’est à dire brun-rouge au lieu de blanc. Le sexe reste le premier critère de discrimination. Les mâles sont beaucoup plus sensibles que les femelles. La race est un critère pouvant favoriser l’apparition de défaut de couleur. Certaines races sont moins sensibles que d’autres, l’Ile de France par exemple. L’âge influence également la couleur du gras. Les agneaux « gris » ou dits « agneaux de report » abattus entre 8 et 10 mois présentent des gras plus colorés que les agneaux d’herbe abattus jeunes.

Rationner reste la solution la plus efficace 

Le mode d’alimentation des agneaux sevrés joue un rôle prépondérant sur la qualité du gras de couverture car celui-ci se dépose essentiellement pendant la phase de finition. Contrairement à une idée fréquemment répandue, le maïs grain ne produit pas de gras jaune. Distribuer les céréales entières est en revanche indispensable car le broyage ou l’aplatissage favorise l’apparition des défauts de coloration.Rationner le concentré en finition reste la solution la plus efficace, réduisant de 15 à 20 % la proportion de carcasses à problèmes. 

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Quelle céréale choisir pour l’alimentation des brebis ?

Orge, maïs, triticale, blé, avoine, seigle : toutes ces céréales peuvent être utilisées pour alimenter les brebis, seules ou en mélange. Dans la plupart des rations en bergerie, un apport d’aliment azoté (tourteau d’oléagineux, protéagineux, complémentaire azoté) est souvent nécessaire. Les céréales apportent surtout de l’énergie. Le maïs grain est le plus riche avec 1,06 UFL (Unité Fourragère Lait) par kg brut. Le blé, le triticale et le seigle dépasse tout juste l’unité fourragère. L’orge titre en moyenne 0,95 UFL. Seule l’avoine est peu concentrée en énergie avec 0,77 UFL. Cela signifie qu’il faut en apporter plus pour obtenir une équivalence. Contrairement à l’orge, l’avoine est pauvre en amidon (400 g par kg de matière sèche contre 595 g). Elle est donc moins acidogène. Toutefois, le taux d’amidon ne suffit pas à expliquer à lui seul le caractère acidogène d’un aliment. Par exemple, le maïs grain et le blé dosent respectivement 740 et 690 g d’amidon par kg de matière sèche. Sa vitesse de dégradation dans le rumen est en revanche très différente : 5 % par heure pour le maïs contre 20 % pour le blé. Le maïs est donc beaucoup moins acidogène que le blé.

CP : CIIRPO

 

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

 

Votre futur parc de contention en 3D

Après l’aménagement de la bergerie en 3D, celui du parc de contention est désormais en ligne, toujours gratuitement. Vous y trouverez des claies de différentes longueurs, pleines pour les couloirs et ajourées pour les parcs d’attente et de réception. Divers types de portes, accordéon, guillotine, cornadis et de tri sont également disponibles. Vous pourrez commencer par positionner le camembert ou la demi-lune.

Dans les couloirs, les antireculs et écarteurs trouveront leur position. Les équipements suivants sont également en ligne : bascule, cages de retournement, restrainer, pédiluve, baignoire. Cette liste sera progressivement complétée. Un inventaire de courses est automatiquement établi avec les éléments choisis et leur nombre. Il ne restera plus qu’à faire faire un devis.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la page WEB « Equipinnovin » sur le site Idele, rubrique "visualiser son projet en 3D3"

 

 

CP : CIIRPO

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L’effet mâle : comment ça marche en théorie ?

L’effet bélier se rencontre exclusivement sur des brebis qui ne sont pas en saison sexuelle, c’est-à-dire du début de printemps au milieu de d’été. En effet, à l’automne, les brebis ovulent et acceptent le bélier pour l’accouplement tous les 17 jours en moyenne. D’autre part, seules les femelles de types désaisonnées répondent à l’effet mâle. En théorie, les races dites saisonnées y répondent très mal, voire pas du tout, à l’exception de certaines lignées. Enfin, les agnelles ne sont pas ou peu réceptives à l’effet mâle. Voilà comment ça se passe au niveau hormonal. Lorsque les béliers sont introduits dans le lot de brebis, une partie d’entre elles ovule dans les 2 à 4 jours qui suivent. Cependant, cette ovulation n’est pas accompagnée d’œstrus. Selon les brebis, il y a ensuite deux possibilités.

Des saillies 19 ou 25 jours plus tard

Pour une partie des brebis, une seconde ovulation est induite 17 jours plus tard, cette fois associée à des chaleurs. Un premier pic de saillie a donc lieu 19 jours après l’introduction des béliers. Pour les autres brebis, la seconde ovulation suit après un cycle de courte durée (de l’ordre de 6 jours), elle aussi non fécondante. Une troisième ovulation est induite 17 jours plus tard, cette fois associée à des chaleurs. Un second pic de saillies a donc lieu autour du 25ème jour après l’introduction des mâles.

Pour en savoir plus, une fiche CIIRPO est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « l'effet male en 6 questions réponses »sur ce lien. 

 

CP : CIIRPO

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Lorsque les prairies contiennent des plantes toxiques

La liste des plantes toxiques susceptibles de se trouver dans les prairies ou leurs bordures est longue. Ainsi, les baies vertes de la morelle noire le sont particulièrement. Après une ingestion pendant plusieurs jours, les brebis présentent des troubles digestifs et nerveux. Le datura est également toxique avec une persistance dans le fourrage conservé (ensilage de maïs par exemple). Autre exemple, le galéga officinal est très appétent et la consommation de 400 à 500 g de plante fraiche suffit à poser problème. Cette intoxication est fréquente chez les ovins :  pendant la période de fructification, toutes les parties aériennes de la plante sont particulièrement nocives. La mort est brutale 12 à 48 heures après l’ingestion. Les ifs à baies sont également particulièrement redoutables. Dans plus de 85 % des cas, la mort est brutale sans symptôme. Pour en savoir plus et connaitre les autres plantes toxiques, une fiche technique complète est disponible sur ce lien. 

 

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Investir dans un système de contention

L’achat d’un mode de contention des brebis et des agneaux se réfléchit pour réaliser l’ensemble des interventions dans de bonnes conditions de travail et de bien-être des animaux. Un système de contention est donc à adapter aux besoins de chacun. Les équipements dépendent des interventions à réaliser. L’emplacement est lié aux bâtiments et au parcellaire. Le niveau d’investissement varie en fonction de la taille du troupeau. Trois types d’équipements sont possibles. Le parc de contention fixe est mis en place lorsqu’il est possible d’y amener les lots d’animaux sans y passer trop de temps.  Il est toujours « prêt à l’emploi ». Il peut être couvert, on peut ainsi y travailler quelles que soient les conditions météorologiques. Toutefois, il demande d’engager des frais et une construction qui peut être déléguée au moins en partie. L’auto-construction demande du temps qu’il ne faut pas sous-estimer (environ 30 jours de travail). 

Des cornadis en bergerie

Si l’accès à un parc fixe est compliqué pour les lots d’animaux du fait de leur éloignement, le parc mobile est plus adapté. A l’achat, on veillera à ce qu’il réponde vraiment aux besoins identifiés. Il doit également offrir un bon compromis entre sa facilité et sa rapidité d’installation, sa légèreté et sa résistance. Sur certaines exploitations, les deux types de parc sont nécessaires. Enfin, les cornadis sont très pratiques, en particulier lorsque les brebis sont en bergerie. De nombreuses interventions peuvent y être réalisées : trier (si le cornadis est équipé d’un déblocage individuel), vérifier l’identification, et toutes les interventions à l’arrière de la brebis. Attention, lorsque le couloir est surélevé, traiter demande des positions inconfortables pour le dos et les genoux.  

Pour en savoir plus, la page WEB « Equipinnovin » liste toutes les bonnes questions à se poser avec des plans de parc de contention.   

 

CP : CIIRPO

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Trier les simples et les doubles en lactation

Tout au long de la lactation, les besoins des brebis avec deux agneaux sont nettement supérieurs à ceux des brebis simples : +20 % en énergie ; +35 % en azote. Dans la limite où les animaux sont suffisamment nombreux pour constituer un lot, séparer les brebis qui allaitent un et deux agneaux est source d’une importante économie de concentré sur les simples si leur alimentation était basée sur celle des doubles. Avec un foin de qualité moyenne, elle est de l’ordre de 400 g par brebis et par jour au cours des six premières semaines de lactation puis de 200 g en fin de lactation. Au final, l’économie est de l’ordre de 20 kg de concentré par brebis sur la durée de la lactation. Avec un foin ou un enrubannage de luzerne riche feuilles, la ration des brebis qui allaitent un agneau est diminuée de 200 à 300 g de céréale par jour par rapport à des femelles avec des doubles. Enfin, baisser la ration après les six premières semaines de lactation est indispensable pour préparer le tarissement mais aussi parce les besoins des brebis sont moindres. :

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Un aménagement de bergerie pour simplifier le travail à l’agnelage

Pour travailler dans de bonnes conditions, l’aménagement de la bergerie reste le point essentiel. Il est souvent le compromis entre un « idéal » et ce qu’il est possible de faire avec l’existant et le budget disponible. Quelles que soient les dimensions de la bergerie, les brebis doivent pouvoir s’isoler avec leurs nouveaux nés. Les recommandations en termes de surface d’aire paillée avant l’agnelage sont de 1,2 m² par brebis de gabarit moyen (moins de 70 kg) et de 1,5 m² pour celles de grand gabarit (plus de 70 kg). En matière de profondeur d’aire paillée, 6 m sont préconisés avec l’installation des cases d’agnelage sur la longueur et 5 m sans. Toutefois, disposer de davantage de place facilite toujours le travail.

Enjamber le moins possible

Des couloirs de circulation, y compris le long des cases d’agnelage afin de faire le tour sans passer sur les aires paillées, sont synonymes de gain de temps. Des passages d’hommes sont très pratiques pour enjamber le moins possible. D’autre part, des claies à portée de main sans encombrer les couloirs ni les aires paillées évitent des déplacements supplémentaires. De petits lots peuvent ainsi être constitués au fur et à mesure des mises-bas. Cela suppose également de disposer d’un nombre d’abreuvoirs suffisant ou des claies équipées d’un passage à abreuvoirs. Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « organiser un chantier : les agnelages en bergerie ».

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Un nouvel outil pour vous aider à aménager une bergerie

Vous avez un projet de construction ou d’aménagement d’une bergerie ? Un nouvel outil a été créé pour vous aider dans le cadre d’InnOvin. Intégré à la page WEB « Equipinnovin » hébergée sur le site Idele, il calcule les longueurs d’auge et surfaces d’aires paillées nécessaires par quinzaine pour loger les adultes et les jeunes. Il suffit pour cela d’indiquer les lots d’animaux présents dans le bâtiment : type d’animaux (brebis, agneaux, agnelles, béliers) et nombre. La version « ovin viande » et « agneaux de plus de 60 jours en finition » est disponible. La version ovin lait est en cours de construction.

Des dizaines de plans

La page « Equipinnovin » vous propose également des plans types de bergerie pour les brebis viande, les brebis laitières, les agneaux sevrés et élevés à la louve. Chacun d’entre eux est illustré d’indicateurs de coût et de facilité de travail. D’autre part, des plans d’équipements divers d’auges, de claies etc… sont en ligne pour les éleveurs qui souhaitent les fabriquer. De nombreuses astuces illustrées par des vidéos sont également disponibles. La rubrique « recommandations » fournit les éléments nécessaires à connaitre avant d’avancer sur son projet. Enfin, vous pouvez simuler votre aménagement de bergerie en 3D et imprimer la liste des équipements nécessaires pour un futur devis.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot (Idele/CIIRPO)

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Les agneaux des bons béliers consomment moins que les autres

Une étude¹ vient de comparer les performances zootechniques et économiques d’agneaux issus de béliers à très hauts et moindres potentiels génétiques. Ainsi, 280 agneaux descendants directement des 10 meilleurs béliers de la station Mouton Vendéen et 250 agneaux issus des 9 béliers les moins prometteurs de la station ont été finis en bergerie simultanément à InsemOvin (87). Les ventes étaient déclenchées à partir d’un poids seuil de 33 kg pour les femelles et 39 pour les mâles. Les agneaux issus des meilleurs pères ont atteint le poids objectif en moyenne 8 jours plus tôt que ceux des pères au moindre potentiel (129 jours contre 121 respectivement). Les agneaux des meilleurs pères ont également présenté un état d’engraissement moins important. Les conformations n’ont pas été influencées par leur père. Cela s’explique par le fait que tous ces béliers présentent de très bons niveaux génétiques puisqu’ils font partie des meilleurs jeunes mâles de la race sur une génération.

6 kg d’aliment concentré en moins

Les agneaux des meilleurs pères ont consommé 100 g de concentré en plus par jour, mais cet écart a été largement compensé par une durée d’engraissement plus courte. Au final, à poids vif égal, les agneaux du meilleur groupe de béliers ont consommé 6,4 kg de concentré et 4,5 kg de paille en moins par agneau sur la durée d’engraissement. La comparaison des soldes sur cout alimentaire (prix de vente des agneaux moins les charges d’alimentation) des 2 groupes montre des différences de 3,2 à 3,6 €/agneau engraissés, en faveur de ceux produits par les béliers du meilleur potentiel génétique. Pour 300 agneaux, cela équivaut à 1000 € en plus. 

L’achat des béliers est un réel investissement d’élevage et il doit se faire auprès d’éleveurs sélectionneurs adhérant des Organismes de Sélection qui œuvrent collectivement à produire les reproducteurs les plus performants au niveau technique, économique et environnemental. 

Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « savoir lire les papiers des béliers pour mieux les choisir ». 

 

¹étude GEDURAB pilotée par Idele et financé par FGE et le fonds CASDAR

Agathe Cheype, ingénieure Sélection génétique à l’Institut de l’Elevage

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Evaluer la valeur alimentaire d’un méteil grains à partir d’une photo

S’assurer que la valeur alimentaire du méteil est adaptée aux animaux auxquels il est destiné est indispensable. Les céréales et protéagineux étant riches en énergie, la valeur UF ne pose pas de problème sauf si la proportion d’avoine dépasse 40 %. Par contre, le mélange peut s’avérer trop pauvre en azote. Une application internet¹, « Esti’méteil » estime désormais gratuitement la proportion des différentes espèces composant un méteil grain à partir de photos. Il suffit de remplir un fond de boite à camembert avec le méteil grain puis de prendre plusieurs photos (jusqu’à 5) en mélangeant le contenu entre chaque prise.

Plateforme Esti’méteil

Depuis un ordinateur, il faut alors se connecter à la plateforme suivante : c4c.inria.fr/carpeso/. Une première estimation est affichée avec les 13 espèces les plus fréquentes. Si vous connaissez la composition, il suffit de décocher les espèces non présentes dans votre méteil et une nouvelle estimation est réalisée. Les valeurs alimentaires sont immédiatement disponibles.

Les partenaires du projet soulignent que ces résultats sont calculés à partir de valeurs moyennes. Ils sont indicatifs et ne se substituent pas à une analyse chimique.

Pour en savoir plus sur l’utilisation du méteil en grains, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « du méteil en grains adapté à la finition des agneaux de bergerie ».

¹développée dans le cadre du projet CARPESO

CP : CIIRPO

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Prévenir la pasteurellose

Les pasteurelles sont à l'origine d'une infection contagieuse de l'appareil respiratoire de l'agneau. Cette maladie bactérienne entraine mortalités et baisses de croissance. Pour se développer, la pasteurellose a besoin de la combinaison de trois éléments : une des bactéries responsables, un agent appelé « initiateur » (des mycoplasmes par exemple) et un facteur favorisant qui est lié aux conditions de logement des agneaux. Les recommandations en terme de densité sont importantes à respecter. Vous les trouverez sur la page WEB EquipInnovin. Un diagnostic d’ambiance permet de vérifier le bon fonctionnement de la ventilation et l’absence de courant d’air. Comptez environ 500 € (chambre d’agriculture, GDS…).

Comptez 1 € la dose de vaccin

La vaccination des mères puis de leurs agneaux est une solution préventive à condition que le vaccin contienne les bonnes valences de protection contre la bactérie responsable dans l’élevage. Le coût est d’environ 1 € la dose sachant que deux injections sont nécessaires chez les brebis et les agneaux. Il est également possible d’avoir recours à un auto-vaccin. La bactérie est alors identifiée par le laboratoire sur les agneaux du troupeau afin de produire un vaccin. Comptez alors 4 € la dose. Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire. Pour en savoir plus, la lettre technique des éleveurs ovins n°55 et le replay du webinaire sont à votre disposition sur ciirpo.idele.fr.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Clap de fin pour le premier projet CANIDEA Idele

Après 4 ans de projet, 18 rassemblements dans 15 départements français et 536 chiens de conduite de troupeau testés, le projet CANIDEA Idele s’est achevé fin août 2023. Son objectif ? Définir un test d’évaluation des aptitudes naturelles du chien de conduite simple, fiable et répétable et sa grille de notation associée, et identifier les critères comportementaux discriminant les chiens de conduite de troupeau à valeur d’usage recherchée.  

Quels intérêts pratiques de repérer ce genre de chiens ? Ils présentent l’intérêt de nécessiter moins de technicité de la part de l’utilisateur pour être mis en place et permettent aux animaux (bovins, ovins, caprins, etc.) de se structurer avec le moins de stress possible. Un résultat gagnant-gagnant pour l’éleveur et son troupeau !

Une sorte de contrôle de performances 

Ce travail s’inscrit dans une démarche de construction d’un programme de sélection des chiens de conduite de troupeau, avec le test CANIDEA Idele positionné comme un contrôle de performance. Sept partenaires ont participé au projet : Ecole vétérinaire d’Alfort (EnvA), Fédération des Utilisateurs de Chiens de Troupeau (FUCT), Association Française du Border Collie (AFBC), Société Centrale Canine (SCC), INRAE, CNRS-Université de Rennes 1. Le projet a été financé par l’Institut Carnot et le fond Casdar. L’ambition est maintenant de trouver de nouveaux financements pour augmenter le nombre de chiens testés et poursuivre la collecte des données nécessaires au génotypage dans le cadre d’une future évaluation génétique. 

Un grand merci à toutes les Associations d’Utilisateurs de Chiens de conduite de troupeau (AUCT) et à tous les éleveurs qui ont participé. Si vous voulez en savoir plus, retrouvez le replay du webinaire final du projet sur le web : « projet CANIDEA Idele ».

CP : Vincent Jacquinet 

Barbara Ducreux, Idele

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Se passer de concentré azoté avec un fourrage de légumineuses pures

La luzerne et le trèfle violet semées en pure et récoltées sous formes d’enrubannage ou de foin équilibrent la ration sans concentré azoté, à condition toutefois d’être très riches en feuilles.  Pour les brebis qui allaitent, une céréale suffit. Par exemple, celles avec un agneau sont complémentées en début de lactation avec 500 g d’orge ou de triticale par jour associés à un aliment minéral. La ration est ensuite diminuée après 6 semaines d’allaitement. Théoriquement, un apport de concentré azoté est nécessaire pour équilibrer la ration de brebis qui allaitent deux agneaux au cours des six premières semaines de lactation. Avec un fourrage très riche en feuilles, un apport de 800 g de céréales par brebis et par jour peut suffire. 

De la vitamine B1 avec les enrubannages 

Les fourrages de légumineuses présentent également la particularité d’être riches en calcium et pauvres en phosphore, c’est-à-dire complémentaires aux céréales. Un complément minéral et vitaminé contenant de la vitamine B1 est toutefois à privilégier avec les enrubannages. Si les conditions de récolte et de conservation sont bonnes, 100 mg de vitamine B1 par kg d’aliment minéral vitaminé suffisent. En cas de doute sur la qualité, il est préconisé de sécuriser avec 1000 mg/kg. Pour en savoir plus, une fiche CIIRPO est à votre disposition : « du fourrage de légumineuses pures en lactation : foin, enrubannage » sur ciirpo.idele.fr et inn-ovin.fr. 

CP : CIIRPO 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Ne plus distribuer de concentré le dimanche

La répartition des quantités de concentré sur 6 jours au lieu de 7 afin de ne pas en distribuer le dimanche est une pratique peu commune avec une ration à base de foin. Et pourtant elle n’induit pas de différence en termes sanitaires et de performance selon les résultats d’un essai¹. Les brebis, de race Romane, étaient en lactation. Au cours des six premières semaines de suivi, 1,3 kg de concentré était distribué quotidiennement en un repas par jour. La quantité était majorée pour les brebis ne recevant pas de concentré le dimanche et atteignait 1,5 kg, toujours en un apport quotidien. 

Sans effet sur les animaux 

Aucun incident sanitaire lié au mode de distribution de la ration n’a été déploré. L’état corporel des brebis a suivi la même évolution. De plus, les croissances des agneaux n’ont pas été pénalisées. Jusqu’au sevrage, ils ont respectivement consommé 30 kg d’aliment concentré par agneau pour le lot conduit traditionnellement contre 32 kg pour ceux dont les mères n’ont pas reçu la ration en concentré le dimanche. Un seul essai ayant été réalisé, il convient toutefois de rester prudent quant à ses conclusions. Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre dispositions sur ciirpo.idele.fr : « diminuer la fréquence de distribution des aliments ».

¹ Essai réalisé au pôle régional ovin de Charolles (71) en 2022 dans le cadre du projet Astraovin.

CP : CIIRPO 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Comment lire les résultats des analyses coproscopiques

L’interprétation des résultats de coproscopies des ovins n’est pas simple. En plus du nombre d’oeufs ou de larves comptés dans les fèces, elle tient compte de plusieurs critères. Le plus important reste le type de parasite et son pouvoir plus ou moins pathogène. L’age de l’animal est également à considérer. Par exemple, les jeunes n’ont pas d’immunité face aux coccidies et au tænia alors que les adultes sont devenus résilients. Son état de santé joue également un rôle. Par exemples, un ictère (muqueuse jaune) et/ou une « bouteille » sont un signe de grande douve même en cas de coproscopie nulle ; un animal présentant une anémie et une « bouteille » avec un grand nombre de strongles digestifs comptés à la coproscopie est un signe d’hæmonchus.

Une météo déterminante

Les conditions climatiques sont également à prendre en compte à la lecture des analyses coproscopiques : un temps orageux en été favorise l’hæmonchus ; une pluviométrie importante favorise la grande douve. Enfin, la date et le produit utilisé lors du dernier traitement contre les parasites est un autre élément pour décider ou non d’un traitement. Pour en savoir plus, une fiche technique est disponible sur ciirpo.idelel.fr : « analyses coproscopiques : comment lire les résultats ? ». Vous y trouverez l’exemple de la grille de décision de traitement du pôle santé de l’alliance pastorale. Et contactez votre technicien ou votre vétérinaire.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Rendez-vous à TechOvin les 6 et 7 septembre

Si vous êtes éleveur de brebis ou intéressé par la production ovine, le salon professionnel TechOvin est un rendez vous incontournable. Les 6 et 7 septembre prochains, sa 13ième édition de tiendra comme à l’accoutumée à Bellac (87). Vous y trouverez encore plus d’exposants qu’en 2021. Les miniconférences font le plein avec 66 thèmes très variés en continu sur les deux jours. Neuf pôles techniques ont été préparés avec les incontournables « chiens de troupeau », « de l’herbe au revenu », « avenir » avec près de 1000 lycéens et étudiants inscrits, « génétique et race » et « viande ». Les pôles « travail » et « village connecté » présenteront leurs nouveautés avec un zoom sur des astuces d’éleveurs. Enfin, les pôles « laine et tonte » et « lait » qui connaissent toujours une forte fréquentation, vous attendent, toujours dans une bonne ambiance. Par ailleurs, la ferme expérimentale du CIIRPO ouvre ses portes la veille du salon, le mardi 5 septembre, pour une visite à 14h. Pour vous inscrire : https://www.techovin.fr/preparer-votre-visite/le-programme/ 

Pour en savoir plus sur le salon : www.techovin.fr 

CP : GAEC du Champ du Mouton 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Une transition plus facile pour les agneaux d’herbe rentrés en bergerie

L’utilisation de l’enrubannage est une des méthodes pour simplifier la délicate transition des agneaux d’herbe à la rentrée en bergerie. Le fourrage doit être d’une qualité irréprochable. Il est offert à volonté. Chaque agneau a sa place à l’auge. Il faut compter 4 ou 5 agneaux au mètre linéaire. Le concentré, aliment complet ou mélange fermier, est incorporé progressivement à la ration, à un rythme équivalent de celui mis en place avec du foin. Sur les 110 agneaux suivis¹, aucun problème sanitaire lié à la transition n’a été observé. Dans les trois semaines qui ont suivi la rentrée en bergerie, leur croissance est restée soutenue avec plus de 200 g par jour en moyenne. En comparaison, les agneaux en disposant de paille et d’un aliment complet affichaient une croissance moyenne de 74 g par jour.

Le même cout de rations

Le fourrage humide est particulièrement bien consommé avec 600 à 700 g de matière sèche par agneau et par jour au cours des 3 premières semaines de transition. Cette pratique nécessite néanmoins soit une taille de lot d’agneaux importante soit la distribution du fourrage à un lot de brebis afin d’éviter que la botte ne chauffe. Par ailleurs, elle autorise une économie de concentré de 5 kg par agneau de la rentrée en bergerie à la vente par rapport à un foin. Avec un coût d’enrubannage supérieur, le coût de la ration reste équivalent. Toutefois, l’utilisation de l’enrubannage pour les agneaux sevrés n’est actuellement pas autorisée dans les cahiers des charges des labels. Ces derniers sont cependant en cours de révision. Renseignez-vous auprès de votre technicien.

Pour en savoir plus, vous trouverez un film d’animation intitulé « Une transition plus facile : de l'herbe à la bergerie grâce à l'enrubannage » sur idele.fr.

¹ Étude réalisée par le CIIRPO, le GIE Elevage Occitanie et le SIDAM

CP : CIIRPO

 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Des passages en salle de traite pour familiariser les agnelles

L’apprentissage des agnelles à la traite est pénible pour les éleveurs et stressant pour les animaux. L’une des méthodes pour simplifier le travail aux premiers passages à la salle de traite consiste à habituer les jeunes femelles à y passer un à deux mois avant la mise-bas. Les agnelles doivent à la fois être assez âgées pour être à la bonne hauteur des cornadis et pas trop proches de l’agnelage pour des raisons de bien-être. L’apprentissage est ainsi réalisé sur une période de travail moins chargée, ce qui permet de le faire dans les meilleures conditions.

8 passages une fois par jour

Huit passages, à raison d’un par jour suffisent pour réaliser cet apprentissage.

Ainsi, les agnelles se placent toutes seules en début de campagne de traite. Elles sont plus calmes. Le niveau sonore dans la salle de traite s’en ressent : 62 décibels contre 98 pour des agnelles novices (80 décibels est le seuil à ne pas dépasser pour l’oreille humaine). Grâce à cet apprentissage, une personne suffit pour la traite et le travail est moins pénible. Les jeunes femelles acceptent beaucoup plus rapidement le branchement des faisceaux trayeurs. Sur un lot de 40 agnelles par exemple, le gain de temps est estimé à 20 minutes par jour. L’intégration d’adultes dans le lot d’agnelles, au moins 5 jours avant, facilite le passage, par effet de mimétisme.

Pour en savoir plus, des vidéos, fiches techniques et replays de webinaires sont disponibles sur astraovin.idele.fr.

CP : EPLEFPA La Cazotte- Barbara Fança

 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Des agneaux bien immunisés par le colostrum

Deux pratiques favorisent la bonne santé des agneaux du fait d’un taux d’anticorps suffisant à la naissance. La première consiste à avoir des brebis en bon état à la mise bas. En effet, ce crière apparait comme un élément essentiel en matière de qualité du colostrum. Entre une brebis assez maigre (note 2) et en état (note 3), la proportion de très bons premiers laits est majorée de plus de 50 %¹. Ces dernières produisent d’ailleurs 96 % de colostrums qualifiés de très bonnes et bonnes qualités.

Une couverture suffisante pour la moitié des agneaux

Mais il n’y a pas de lien entre la qualité du colostrum et le taux d’anticorps chez les agneaux. Si le nouveau né ne tête pas suffisamment dans les 6 heures qui suivent la naissance, son taux d’anticorps peut être faible même avec un excellent colostrum maternel. Ainsi, si 95 % des colostrums ont été évalués de bonnes et très bonnes qualités, seulement 54 % des agneaux ont un niveau de couverture jugé excellent et bon. La variabilité entre les élevages est importante. Elle reflète une surveillance plus ou moins accrue de la première tétée. Ainsi, un des éleveurs vérifie systématiquement que les nouveaux nés ont bien bu dans la demi-journée qui suit leur naissance tandis qu’un autre y prête moins d’attention. En conséquence, 67 % des agneaux affichent un taux d’anticorps optimum dans le premier cas contre 13 % dans le second. Pour en savoir plus : ciirpo.idele.fr ;

¹ Résultats obtenus avec sept éleveurs des Deux-Sèvres adhérant à l’organisation de producteurs CAVEB dans le cadre du projet SO_PERFECTS financé par le FEADER et la région Nouvelle -Aquitaine.

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle-Aquitaine et Région Centre-Val de Loire

Du sorgho à pâturer

Le sorgho multicoupe est une graminée bien consommée par les brebis, y compris lorsqu’elle est haute. Elles commencent par manger les feuilles les plus basses puis couchent le sorgho pour consommer le reste. Elles ne laissent que les tiges particulièrement dures et ligneuses. Cette plante reste à réserver aux animaux à besoins faibles et modérés, c’est-à-dire aux brebis vides ou en milieu de gestation, en particulier au stade floraison. En effet, sa valeur protéique est alors de 60 g de PDI par kg de matière sèche. Par ailleurs, il est inutile de réaliser une transition alimentaire. Les brebis s’y mettent progressivement et aucun problème sanitaire n’est à craindre. Enfin, les sorghos fourragers renferment de la dhurrine, une substance qui libère de l’acide cyanhydrique en se dégradant dans le rumen. De fortes quantités entrainent une paralysie respiratoire. Lorsqu’il est pâturé, il est conseillé d’attendre un stade de 60 cm, en particulier pour les sorghos hybrides. Pour en savoir plus : « des fourrages à pâturer en été : sorgho, millet, moha, teff grass » sur idele.fr/ciirpo et www.inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

 

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Une diversité de solutions pour une meilleure adéquation offre-demande en agneaux bio

La difficulté des opérateurs de la filière de viande ovine biologique à obtenir une bonne correspondance entre les périodes d’offre et de demande est une des causes de la fuite d’agneaux bio vers le circuit conventionnel. D’où la problématique traitée dans le projet Casdar RéVABio : la régularité des ventes est-elle une clé du développement de l’agneau bio, via l’étalement local de la production ou la complémentarité entre bassins ? Les simulations réalisées par l’INRAE soulignent les complémentarités potentielles entre bassins pour maximiser l’adéquation offre-demande. Les suivis réalisés dans 33 élevages montrent que le report des agneaux est la solution la moins coûteuse pour étaler la production, comparativement au désaisonnement ou au fractionnement des agnelages. Des enquêtes complémentaires montrent que cette technique du report est la plus acceptable par les éleveurs (surcoût, travail, sens du métier, etc.), même si elle suscite quelques réserves.

Des agneaux de report

Les expérimentations conduites dans 2 lycées ont permis de tester le report à l’herbe à plus de 10 mois d’agneaux mâles non castrés. Comme prévu, la pression parasitaire à l’herbe a été forte, mais les mesures effectuées sur le bien-être ont montré de meilleurs résultats par rapport aux lots reportés en bergerie. Contrairement à ce qui était attendu, la viande de ces agneaux n’a pas présenté plus d’odeurs et de flaveurs désagréables que des témoins de contre-saison conduits en bergerie. Sous réserve de confirmation dans de nouveaux essais, ces expérimentations confirment l’intérêt potentiel du report pour améliorer la correspondance entre l’offre et la demande en agneaux bio.

CP : Vincent Bellet (Idele)

 

Vincent Bellet (Idele)

Copro de mélange : toujours avec des prélèvements individuels

Parmi les analyses coprologiques, le comptage des œufs de strongles gastro-intestinaux est particulièrement intéressant. « Il existe une bonne corrélation entre le nombre d’œufs comptés et l’infestation réelle chez l’animal. La coprologie est un outil fiable » rappelle Philippe Jacquiet, de l’Ecole Vétérinaire de Toulouse. Pour une analyse individuelle, le numéro de chaque animal est ajouté sur le contenant, qui peut être un gant ou un pot propre. Le mieux est une identification avec un feutre indélébile. Attention aux numéros agrafés qui peuvent se détacher pendant le transport des échantillons, et aux papiers qui peuvent se mouiller rendant les numéros illisibles.

Au moins 10 animaux prélevés

Pour une analyse de mélange, les prélèvements doivent impérativement être individuels : le vétérinaire ou le laboratoire se chargera de faire le mélange. Les contenants peuvent être un gant de fouille où un nœud sépare les prélèvements, ou des gants individuels regroupés ensuite par lot. Il existe une bonne corrélation entre une coprologie de mélange d’un lot et la moyenne des coprologies individuelles faites sur ce même lot. « Pour approcher une estimation correcte du lot, au minimum 10 animaux doivent être prélevés. En dessous de cet effectif, la variabilité est trop importante et le risque de se tromper dans l’interprétation reste non négligeable » indique le vétérinaire.

En attendant d’être amenés au laboratoire, les fèces sont conservées au réfrigérateur. Ils ne doivent surtout pas être congelés. Les prélèvements doivent parvenir rapidement au laboratoire : l’analyse peut être réalisée au plus tard 5 jours après prélèvement.

CP : CIIRPO

 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Lutte des agnelles : le poids ne suffit pas

Quels que soient son âge à la mise à la reproduction et son type génétique, l’agnelle de renouvellement présente des particularités qui influencent directement son taux de fertilité. Parmi les deux conditions à respecter afin d’atteindre 80 % de fertilité lors de leur première mise à la reproduction, le moment de l’année est essentiel. En effet, la durée de la saison sexuelle des agnelles est courte : en général, de septembre à décembre. Certes, les races dites « desaisonnées » ont la capacité de se reproduire en lutte naturelle au printemps. De façon très schématique, il s’agit des races rustiques, prolifiques ainsi que des Ile de France, Berrichon du Cher et Charmoise dans les races bouchères.

Une mauvaise réponse à l’effet mâle

Mais la faculté à répondre à l’effet mâle ne s’applique qu’aux femelles adultes. Les résultats de fertilité des agnelles en lutte naturelle de printemps sont très variables et en général médiocres. Pour assurer leur fertilité, deux méthodes alors sont mises en œuvre : la synchronisation des chaleurs au printemps et au cours de la première moitié de l’été ou bien la lutte naturelle en automne.

En saison sexuelle, le poids des agnelles à la première mise à la reproduction reste le principal facteur de variation de la fertilité. L’objectif des deux tiers du poids adulte, soit 47 kg pour les races lourdes utilisées en France, reste la référence. Pour les agnelles n’atteignant pas ce poids plancher, le taux de fertilité est en effet inférieur de 33 %.

Pour en savoir plus sur la conduite des agnelles, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « itinéraires d’une agnelle de renouvellement productive ».

CP : CIIRPO

 

Laurence Sagot, Idele/CIIRPO

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Le salariat en élevage ovin, des solutions existent pour faciliter sa mise en oeuvre

Pour pallier un manque de main d’œuvre ponctuel ou plus important, le recours au salariat est une solution souvent redoutée par les éleveurs qui craignent les difficultés de recrutement ou les obligations inhérentes en matière de droit du travail. Différentes formes de salariat sont possibles : salariat en direct, à temps complet ou partiel, emploi partagé, service de remplacement ... Il est important de se poser les bonnes questions en déterminant notamment quels sont ses objectifs : faire face à des pics de travail, se libérer du temps au quotidien, partir en vacances ou s’allouer des week ends … Car le choix du type de salariat dépendra des objectifs que l’on s’est fixé mais aussi des moyens dont on dispose (d’un point de vue financier mais également en fonction des structures d’emploi partagé à proximité).

Ne sous-estimez pas vos obligations

A partir de 2023, la conditionnalité sociale fait son entrée dans la PAC. S’il n’y aura pas de contrôle supplémentaire, ce volet social s’appuiera sur le système de contrôle et de sanction existant au titre du droit du travail et plus particulièrement sur les suites données aux contrôles effectués par les inspecteurs du travail. Il est donc impératif pour tout employeur de connaître ses obligations et de les respecter. Heureusement, de nombreux organismes sont là pour les accompagner dans leurs démarches administratives et obligations réglementaires. Pour aider les éleveurs employeurs à s’y retrouver, Inn’Ovin a donc organisé un webinaire disponible en replay qui détaille l’ensemble des solutions, obligations et outils qui existent pour accompagner les agriculteurs. Retrouvez-le sur le site d’Inn’Ovin : « osez le salariat en élevage ovin ».

CP : CIIRPO

Audrey Desormeaux, FNO

Des plaquettes de bois aussi confortables que la paille

Remplacer la paille en litière par des plaquettes de bois partiellement ou totalement est possible. Leur prix d’intérêt est de l’ordre de 9,5 € le MAP (équivalent d’un m³ de plaquettes) pour un prix de la paille à 100 € la tonne par exemple. Cela signifie qu’en dessous de ce prix, les plaquettes sont plus intéressantes économiquement que la paille. Le comportement des animaux est le même sur paille ou sur plaquettes. Et quand ils ont le choix entre les deux types de litière, ils n’affichent aucune préférence. Une litière constituée exclusivement de plaquettes de bois est aussi confortable que la paille. Toutes les mesures¹ de bien-être réalisées le montrent, qu’il s’agisse de brebis ou d’agneaux sevrés. Aucun problème respiratoire ni oculaire lié à la litière n’a été enregistré. Par ailleurs, les boiteries n’y sont pas plus fréquentes. La démarche des 478 brebis et des 444 agneaux de différentes races qui ont servi de support a été notée en début et en fin d’essai. Et il n’y a pas de différence de proportions d’animaux présentant des boiteries entre paille et plaquettes de bois.

Aussi confortables que la paille

Le constat est le même lorsque la litière est constituée d’un millefeuille, c’est à dire de couches successives de plaquettes de bois et de paille. Toutefois, pour obtenir les mêmes résultats techniques et maintenir le même bien-être des animaux qu’avec la paille, les plaquettes de bois doivent impérativement afficher un taux de matière sèche de 80 % minimum lors de leur utilisation. Le mode d’emploi n’est pas le même que celui utilisé en bovins. La mise de départ doit présenter une épaisseur de 4 à 5 cm seulement. Le rechargement est ensuite réalisé par couches de 2 cm environ lorsque cela devient nécessaire. Pour en savoir plus : « des plaquettes de bois en litière pour les brebis et les agneaux » sur ciirpo.idele.fr et inn-ovin.fr.

¹ réalisées par le CIIRPO

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Berger Futé : fin des inscriptions en juillet

Lors de chaque édition du salon national TechOvin, des astuces d’éleveurs sont mises à l’honneur. En 2023, le salon de la production ovine se tiendra les 6 et 7 septembre, toujours à Bellac. Si vous êtes éleveur ovin et si vous avez une astuce qui vous simplifie le travail au quotidien, vous avez jusqu’au 21 juillet 2023 pour concourir. Les astuces concernent aussi bien des astuces matérielles que celles en lien avec l’organisation du travail sur les thèmes suivants : contention, aménagement de la bergerie, clôtures, reproduction, alimentation, génétique ou sanitaire. N’hésitez pas à concourir. Pour ce faire, il suffit de nous envoyer une vidéo de 10 à 20 secondes accompagnée des éléments suivants : nom de l’astuce, vos nom et prénom, vos adresses mail et postale et votre numéro de téléphone. Vous pouvez les adresser à direction@remove-this.techovin.com ou à laurence.sagot@remove-this.idele.fr. Vous pouvez également remplir le dossier disponible sur le site du salon www.techovin.fr.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Semer du sorgho à pâturer cet été

Implantées entre deux cultures principales afin d’assurer une production supplémentaire de fourrage, le sorgho est une graminée en place pendant moins de

100 jours. Il est semé en mai ou juin à raison de 25 kg par ha et avec une profondeur de semis entre 1 et 2 cm. Un rappuie est assuré après le semis. L’association de légumineuses présente peu d’intérêt en raison du développement rapide de la plante qui laisse peu de lumière aux légumineuses.

Les sorghos fourragers offrent une grande diversité génétique, chaque variété étant adaptée à un besoin spécifique. Le mode d’exploitation reste le premier critère de choix. Les sorghos multicoupes sont à privilégier pour le pâturage, les monocoupes étant réservés à l’ensilage. En matière de variétés, les 3 caractères spécifiques sont les suivants. Les BMR (Brown Mid Rib – nervure centrale brune) présentent la particularité d’avoir une part réduite des fibres non digestibles. Comptez 110 € par ha pour les coûts de semence des variétés BMR et 70 à 80 € pour les non BMR.

De l’humidité pour lever

Les variétés PPS (PhotoPeriod Sensitive – sensible au photopériodisme) ne produisent pas de grains lorsque la durée du jour dépasse celle de la nuit, ce qui est le cas sous nos latitudes à cette période. La plante produit ainsi plus de feuilles. Enfin, les variétés « Mâle stérile » ne présentent pas de fécondation et donc de production de grains. L’énergie de la plante est ainsi concentrée dans les feuilles et les tiges. En cas de mélange de variétés, le sorgho mâle est toutefois fécondé par la variété voisine. Ces plantes d’été nécessitent des conditions d’humidité et de températures estivales pour lever puis exprimer leur potentiel de rendement. Un à trois pâturages sont envisageables.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Un diagnostic au fumigène pour vérifier la bonne ventilation de la bergerie

Dans un bâtiment, la ventilation a des répercussions sur la santé des animaux. En fait, une brebis et son agneau rejettent un peu plus de 2 d’eau par jour. Dans une bergerie avec 300 places, cela représente entre 400 et 650 l d’eau à évacuer quotidiennement. Si ce n’est pas le cas, l’air ambiant et les litières deviennent plus humides. Les concentrations en ammoniac augmentent entrainant des lésions pulmonaires qui favorisent le développement de maladies respiratoires comme la pasteurellose par exemple. Un diagnostic d’ambiance avec un fumigène permet de vérifier que la bergerie ventile correctement. Cette intervention doit être réalisée dans des conditions climatiques habituelles pour être fiable, par exemple sans vent excessif ou brouillard. Deux diagnostics avec des conditions différentes peuvent être nécessaires. Pour mieux comprendre, une vidéo est disponible sur ciirpo.idele.fr : « Un diagnostic d’ambiance d’une bergerie avec le fumigène ».

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Pâturage du plantain, sans effet notable sur les strongles digestifs des agneaux

Pour les agneaux sevrés, le plantain pâturé assure de bonnes performances mais ne constitue pas un moyen de lutte contre les strongles digestifs. Que ce soit sous forme de cure ou bien en pâturage continu, les métabolites secondaires bioactifs (dont les tanins font partie) contenus dans le plantain ont peu ou pas d’impact sur le nombre d’œufs de strongles digestifs comptés dans les fèces. Telles sont les conclusions des 5 essais¹ réalisés entre 2019 et 2022. Trois d’entre eux ont été conduits en pâturage continu avec des agneaux âgés de 100 jours en début de suivi. Dans l’un des trois essais, les métabolites secondaires bioactifs contenus dans le plantain semblent avoir eu un impact sur le nombre d’œufs de strongles digestifs comptés dans les fèces. Ainsi, au pôle régional ovin de Charolles (71), l’excrétion des agneaux passent de plus de 500 œufs par g de fèces (opg) pour ceux sur prairie naturelle à 120 opg pour ceux sur plantain.

Une majoration de 40 % du nombre de vers

Aucune différence d’excrétion n’est mesurée dans l’un des deux essais réalisés au CIIRPO, sur le site du Mourier (87), alors qu’une diminution est enregistrée dans le second mais les niveaux d’excrétion restent très élevés (plus de 1000 œufs par g de fèces). D’autre part, le nombre de vers comptés dans les tubes digestifs des agneaux indiquent dans les deux essais une majoration de 40 % pour les agneaux qui pâturaient le plantain. Toutes ces références techniques et économiques seront présentées le 31 mai (en présentielle et en webinaire). Pour vous inscrire, « Chicorée, plantain, sainfoin : des plantes pour limiter les strongles digestifs chez les ovins et les caprins ? » sur ciirpo.idele.fr.

¹ résultats obtenus dans le cadre du projet FASTOChe, conduit par Idele et financé par le CASDAR

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Luttes naturelles de printemps : l’état des brebis fait la différence

En lutte naturelle de printemps comme d’automne, l’état corporel des brebis à l’introduction des béliers et à son évolution pendant la lutte influencent de façon importante le nombre de femelles gestantes. Ainsi, si les brebis présentent une note d’état corporel supérieure ou égale à 3 en début de lutte (sur une échelle de 0 à 5, de très maigre à très grasse), 90 % d’entre elles sont gestantes même si elles ne prennent pas de poids pendant la lutte. En revanche, si les femelles sont assez maigres (note d’état corporel strictement inférieure à 3), une prise d’état est nécessaire pour obtenir un taux de fertilité de 80 %. Enfin, pour les brebis qui mettent toujours bas à la même époque (sans accélération), le taux de fertilité atteint 93 % dans cette étude* pour les brebis maigres dont la note d’état corporel est majorée pendant la lutte.

Un trimestre de repos après le sevrage

Par ailleurs, l’intervalle entre la dernière mise bas et la mise en lutte apparait comme un critère prépondérant sur le taux de fertilité. Ainsi, il dépasse 80 % lorsque cette durée est supérieure à 160 jours contre environ 60 % entre 80 et 160 jours. En dessous de 80 jours, il est de l’ordre de 40 %. Enfin, la réalisation de trois cycles de lutte, soit 51 jours est préconisée. En effet, le premier cycle est en général peu fécondant. Une autre solution consiste à utiliser des béliers vasectomisés. Disposés dans les lots pendant 14 jours, ils sont ensuite remplacés par les mâles reproducteurs pendant au moins deux cycles. Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « des brebis au top pour des luttes naturelles de printemps réussies ».

*étude conduite en 2020 et 2021 avec 3459 brebis de races Limousine, Romane et Grivette issues de 9 élevages de Haute-Vienne, Creuse et Corrèze

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Pistolets drogueurs connectés : des tests prometteurs

Deux modèles de pistolets drogueurs connectés à un système de pesée ont récemment été testés au CIIRPO, sur le site expérimental du Mourier. Ils calculent automatiquement la dose de produit antiparasitaire à administrer par brebis en respectant la posologie de chaque produit. Le poids de l’animal est transmis par Bluetooth de la bascule au pistolet après lecture de la boucle électronique. L’utilisation de ces deux outils a été comparée à un traitement avec un pistolet classique en parfait état de marche. Les 40 brebis pesant de 52 à 90 kg étaient alors traitées au couloir de contention. Afin de limiter les résistances des parasites aux anthelminthiques, le pistolet drogueur était réglé sur la posologie de la brebis la plus lourde du lot.

Des premiers résultats qui restent à confirmer

Le traitement avec le pistolet connecté TIPARI® associé au convoyeur pour la pesée des brebis a demandé plus de temps que celui réalisé au couloir (+ 60 %). Cette différence ne semble pas seulement liée au temps passé à la pesée mais également au chantier de l’intervention. Par ailleurs, l’utilisation de ce pistolet génère une importante économie de produit antiparasitaire. Dans cette étude, elle s’établit à 25 % par rapport à un traitement calculé sur la brebis la plus lourde du lot. Pour 100 brebis traitées, cela représente 450 ml du produit testé. Toutefois, il est à noter qu’il n’est pas possible de traiter de nouveau une brebis qui n’aurait pas ingurgité l’ensemble de la dose qui lui a été affectée, ce qui a concerné 5% de l’effectif. Une modification du mécanisme est donc à prévoir.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Identifier une résistance des strongles à un produit antiparasitaire

Si vous avez un doute sur l’efficacité d’un produit antiparasitaire contre les strongles, vous pouvez demander conseil à votre vétérinaire pour réaliser un test d’efficacité. C’est assez simple et peu couteux. Ce test comprend trois étapes. Il faut tout d’abord s’assurer que les animaux sont bien parasités en prélevant les crottes d’une dizaine de brebis et en demandant une coprologie de mélange au laboratoire (Prix : de 15 à 20 €). La deuxième étape consiste à constituer deux lots de 10 brebis minimum chacun avec un lot « témoin non traité » et un lot « traité avec l’antiparasitaire suspecté d’être moins efficace ». Cette taille de lot minimum est très importante car il y a une grande variabilité d’excrétion des œufs selon les individus. De faibles effectifs fausseraient les résultats.

Un taux de réduction de 95 % minimum

Les brebis sont alors toutes identifiées par lot par une marque à la bombe par exemple. Toutes les crottes des brebis sont prélevées en individuel. Enfin, après 7 à 17 jours selon la molécule testée, les crottes de toutes les brebis sont de nouveau prélevées et envoyées pour analyse en sacs individuels. Si la réduction du nombre d’œufs de strongles entre les deux prélèvements est supérieure à 95 %, le traitement a été efficace. En revanche, si la réduction du nombre d’œufs de strongles entre les deux prélèvements est inférieure à 95 %, un défaut d’efficacité est suspecté voir avéré. Pour en savoir plus, quatre nouvelles vidéos sont à votre disposition sur ciirpo.idele.fr : « Lutter contre la résistance des strongles digestifs aux produits antiparasitaires ».

 

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

L’entropion : une maladie génétique fréquente

Lorsque l’œil des agneaux pleure dès leur plus jeune âge, l’origine est souvent mécanique. En fait, la paupière inférieure est enroulée vers l’intérieur de l’œil. Cette dernière qui porte les cils a d’habitude un rôle de protection en évitant leur dessèchement, grâce à leurs clignements réguliers. Mais dans le cas de l’entropion, les cils sont mal positionnés et viennent irriter la surface de l’œil (cornée). Cette anomalie d’ordre génétique est alors à l’origine d’une inflammation importante voire d’une perte de la vision. Certaines races ou lignées sont prédisposées. Ainsi, un bélier peut la transmettre à bon nombre de ses descendants. En matière de traitement, dérouler la paupière avec les doigts suffit parfois. Sinon, la pose d’une agrafe (petite chirurgie couramment mise en œuvre) avec une pince spécifique (voir photo) ou un simple point de suture est réalisée pour redresser la paupière. Pour plus d’informations, contactez votre vétérinaire.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des dérobées à pâturer cet été

Semés en mai-juin, le colza et le sorgho fourragers sont des valeurs sûres à pâturer, sous réserve de conditions climatiques favorables. Le teff grass, le moha et le millet peuvent également être semés même si les références concernant leur pâturage sont peu nombreuses.

Le pâturage du colza fourrager est adapté à toutes les catégories d’animaux. Sa valeur alimentaire est élevée et stable et l’apport d’aliment concentré n’est pas nécessaire. La plante est pâturée sans transition alimentaire. Avec de bonnes conditions météorologiques, elle mesure au moins 30 cm de hauteur soit un rendement de 2 à 3 tonnes de matière sèche par ha. Sans apport de concentré, 20 à 25 agneaux par ha peuvent être finis exclusivement avec du colza. Pour des brebis en lutte, compter 30 brebis par ha pendant un mois.

Sorgho fourrager : pour les animaux à faibles besoins

Les sorghos multicoupes sont à privilégier pour le pâturage. L’association avec des légumineuses présente peu d’intérêt en raison du développement rapide des sorghos qui leur laisse peu de lumière. Compte tenu de sa valeur en protéines qui diminue rapidement, le pâturage du sorgho est adapté à des animaux avec des besoins faibles et modérés : brebis vides, en lutte, début et milieu de gestation. Enfin, il est conseillé d’attendre 60 cm de hauteur pour introduire les animaux sur la parcelle. En effet, les sorghos fourragers peuvent être toxiques car ils libèrent de l’acide cyanhydrique en se dégradant dans le rumen. Pour en savoir plus, une fiche technique CIIRPO est à votre disposition sur ciirpo/idele.fr : « des fourrages à pâturer en été : sorgho, millet, moha, teff-grass ».

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des prairies semées sous couvert de céréale

Avec des aléas climatiques toujours plus marqués, le semis sous couvert de céréales constitue un levier pour sécuriser l’implantation des prairies au printemps. Une première coupe est réalisée au plus tard au stade début épiaison de la céréale (juin). Elle donne rapidement un accès à la lumière aux plantules de la prairie implantée. De plus, la valeur alimentaire du fourrage récolté est correcte. Puis, les repousses peuvent être pâturées ou fauchées 35 à 40 jours plus tard. La productivité de la première année du semis sous couvert est améliorée par rapport à un semis de prairie seule. Enfin, avec des conditions propices au développement de la prairie mais aussi des adventices au printemps, le couvert a également comme intérêt de limiter le salissement de la prairie.

Un exemple avec la luzerne semée sous couvert d’orge

Pauline Hernandez, animatrice du programme Herbe et Fourrages du Centre Val-de Loire indique à titre d’exemple que « pour une luzernière semée sous couvert d’orge de printemps, il faut compter en matière de doses de semis 300 grains/m² pour l’orge de printemps et 25 kg/ha pour la luzerne. A l’aide d’une bétonnière, les semences de luzerne sont mélangées avec les semences d’orge à l’abri de la lumière et ajouter de l’huile végétale afin de les lier. Le tout est semé à 1 cm de profondeur ». Des semis sous couvert d’avoine de printemps sont aussi possibles en limitant l’avoine à 40-50 kg/ha pour ne pas étouffer la prairie. La céréale couvre rapidement le sol et présente une bonne appétence.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Sevrer les agneaux de bergerie entre 70 et 80 jours

Compte tenu du prix élevé des aliments, ne pas prolonger la lactation des brebis en bergerie au-delà de 80 jours est plus que jamais d’actualité. En effet, les économies d’aliments concentrés réalisées chez les agneaux ne sont pas compensées par les consommations supplémentaires des brebis. À la ferme expérimentale de Carmejane (04), avec des agneaux Préalpes du Sud, le sevrage à 100 jours a permis d’économiser 11 kg de concentré par agneau par rapport à un sevrage à 70 jours. Par contre, le bilan alimentaire des brebis fait apparaître un solde de 8 kg de céréale et de 40 kg de foin en défaveur des lactations longues.

Des rations plus chères

Au CIIRPO, sur le site du Mourier (87), le constat est le même avec des agneaux de type prolifique sevrés à 70 ou 110 jours. L’économie de concentré chez les agneaux est modeste avec un sevrage tardif alors que les brebis consomment 17 kg de concentré en plus. Au final, le surcout alimentaire est de 3 à 6 € par agneau selon les essais. Enfin, l’allongement de la lactation induit une augmentation du temps de travail de l’ordre de 20 % par agneau vendu.

Pour en savoir plus sur les solutions pour limiter les effets du coût des aliments, une fiche est à votre disposition sur ciirpo/idele.fr : « en ovins viande, des leviers pour contrer la flambée du prix des aliments ».

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Distribuer le concentré le matin avec du fourrage à volonté

Faut-il fractionner le concentré ou bien distribuer la totalité une seule fois par jour ? Le sujet fait débat ! En effet, il est plutôt conseillé de fractionner son apport en deux fois, matin et soir lorsque la quantité d’aliment concentré distribué dépasse 600 g par brebis. Toutefois, de nombreux éleveurs distribuent des quantités supérieures en une seule fois, hors périodes de transition alimentaire. Afin de diminuer le temps de travail, deux essais¹ ont comparé deux lots de brebis allaitantes alimentées avec un foin de graminées offert à volonté. Les quantités de concentré, entre 1 kg et 1,2 kg de mélange fermier, étaient distribuées en un ou deux apports par jour. L’analyse des pH ruminaux avant le repas et 4 heures après sur toutes les brebis ne montre aucune différence selon la modalité d’apport du concentré.

Les mêmes performances

Par ailleurs, aucune brebis n’a montré de signe d’acidose et les valeurs de pH ruminaux sont toutes nettement supérieures à 5,5, chiffre considéré comme le seuil d’acidose. De plus, les croissances des agneaux n’ont pas été modifiées par le rythme de distribution du concentré. L’évolution de l’état corporel des brebis n’a pas montré de différence non plus. Le gain de temps quotidien permis par une seule distribution de concentré est évalué à une dizaine de minute par jour pour 25 brebis par rapport au fractionnement du concentré en deux apports. Enfin, les brebis alimentées seulement le matin (ou le soir) ne bêlent plus une fois le concentré distribué, ce qui diminue le niveau sonore dans la bergerie.

¹essais réalisés au CIIRPO, sur le site expérimental du Mourier (87), dans le cadre du projet AstravOvin financé par les régions Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Auvergne Rhône Alpes et l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Pédiluve sec : des résultats plutôt satisfaisants

Alternatives au pédiluve humide, plusieurs solutions utilisables en pédiluve sec sont commercialisées. Certaines ont pour objectif de priver les bactéries pathogènes des conditions favorables à leur développement en asséchant le pied et en faisant chuter le pH vers 3,5. La régénération de la peau et de la corne est ainsi favorisée ; la dureté des onglons est augmentée. D’autres sont des solutions biologiques qui associent des bactéries bénéfiques sur un support asséchant. Ces dernières viennent concurrencer les bactéries du piétin, et ainsi contrecarrer leur développement. C’est un produit de ce type qui a été testé : Vetalhy Nursery®. Il est également utilisé comme asséchant pour les litières.

Moins de boiteries légères

Quatre éleveurs laitiers de Manech Tête Rousse des Pyrénées-Atlantiques non transhumants ont testé le produit en pédiluve sec au cours de l’été 2022. Les brebis y passaient deux fois par semaine pendant 4 à 7 semaines. Dans la majorité des cas, une couche de 3 à 4 cm a été répartie dans le pédiluve en début de traitement et sans rajout en cours d’utilisation. Dans trois élevages sur quatre, une nette diminution des boiteries légères a été mesurée (17 % des brebis). Dans le 4ième élevage, cette proportion est restée stable. Par ailleurs, le nombre d’animaux sans boiterie, quoique restant très modéré, a augmenté dans les quatre élevages de 6 à 19 %. La diminution des boiteries sévères n’a été observée que dans un élevage, les autres étant plutôt stabilisés (+6 % entre la fin et le début du traitement). Enfin, l’efficacité du produit sur le piétin est plutôt encourageante mais reste à vérifier. Dans trois des quatre élevages, entre 1 et 7 brebis n’en présentent plus en fin de traitement.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Le tænia et l’agneau d’herb

Le tænia (appelé également moniezia expansa) est un parasite de l’appareil digestif des agneaux d’herbe. Ces jeunes animaux se contaminent en avalant un acarien, l’oribate, qui est l’hôte intermédiaire du tænia. Ce dernier vit dans les prairies et affectionne particulièrement les parcelles acides et dégradées avec présence de mousse. L’oribate mange les œufs de tænias excrétés par les ovins. Une fois avalées par l’agneau, ces larves se fixent sur la muqueuse de l’intestin grêle. Elles se développent en tænias adultes qui détournent une partie des aliments et perturbent le transit. Les signes cliniques habituels sont des anneaux de tænias visibles dans les selles, des troubles digestifs avec constipation ou diarrhée, un amaigrissement avec une laine sèche et cassante.

Modifier ses pratiques

Depuis quelques années, de nombreux éleveurs font face à des mortalités subites des agneaux d’herbe. Ces derniers présentent de fortes infestations de tænias sans ces signes cliniques habituels. La vaccination contre l’entéro-toxémie limite les risques de mortalité en cas d’infestation massive de tænias. En effet, ces dernières peuvent conduire à un ralentissement du transit, voire à des occlusions qui favorisent la prolifération anormale des clostridies à l’origine de l’entéro-toxémie. Vacciner devient indispensable pour limiter la mortalité. Par ailleurs, des précautions en termes de doses de traitements et d’intervalle entre la mise à l’herbe et premier traitement puis les suivants s’imposent. Retrouvez tous ces conseils et des témoignages d’éleveurs sur le replay du webinaire : « tænia : une nouvelle forme de lutte s’impose » sur www.idele.fr.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des aliments avec du sélénium le dernier mois de gestation

La distribution d’un aliment suffisamment riche en sélénium en fin de gestation suffit en règle générale pour limiter les carences chez les agneaux. Cet aliment peut se présenter sous la forme d’un aliment minéral et vitaminé en semoulette ou en granulé. Le sélénium est également souvent inclus dans les aliments complets ou complémentaires du commerce. Il convient néanmoins de le vérifier sur l’étiquette. Apporté quotidiennement pendant 4 à 5 semaines en fin de gestation, son utilisation rétablit le statut des brebis en sélénium.

0,4 mg de sélénium par jour

Le sélénium se présente souvent sous deux formes lorsqu’il est inclus dans les aliments : le sélénite de sodium et la sélénométhonine. Sachant que les besoins d’une brebis sont de l’ordre de 0,4 mg par jour, il suffit d’ajouter les quantités des deux formes de sélénium indiquées sur l’étiquette puis de vérifier que l’apport d’aliment prévu correspond aux besoins des brebis. Par exemple, l’apport quotidien de 20 g d’un aliment minéral vitaminé dosé à 20 mg suffit à couvrir les besoins. Pour en savoir plus, une fiche CIIRPO est à votre disposition : « Corriger une carence en sélénium pour des brebis en gestation avec un complément minéral vitaminé » sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

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Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Toastage du pois : des résultats décevants

Le toastage consiste à chauffer les graines à 310°C à l’aide d’un brûleur à fioul pour que le cœur de la graine atteigne 120°C. Cette opération permettrait d’augmenter le taux de protéines assimilables dans l’intestin. Afin d’en mesurer les effets sur les performances des agneaux en finition, deux essais ont été réalisés au CIIRPO avec des mélanges fermiers distribués à volonté à des agneaux en finition comprenant 40 % de pois, crus ou toastés. Les résultats sont décevants sachant que le coût supplémentaire du toastage est d’environ 55 € la tonne. En effet, la majoration liée au chauffage de la graine est moins importante qu’attendue : seulement 8 et 10 de PDI par kg brut dans le cadre de cet essai pour les deux lots de pois.

Sans intérêt économique

Les croissances des agneaux n’ont pas été améliorées par rapport à la graine crue, ce qui est logique compte tenu de la faible augmentation de la teneur en protéines de l’aliment. Lors du 1er essai, les agneaux avec la ration de pois toastés ont consommé 5 kg d’aliment en moins du sevrage à la vente. Cette tendance ne s’est pas confirmée dans le second essai avec des consommations supérieures de 1,5 kg avec la ration de pois toastés par rapport à celles avec les pois crus. Le coût supplémentaire du toastage n’est pas compensé par une amélioration des indices de consommation lorsque les agneaux ont accès au concentré à volonté. Enfin, les qualités de carcasse, état d’engraissement, conformation, couleur et fermeté du gras n’ont pas été modifiées par le toastage du pois. La question de la qualité du toastage pour ces deux lots de pois, pourtant réalisée par deux prestataires différents, peut se poser.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

10 février : une journée pour partager de nouvelles connaissance

C’est un dispositif original déployé en Nouvelle Aquitaine qui a permis l’obtention de nouvelles références techniques et économiques. En effet, il s’est appuyé sur des groupes d’éleveurs ovins et leurs techniciens (coopératives, chambres d’agriculture) ainsi que des organismes d’enseignement et de recherches. Les thèmes qui ont été traités sont particulièrement variés et tous en lien avec les enjeux de la filière ovine, valorisant les surfaces en herbe et offrant des produits de qualité. En matière de pâturage, vous y trouverez le mode d’emploi du sorgho et du millet. Les intérêts du fenugrec, du sainfoin et même de la silphie seront abordés. Les premières références sur les avantages du pâturage des brebis sur les parcelles bovines en hiver seront également disponibles. Par ailleurs, les critères de réussite des luttes naturelles de contre saison seront discutés. De même, les résultats des essais concernant la tonte des agneaux et d’une seconde tonte annuelle des brebis seront exposés. Une alternative à la paille de litière, la dolomie, a été testée par plusieurs éleveurs et lycées agricoles. Les intérêts économiques et en matière de bien-être des animaux seront abordés.

La santé des brebis et des agneaux

De nouvelles méthodes et outils pour améliorer la santé des animaux tout en économisant les médicaments seront également traités. Ainsi, deux pistolets drogueurs qui adaptent automatiquement la dose de produit au poids de l’animal ont été testés. De même, des éleveurs expliqueront comment ils ont fait face aux mortalités subites des agneaux liées au tænia. Un autre groupe d’éleveurs a testé un pédiluve sec qui leur a plutôt donné satisfaction. Enfin, un autre groupe a évalué la qualité du colostrum de leurs brebis et a cherché à les améliorer.

Cette journée se tiendra le 10 février à Saint Priest Ligoure (87) et sur le site expérimental du Mourier. Elle est gratuite, y compris le repas. Pour vous inscrire : laurence.sagot@idele.fr ou « Innovations et nouvelles pratiques agroécologiques » sur ciirpo/idele.fr.

CP : CIIRPO

Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

De l’enrubannage de trèfle violet ou de luzerne pour les agneaux

Finir des agneaux de bergerie avec une céréale est possible en lui ajoutant un enrubannage ou un foin de légumineuse pure : trèfle violet ou luzerne. Le fourrage doit être d’excellente qualité, c’est-à-dire riche en feuilles et avec un taux de matière sèche supérieur à 50 % pour l’enrubannage. Il doit également être distribué quotidiennement à l’auge. La céréale (orge, triticale, maïs..) est en général rationnée à raison de 800 g à 1 kg par agneau et par jour. Elle peut aussi être mise à disposition à volonté. Du sevrage à la vente, les agneaux alimentés avec cette ration présentent toutefois des croissances inférieures de 30 % à celle obtenues avec un mélange fermier et un foin de qualité moyenne. Cette différence est la conséquence d’un niveau azoté inférieur aux besoins des animaux. En conséquence, la durée de finition des agneaux est majorée de 2 semaines en moyenne.

Des rations avec 3 fois plus de fourrage

Par rapport à une alimentation avec un mélange fermier et du foin de graminées, les consommations en concentré des agneaux disposant d’une céréale en plat unique et d’un fourrage de trèfle violet sont inchangées. Les quantités de fourrages distribuées par agneau sont par contre multipliées par 3, refus compris. Les qualités de carcasse ne sont pas détériorées par les régimes à base de fourrage de légumineuses. L’état d’engraissement des carcasses et leur conformation restent inchangés par rapport à des rations composées de mélange fermier et de foin de graminées. Le gras présente même moins de défauts de couleur et de fermeté. Pour en savoir plus, une fiche CIIRPO est disponible sur idele.fr/ciirpo : « Du foin ou de l’enrubannage de légumineuses pures pour finir les agneaux ».

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Choisir un bélier sur ses papiers

La moitié des gènes des agneaux viennent de leur père. De plus, le potentiel génétique d’un bélier sera transmis à environ 200 descendants. Le choix d’un mâle repoducteur a ainsi plus de conséquences dans un élevage que celui d’une femelle. En matière de choix des béliers à partir de leurs papiers, trois cas de figures se présentent. S’il s’agit de produire des agnelles, l’idéal est de choisir un bélier « type élevage ». Il présente un bon potentiel sur les valeurs maternelles, c’est-à-dire avec des index prolificité et valeur laitière de bons niveaux. Pour vendre exclusivement des agneaux de boucherie, le bélier est plutôt de « type viande » avec de bonnes caractéristiques bouchères, c’est-à-dire en croissance et en conformation. Enfin, s’il s’agit de produire à la fin des agneaux de boucherie et des agnelles, mieux vaut essayer de trouver le meilleur compromis avec un bélier mixte ou en privilégiant le bélier de « type élevage ».

De 1 à 5 *

Sur leur certificat d’origine et de certification, les performances et les index du bélier sont accompagnés de leurs précisions exprimées entre 0 et 100. Par ailleurs, afin de créer un niveau de lecture plus simple pour les utilisateurs occasionnels de génétique, un format visuel est mis en place : la représentation des indices de synthèse par des étoiles (de 1 à 5). Cinq étoiles signalent un reproducteur extrêmement prometteur sur les caractéristiques maternelles ou bouchères. Pour en savoir plus, une fiche technique CIIRPO est disponible sur idele.fr/ciirpo et www.inn-ovin.fr : « Savoir lire les papiers des béliers pour mieux les choisir ».

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des graines de soja dans la ration des agneaux

Utiliser des graines de soja entières dans la ration des agneaux est possible. Mais attention, compte tenu de son taux élevé en matière grasse (23 % contre 2 % pour l’orge par exemple), son incorporation doit donc être limitée afin que le taux de matière grasse total de la ration ne dépasse pas les 5 % recommandés. Pour les agneaux, cela signifie un taux maximum de 20% dans l’aliment. Par ailleurs, les graines de soja crues sont relativement pauvres en azote. C’est leur transformation thermique (graine toastée ou extrudée) qui améliore la valeur azotée. Lorsqu’elles sont distribuées crues, elles remplacent donc une partie des céréales.

Une graine bien consommée

Le remplacement de 17 % du triticale par la même proportion de graines de soja dans un mélange fermier pour des agneaux en bergerie a récemment été testé. La graine de soja crue distribuée entière est bien consommée. Par ailleurs, elle n’entraine pas de baisse de performances par rapport à une céréale. Les indices de consommation des agneaux (kg d’aliment concentré par kg de gain de poids vif) ne sont pas modifiés. Les qualités de carcasse, conformation et état d’engraissement sont inchangés. Pour conserver un intérêt économique, le prix des graines de soja crue doit être inférieur à celui de la céréale utilisée.

CP : Caroline Pereaira Katsumata_FlickR

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Pâturage d’automne, sans modération

Les températures clémentes conjuguées à la pluviométrie ont favorisé la pousse de l’herbe, plus ou moins importante selon les zones. La reprise du pâturage par les brebis est donc maintenant possible. La valeur alimentaire de la pousse d’automne est la même que celle de printemps : 0,9 UFL et 90 à 100 g de PDI par kg de matière sèche. De plus, elle reste stable tout au long de l’hiver. L’herbe sur pied disponible est à réserver aux lots en lutte puis en milieu de gestation. Un apport d’aliment concentré n’est pas nécessaire. Par contre, il peut l’être pour les brebis en fin de gestation et les agnelles de renouvellement qui vont être mises à la reproduction en fin d’année.

Copros obligatoires

Par ailleurs, les brebis ont la faculté de pâturer de multiples types de couverts : semis, couverts végétaux, pommeraies, parcelles bovines…. Il y a parfois des opportunités à saisir, y compris en dehors de l’exploitation. Du côté du parasitisme, les sécheresses estivales ne sont pas synonymes d’absence de parasitisme interne pour les brebis et les agnelles : strongles digestifs, petite douve… La plus grande vigilance et le recours régulier aux coproscopies restent de mise. Enfin, toutes les études sur le bien être des brebis montrent que les brebis sont aussi bien dehors que dedans à condition bien sûr que l’offre alimentaire soit suffisante et si possible, avec un abri naturel. Le pâturage hivernal ne pose pas de problème de santé majeur. Pour en savoir plus, plusieurs fiches techniques sont disponibles sur idele.fr/ciirpo et www.inn-ovin.fr.

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des astuces pour laisser des informations pendant l’agnelage

Lorsque plusieurs personnes interviennent lors de l’agnelage, il est possible d’utiliser des pense-bêtes. Ils assurent un accès facile aux informations et permettent d’identifier d’un coup d’œil les points à surveiller ou à faire en priorité. Parmi les astuces mis en œuvre en élevages, on peut citer les ardoises au-dessus de la case d’agnelage sur lesquelles sont notées des informations de tout ordre : « faire téter », « ne pas sortir de case », « un quartier » …). Les barres d’auge, le bardage peuvent être recouverts de peinture à tableau que l’on trouve dans tous les magasins de bricolage. En cours d’agnelage, il suffit d’une craie dans sa poche. Le message s’efface facilement avec un bouchon de paille humidifié avec l’eau de l’abreuvoir. Un fanion accroché à la case d’agnelage pour les animaux à surveiller en priorité est une autre solution. Une couleur différente peut être utilisée selon le message avec par exemple le rouge pour « mammite », le blanc pour « à refaire téter » etc…. Enfin, un joint à bocal peut être posé au cou du nouveau né à surveiller. Pour en savoir plus, une fiche technique CIIRPO est disponible sur idele.fr/ciirpo et www.inn-ovin.fr : « Des « pense-bêtes » pour les périodes d’agnelage »

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Méteil grains pour les agneaux : 30 % de protéagineux minimum

Mélange de céréales et de protéagineux cultivés sur une même parcelle, les proportions des matières premières à la récolte des méteils en grains sont différentes d’un mélange à l’autre pour une même composition au semis. En conséquence, vérifier que le méteil est suffisamment riche pour finir les agneaux est indispensable. Ce dernier doit comporter au moins 30 % de protéagineux (pois, vesce et/ou féverole) voire 40 % si le pois fourrager constitue le seul protéagineux. Pour connaitre la valeur alimentaire d’un méteil, le comptage est une méthode fiable et gratuite. A partir d’un échantillon « représentatif », il suffit de séparer chaque matière première, puis de les peser et enfin de calculer les valeurs énergétiques et azotées du mélange à partir des tables INRAE. Pour vous aidez, une feuille de calcul est disponible sur www.inn-ovin.fr : « estimer la valeur alimentaire du méteil en grains ».

80 g de PDI

Un aliment équilibré pour des agneaux en finition disposant de paille ou de foin de graminées de première coupe dose de 0,85 à 1,1 UFV et environ 100 g de PDI par kg brut. En dessous de ce niveau azoté, la durée de finition est allongée. Et c’est le cas avec les méteils qui dosent au mieux entre 80 et 90 g de PDI. Les croissances sont alors pénalisées d’environ 20 % et les agneaux sont abattus 10 jours plus tard par rapport à un aliment complet ou bien à un mélange composé d’une céréale et d’un complémentaire azoté. Pour en savoir plus, une fiche CIIRPO est disponible sur idele.fr/ciirpo : « du méteil en grains adapté à la finition des agneaux de bergerie ».

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Faire pâturer les couverts végétaux pour économiser du carburant

Sur les quatre exploitations céréalières suivies entre 2018 et 2021¹, le pâturage des couverts a réduit les charges de mécanisation et de carburant en moyenne de 30 € par hectare (hors coût de main-d’œuvre) par rapport à leur broyage. Cet écart est lié pour les trois quarts au matériel et un quart au gasoil. La réduction du temps de travail liée au broyage, en lien avec le type de broyeur utilisé, varie de 20 à 40 minutes par hectare selon les exploitations. Jean Luc Douine, éleveur et céréalier à Guercheville (77) explique qu’il a remplacé en partie le temps de broyage par la pose des fils pour faire pâturer ses brebis : « je fais des parcs d’environ un hectare et demi et je les change de parcelles toutes les semaines. Je me suis équipé d’un quad. En une heure et demie, j’ai clôturé pour la semaine ». Abel Pithois, céréalier aux Molières (91), ajoute que le partenariat avec le berger n’est pas monétaire. « C’est simplement un céréalier qui met à disposition une parcelle et les brebis d’un éleveur qui va la nettoyer, explique-t-il. Et puis, il y a aussi les côtés sympathiques de l’animal. Les enfants du village se promènent pour aller voir les moutons ». Pour en savoir plus : « Le pâturage des couverts d’interculture : une formule gagnante » sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

¹ étude POSCIF pilotée par Agrof’Ile et financé par l’ADEME

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des analyses de crottes pour traquer la petite douve

Les conditions climatiques de ces derniers mois sont de nature à favoriser le développement de petites douves, à savoir un été sec suivi de pluies automnales. En effet, la petite douve passe par deux hôtes intermédiaires pour se développer. Le premier est un escargot de zone sèche dans lequel il se produit une multiplication importante des larves. Le second est la fourmi qui va diffuser les derniers stades larvaires sur les pâtures. Les animaux au pâturage se contaminent en été et en début d’automne. Les petites douves adultes s’accumulent alors dans leurs canaux biliaires du foie.

Seule une partie des parasites est éliminée

Les résultats de coproscopies sont assez fiables. Il suffit pour cela de réaliser des prélèvements individuels sur 3 ou 4 brebis sur un lot de 70 à 100. En effet, le mélange des crottes de plusieurs brebis peut fausser l’interprétation des résultats. Il faut enfin savoir qu’un traitement précoce contre la petite douve n’exclue pas de retrouver ces mêmes brebis infestées en cette fin d’année. En effet, les traitements antiparasitaires n’éliminent pas les stades larvaires. Autrement dit, seule une partie des parasites est alors détruite et on ne peut pas exclure de nouvelles contaminations. Pour en savoir plus, demandez conseil à votre vétérinaire ou à votre technicien pour interpréter le rapport d’analyse (la petite douve est appelée Dicrocoelium Lanceolatum). Vous pouvez également consulter la fiche technique « réaliser un prélèvement de crottes » sur idele.fr/ciirpo et www.inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

 

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Que faire des mauvais foins ?

Les brebis taries, en début et milieu de gestation valorisent les fourrages de moindre qualité. Si les brebis sont en état corporel correct, l’ajout d’aliment concentré n’est pas utile. Ce type de fourrage est également adapté aux agnelles de renouvellement. Avec un apport de concentré, le développement du rumen est alors conforme aux objectifs. Enfin, du foin de qualité médiocre est suffisant pour les agneaux en finition. A l’inverse, les fourrages de meilleure qualité alimentaire, selon leur stade de fauche et leurs qualités de conservation si nécessaire, sont à réserver aux lots de brebis allaitantes.

250 € pour 100 brebis

L’économie est de l’ordre de 2,5 € de concentré par brebis quand on remplace un foin de qualité moyenne (0,6 UF) par un foin de bonne qualité (0,7 UF) pendant 80 jours de lactation. Par ordre de priorité, viennent ensuite les lots de brebis en fin de gestation afin de préparer les lactations et avoir des agneaux lourds à la naissance. Les foins de trop bonne qualité (de type regain) distribués à volonté sont toutefois à proscrire à ce stade physiologique pour cause de risque de prolapsus. Dans tous les cas, le préalable pour réaliser ces économies est de constituer des lots de brebis à même stade physiologique. En conséquence, tout commence par des périodes de lutte courtes associées à des constats de gestation.

CP : CIIRPO

 

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Quelques conseils de préparation du lait pour des agneaux au biberon

Elever des agneaux au biberon impose le respect de règles strictes afin de limiter les problèmes sanitaires et de conserver un intérêt économique à cette technique. Par exemple, le surdosage et le sous dosage de la concentration du lait reconstitué ont des conséquences sanitaires importantes. La recommandation commune est de 200 g de poudre de lait par litre d’eau quel que soit l’âge des agneaux. Peser les quantités d’aliment d’allaitement et d’eau lors de chaque préparation ou bien utiliser des ustensiles étalonnés est indispensable. Par ailleurs, la température de dilution conditionne la bonne émulsion des matières grasses nécessaires à la digestion des agneaux. Elle se situe en général entre 55 et 65 °C (se reporter aux indications du fabriquant sur l’étiquette du sac), alors que la température de distribution ne doit pas dépasser 45 °C.

Une hygiène irréprochable

L’espace dédié aux agneaux doit être sain, propre. Compter une densité de 4 agneaux/mètre carré maximum. Le paillage se justifie tous les jours, voire plusieurs fois par jour. De même, l’ensemble du matériel, biberon, multibiberon, tétine, fouet, etc… doit être soigneusement lavé et désinfecté tous les jours. Enfin, compte tenu du coût des aliments d’allaitement, un sevrage précoce des agneaux reste indispensable. Au niveau physiologique, un agneau peut être sevré à partir du poids de 12 à 13 kg à condition qu’il soit âgé de 35 jours minimum. Vous trouverez un plan d’alimentation type et une estimation du coût de ce mode d’alimentation sur idele.fr/ciirpo et www.inn-ovin.fr sur la fiche CIIRPO : « des conseils de préparation du lait pour des agneaux nourris au biberon ou au seau multi-tétines ».

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Les conditions de réussite du sursemis

Le principe du sursemis est de compléter la flore d’une prairie sans détruire le couvert en place. La première condition à remplir absolument pour réussir un sursemis est de disposer d’un milieu ouvert avec des zones de sols nus. Il est également important d’agir sur une végétation rase, surpâturée ou après un broyage des refus. Les « vides » peuvent être agrandis mécaniquement en travaillant le sol. Cela permet aussi d’affiner la terre et de favoriser l’implantation des espèces prairiales. Le choix de ces espèces s’impose comme un autre point clef car toutes n’ont pas la même aptitude au sursemis. Leur installation doit être la plus rapide possible. Des espèces dites « agressives » sont alors privilégiées : RGA ou trèfle par exemple. A contrario, le dactyle et la fétuque ne sont pas adaptés. Dans tous les cas, la dose de semis est importante : entre 25 et 30 kg par ha.

Des conditions climatiques déterminantes

Tasser le sol soit par le piétinement des animaux (avec un très fort chargement instantané, c’est-à-dire un nombre très important de brebis par hectare à un moment donné) ou au rouleau est un autre gage de réussite du sursemis. Une fois implanté, le couvert est maintenu ras, par un pâturage, ou avec des fauches régulières et surtout précoces. L’objectif est que les plantules aient accès à la lumière. La réussite du sursemis est également liée aux conditions climatiques lors de l’implantation. En effet, les espèces semées doivent lever le plus rapidement possible. Enfin, la présence d’agrotis reste un facteur limitant de la bonne implantation d’une prairie sursemée. Pour en savoir plus : « Les rencontres du CIIRPO pour les éleveurs ovins 2022 – recueil de la conférence et des ateliers techniques » sur idele.fr/ciirpo et inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Remplacer la paille de litière

Si la paille doit constituer une part de la ration des brebis cet hiver par manque de foin, il est possible de la remplacer en litière par une autre matière première, partiellement ou totalement. C’est le cas par exemple des plaquettes de bois. Leur prix d’intérêt est de l’ordre de 9,5 € le MAP (équivalent d’un m³ de plaquettes) pour un prix de la paille à 100 € la tonne par exemple. Cela signifie qu’en dessous de ce prix, les plaquettes sont plus intéressantes que la paille. Toutefois, pour obtenir les mêmes résultats techniques et maintenir le bien-être des animaux, les plaquettes de bois doivent impérativement afficher un taux de matière sèche de 80 % minimum lors de leur utilisation.

Une couche de 4 à 5 cm

Une taille de 3 cm convient parfaitement pour les plaquettes à destination de la litière. Couper plus petit est plus onéreux pour un résultat moins satisfaisant car le bois se rapproche alors de la sciure et peut se compacter. Le mode d’emploi n’est pas le même que celui utilisé en bovins. En effet, étaler une sous-couche de 10 cm est inutile. La mise de départ doit présenter une épaisseur de 4 à 5 cm seulement. Le rechargement est ensuite réalisé par couches de 2 cm environ lorsque cela devient nécessaire. Toutes les essences de pin sylvestre, frêne, peuplier, chêne, aulne, hêtre, bouleau, mélanges de bois blancs et de feuillus peuvent être utilisées en litière. Les plaquettes de bois issues d’arbres fruitiers n’ont pas été testées mais il est possible de les utiliser sous réserve de vérifier l’absence de rémanence de produits phytosanitaires. Pour en savoir plus : « des plaquettes de bois en litière pour les brebis et les agneaux » sur idele.fr et inn-ovin.fr. Enfin, il est également possible d’utiliser de la dolomie sans modification des résultats techniques par rapport à la paille. Une étude est en cours pour en déterminer l’intérêt économique.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Quelles brebis faire pâturer sous panneaux photovoltaïques ?

A priori, toutes les races de brebis peuvent pâturer sous les panneaux photovoltaïques dans la mesure où le point le plus bas des panneaux est au minimum à un mètre du sol. Cette hauteur doit être respectée en tout point du parc et cela quelle que soit la topographie du site, au risque de blessures pour les races de grand format. À ce jour, nous ne disposons pas de références pour les brebis à cornes. Par ailleurs, toutes les catégories d’animaux peuvent pâturer sous les panneaux. Cela dépend avant tout de la ressource fourragère disponible.

Les mêmes croissances

Concernant les agneaux, les premières mesures montrent que leur croissance avant sevrage est aussi bonne avec des brebis pâturant sous les panneaux que dans des prairies classiques (avec des couverts similaires). En ce qui concerne la finition des agneaux après sevrage, la ressource doit être de très bonne qualité et en quantité avec, dans la majorité des cas, une complémentation à prévoir, ce qui être compliqué à mettre en œuvre. Pour en savoir plus : « la production ovine sous panneaux photovoltaïques – ce qu’il faut savoir avant de se lancer » en ligne sur idele.fr et inn-ovin.fr.

CP : Christelle Vaillant

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des graines de soja crues dans la ration des agneaux

Sous réserve d’être incorporées à moins de 20 % dans l’aliment des agneaux de bergerie, les graines de soja crues peuvent se substituer aux céréales sans modifier les performances. Contrairement aux à priori, les graines de soja crues sont relativement pauvres en azote avec seulement 76 g de PDIE. Leur transformation thermique (graine toastée ou extrudée) améliore la valeur azotée. D’autre part, la graine de soja crue est particulièrement riche en matière grasse : 23 % contre 2 % pour l’orge par exemple. Son incorporation doit donc être limitée afin que le taux de matière grasse total de la ration des agneaux ne dépasse pas les 5 % recommandés. Au-delà, des problèmes digestifs sont à craindre.

Un maintien des performances

Le remplacement de 17 % du triticale par la même proportion de graines de soja crue dans un mélange fermier a récemment été testé¹. Il n’entraine pas de baisse de croissance. Par ailleurs, la graine de soja crue distribuée entière est bien consommée. Les indices de consommation des agneaux (kg de d’aliment concentré par kg de gain de poids vif) ne sont pas modifiés. L’analyse des qualités de carcasse, conformation et état d’engraissement, n’a pas mis en évidence de modification liée à l’incorporation de la graine de soja crue. Qu’elles soient produites ou non sur l’exploitation, leur coût à la tonne doit être inférieur à celui de la céréale pour être économiquement intéressantes.

¹essai conduit par le CIIRPO à l’EPLEFPA de Montmorillon (86)

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Rendez-vous le 15 septembre au CIIRPO

Dans le cadre de ses rencontres d’été, le CIIRPO vous invite à une journée technique le 15 septembre sur le site expérimental du Mourier à Saint Priest Ligoure (87). Ce rendez-vous, à destination des techniciens et des éleveurs, traitera comme à l’accoutumée des thèmes d’actualité. Une large part de la journée sera ainsi consacrée aux leviers pour acheter le moins d’aliments possible. Nous discuterons ainsi des conduites d’élevage, des types d’aliments, du pâturage des brebis en dehors de l’exploitation…. La rénovation des prairies sera également abordée avec, entre autres, ses clés de réussite. De nouvelles références sur les intérêts agronomiques du pâturage des brebis sur les couverts végétaux et les céréales destinées à être récoltées seront également présentées. Enfin, la transition des agneaux d’herbe en bergerie sera désormais plus simple grâce aux nouvelles références sur le sujet. Retrouvez le programme dans l’agenda de la page idele.fr/ciirpo. Et merci de votre inscription pour le repas du midi auprès de sandrine.fougere@idele.fr.

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Réformer rapidement les brebis improductives

Compte tenu du prix élevé des aliments, il est conseillé de réformer le plus rapidement possible afin de limiter le nombre de brebis non productives sur l’exploitation. Ainsi, les brebis adultes vides sur lutte d’automne, les récidivistes sur lutte de printemps et d’été sont vendues dès le constat de gestation. A la fin de l’agnelage : les femelles qui n’ont pas d’agneau sont également rapidement réformées. Et au tarissement, celles qui ont atteint la limite d’âge, qui présentent des mammites, des boiteries etc…quittent l’exploitation sans attendre.

Engraisser coûte trop cher

L’engraissement des brebis de réforme n’est pas prioritaire sur l’exploitation et cette technique ne se justifie que si les stocks de fourrage et d’aliments concentrés sont supérieurs aux besoins des brebis qui produisent des agneaux. En conséquence, compte tenu du prix actuel des aliments achetés, engraisser les brebis de réforme coûte trop cher avec une ration distribuée en bergerie. A titre d’exemple, il faut compter environ 25 € pour du foin de graminées et une céréale pendant 3 mois. Il est ainsi conseillé de les vendre en l’état dans la plupart des cas.

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des abris mobiles pour les brebis

Afin d’apporter de l’ombre aux brebis et aux agneaux, des abris mobiles peuvent être envisagés, faute d’abris naturels, arbres ou haies. Le plateau à fourrage est une des solutions. Des abris spécifiques sont également commercialisés. C’est le cas de l’Ovifresh par exemple. Conçu par le lycée agricole des Sicaudières (79), cet abri est tractable par quad ou voiture. Il abrite 50 brebis. Il est léger et à amarrer au sol en cas de vent. Son cout est de l’ordre de 2550 € HT. L’Alliance Pastorale est en charge de sa commercialisation. L’EARL de Borde Mégère à Saint Etienne de Fougères (47) a proposé un abri de 20 m² lors du concours astuces du Berger Futé de Techovin en 2021. Transportable avec un tracteur ou un quad de grosse puissance, il peut abriter 30 brebis ou bien être adapté en parc à agneaux. Pour en savoir plus sur les abris, une fiche est à votre disposition sur idele.fr/ciirpo : « Des abris pour les brebis et agneaux au pâturage »

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRP

Les brebis boivent deux fois plus en été

Avec des températures de 30°C et plus, les besoins des animaux en eau sont doublés pour une même ration. Ainsi, une brebis vide ou en milieu de gestation peut boire jusqu’à 8 litres d’eau par jour en fonction du taux de matière sèche de l’herbe. En fin de gestation, les besoins sont majorés de 50 %. Pour une brebis en début de lactation en bergerie avec un seul agneau, les consommations quotidiennes d’eau passent de 10 litres en hiver à 20 litres lors de fortes chaleurs avec une ration sèche. Si elles allaitent deux agneaux, elle boit 30 % d’eau en plus. En suivant les recommandations d’un abreuvoir pour 40 à 50 animaux, les quantités d’eau disponibles sont généralement suffisantes quel que soit son débit. Il reste cependant très important de vérifier au quotidien qu’ils restent propres. D’autre part, l'électricité peut être une cause de déshydratation des animaux. Une simple vérification permet de mesurer le courant électrique vagabond grâce à un voltmètre. L’indicateur ne doit pas dépasser 150 mV avec une zone de confort comprise entre 50 et 80 mV.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

De l’enrubannage pour faciliter la transition des agneaux rentrés en bergerie

Si les agneaux n’étaient pas complémentés à l’herbe sous les mères ou bien qu’ils consommaient moins de 500 g d’aliment concentré par agneau et par jour la semaine précédant le sevrage, la transition alimentaire à la rentrée en bergerie est très délicate. Le changement de mode d’alimentation est en effet radical : les agneaux passent d’un régime à base d’herbe à une ration sèche riche en amidon. L’utilisation d’aliments complets appelés spécifiques « transition » autorise une transition courte (une semaine). En revanche, celle-ci doit se prolonger avec les autres types d’aliments. Les quantités de concentré sont augmentées très progressivement en commençant par de très faibles niveaux (100 g par agneau et par jour).

Une transition avec de l’enrubannage

Selon les lots, cette période d’adaptation se prolonge 2 à 4 semaines en fonction du type d’aliment. L’incorporation de bicarbonate de soude à raison de 5 à 10 g par agneau et par jour pendant 15 jours limite les risques d’acidoses. Une autre solution consiste à utiliser de l’enrubannage au cours de la période de transition, sous réserve qu’il soit autorisé par le cahier des charges. Un essai en cours à l’INRAE de Theix (63) indique des niveaux de croissance de 240 g par jour en moyenne avec l’enrubannage contre 70 g avec de la paille au cours des trois semaines qui suivent la rentrée en bergerie. Dans les deux cas, l’aliment concentré a été augmenté de 100 g par jour tous les trois jours. Les résultats définitifs seront disponibles en septembre.

CP : CIIRPO

 

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des dérobées d'été à pâturer

Semées en mai, les dérobées d’été prennent le relais des prairies, souvent pénalisées par les conditions climatiques. A partir d’une plateforme d’essais semée au printemps 2021 au CIIRPO, sur le site expérimental du Mourier, des premiers résultats comparent les rendements et valeurs alimentaires de quatre espèces et variétés multi-coupes. La pluviométrie enregistrée, sur le site expérimental du Mourier, a été particulièrement favorable à la pousse des dérobées au cours de l’été 2021 avec 109 mm en juin et 86 mm en juillet. Les moha, millet perlé et teff grass affichent des rendements équivalents de l’ordre de 8 tonnes de matière sèche par hectare. Parmi les sorghos multi coupe, la variété PPS (caractère "photo période sensible") se distingue avec un rendement de 8 tonnes de matière sèche par hectare en deux coupes contre 10 tonnes pour les trois autres variétés.

Réserver les stades précoces aux animaux à forts besoins

Compte tenu de l’évolution des valeurs alimentaires en fonction du stade des plantes, en particulier azotées, les dérobées d’été sont à pâturer par les animaux à forts besoins en priorité aux stades « montaison » et « épi 1 cm ». En effet, quelle que soit l’espèce ou la variété, leur valeur protéique passe de plus de 80 g de PDI par kg de matière sèche au stade « épi 1 cm » à 60 g au stade « floraison ». Dans ce dernier cas, le fourrage est alors adapté aux brebis à l’entretien. La valeur énergétique ne subit pas la même diminution. Les moha, millet perlé et sorgho dosent entre 0,73 et 0,87 UFL par kg de matière sèche avec une légère baisse de la concentration dès le stade « dernière feuille étalée ». Ces résultats restent à vérifier sur les collections fourragères mises en place sur les mêmes sites en 2022. Les couts d’implantation et intérêts économiques de chacune de ces dérobées d’été seront alors déterminés.

CP : CIIRPO

Etude réalisée dans le cadre du projet France Relance CAPROTEINES

 

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Agnelles de renouvellement : l’essentiel se joue au sevrage

Le tri puis l’alimentation des futures agnelles doivent assurer la fertilité à la première mise à la reproduction en atteignant le poids minimum correspondant aux deux tiers de leur poids adulte. Par ailleurs, garantir la future production laitière en limitant la croissance du sevrage à la puberté à 170 g par jour maximum est une nécessité. Au-dessus, le tissu adipeux se dépose en effet dans la mamelle au détriment du tissu excréteur de lait. Si les agnelles nées en mars sont destinées à être luttées en milieu d’automne, soit à l’âge de 8 à 9 mois, seules celles répondant aux critères de sélection et pesant plus de 25 kg pour un sevrage à 100 jours et 28 kg pour un sevrage à 120 jours sont alors conservées si elles sont allaitées à l’herbe.

Au moins 36 kg au 1er septembre

Après le sevrage, elles continuent à pâturer sur des parcelles de bonne qualité, c’est-à-dire avec de l’herbe courte et feuillue. Les meilleures parcelles sont privilégiées, en particulier les parcelles fauchées car elles présentent aussi l’avantage d’être indemnes de parasites. L’apport de concentré n’est pas indispensable mais souvent nécessaire lors de manque d’herbe. Une céréale est alors apportée à raison de 300 g par agnelle et par jour. Afin de contrôler le bon développement des agnelles, une pesée au 1er septembre est un bon indicateur. Elles doivent alors peser au moins 36 kg pour espérer atteindre le poids de 47 kg deux mois plus tard. CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Sevrer plus tôt pour se passer de flushing

Quelle que soit la période de lutte, la prise de poids des brebis n’est pas obligatoire si celles-ci sont en bon état à la mise à la reproduction. Avec des femelles adultes qui affichent une note d’état corporel de 3, les taux de fertilité et de prolificité sont optimums. Une note de 3 (sur une grille de 0 à 5) signifie que les os des vertèbres dorsales ne peuvent être individualisés que sous l’effet d’une pression des doigts. Les apophyses transverses (situées de chaque côté de la colonne vertébrale) sont bien couvertes. Seule une forte pression permet d’en distinguer les extrémités.

Par contre, si les brebis sont maigres, leur fertilité sur le premier cycle de lutte est inférieure de 8% à celles qui sont en notes 3 et 4. De même, le nombre d’agneaux nés est diminué de 20 % entre les deux types de brebis. Et seule une augmentation de leur poids lors de l’introduction des béliers permet d’éliminer ces écarts.

Ne pas laisser maigrir les brebis

Compte tenu du prix des aliments, l’idéal serait que les brebis ne maigrissent pas trop en période estivale. En effet, il faut 40 kg de céréale pour faire prendre un point de note d’état corporel avec une ration à base de foin de qualité moyenne. La remise en état pour la mise à la reproduction serait alors couteuse sans repousse d’herbe. En conséquence, si la ressource fourragère vient à manquer pour les brebis qui allaitent actuellement, une solution à envisager serait un sevrage plus précoce qu’à l’accoutumée, soit à partir de 70 jours.

Pour en savoir plus, des fiches CIIRPO sont à votre disposition sur idele.fr/ciirpo et www.inn-ovin.fr : « Effets de l’état corporel des brebis à la lutte sur leur fertilité en lutte naturelle d’automne » et « Effets de l’état corporel des brebis à la lutte sur leur prolificité en lutte naturelle d’automne ». CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des accroches claies "faits maison"

Pour faciliter la constitution des lots en bergerie et ainsi économiser des aliments concentrés, des éleveurs ont fabriqué des accroches claies. Ils s’adaptent selon le cas sur les cornadis ou les barres d’auge. La grande majorité de ces astuces a participé au concours du Berger Futé du salon TechOvin. Par exemple, le système de liaison figurant sur la photo ci-contre a été lauréat lors de l’édition 2021. Simple et robuste, il est exclusivement adapté aux cornadis en bois. Il se positionne sur n’importe quel emplacement du cornadis sans gêner le fonctionnement d’ouverture et de fermeture et sans perte de place. Sa fabrication est à adapter selon qu’il s’agisse de côté droit ou gauche et avec la présence d’une marche ou non. Retrouvez les plans et ceux des autres astuces sur la page WEB EquipInnovin.fr rubrique « autoconstruire un équiement et astuces/bâtiments et équipements/claies ». CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Après la moisson, semer des couverts à pâturer par les brebis

Les brebis s’accommodent très bien de la grande majorité des espèces fourragères semées en dérobées en pure ou en mélange. L’avoine, le tournesol, la vesce commune, le tournesol, le pois fourrager, le radis, la navette, la lentille et le colza ne posent aucun problème sanitaire ni d’appétence. Les trèfles d’Alexandrie et incarnat ne sont pas acidogènes contrairement au trèfle violet et à la luzerne qui présentent par ailleurs peu d’intérêt pour un couvert détruit rapidement. Par ailleurs, la fèverole et la phacélie peuvent manquer d’appétence mais les brebis finissent par les consommer. Par contre, les graines de la vesce velue et de la gesse sont toxiques.

Pas de moutarde en pure

Les moutardes contiennent des teneurs en glucosinolates plus importantes que les autres brassicassées qu’elles soient brunes, blanches ou d’Abyssinie. À grande dose, elles peuvent donc être toxiques. L’interférence avec la synthèse des hormones thyroïdiennes reste la principale cause de pathologie (provoquant entre autres des problèmes de reproduction). L’apparition de goitre peut être un symptôme. A contrario, le fenugrec est sans toxicité pour les animaux mais présente une faible biomasse (50 % de moins que les meilleures légumineuses). De même, l’installation du niger est délicate et la plante est d’une grande sensibilité au gel mais sans toxicité pour les animaux. Pour en savoir plus, une fiche CIIRPO est à votre disposition : « Les dérobées et les ovins : espèces à privilégier et modes d’utilisation ». CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des réunions à distance pour les éleveurs ovins

Afin de donner des pistes aux éleveurs ovins pour acheter le moins possible d’aliments pour les brebis et les agneaux, le CIIRPO propose deux réunions à distance. Il suffit pour cela de s’inscrire puis de se connecter à partir du lien qui sera envoyé par mail. Vous trouverez le lien d’inscription sur idele.fr/ciirpo et la page facebook du CIIRPO. Vos questions et expériences seront relayées en direct. Le premier rendez-vous aura lieu le jeudi 9 juin 2022 de 11 h à midi avec au programme les économies possibles d’aliment concentré en allotant les brebis en fin de gestation et en lactation. Les intérêts du constat de gestation feront également l’objet de discussions tout comme le rationnement des agnelles de renouvellement dès le sevrage.

Second volet le 7 juillet

La durée des luttes et des lactations seront également abordés avec leurs conséquences techniques et économiques. Le jeudi 7 juillet 2022, toujours à 11 heures, nous vous proposons le second volet de ce rendez-vous avec au programme les possibilités de pâturage en été, automne et hiver. La répartition des différents fourrages en fonction des lots et de leur qualité sera également discutée. Enfin, nous traiterons de l’intérêt économique des mélanges fermiers pour les agneaux avec les répercutions sur leur durée de finition. Pour plus d’informations : laurence.sagot@idele.fr. CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des fourrages de légumineuses pour se passer de complément azoté en lactation

Récoltés sous forme d’enrubannage ou de foin, la luzerne et le trèfle violet sont des sources d’azote. Et ce sont leurs feuilles qui concentrent toutes les protéines et une bonne partie de l’énergie. Pour équilibrer les rations de brebis qui allaitent, alors une céréale seule suffit. Par exemple, celles avec un agneau sont complémentées avec 500 g d’orge ou de triticale au quotidien en début de lactation associés à un aliment minéral. Théoriquement, un apport de concentré azoté est nécessaire pour équilibrer la ration de brebis qui allaitent deux agneaux au cours des six premières semaines de lactation. Avec un fourrage très riche en feuilles, un apport de 800 g de céréales par brebis et par jour peut suffire. Ces fourrages présentent également la particularité d’être riches en calcium et pauvres en phosphore, c’est-à-dire complémentaires aux céréales.

Les précautions à prendre

L’enrubannage de légimineuses répond aux mêmes exigences que celui de graminées en matière de qualité de conservation afin d’éviter les problèmes sanitaires. De plus, une attention toute particulière doit être portée aux agneaux en cours d’allaitement. Les fermer dans le parc à agneaux au cours de la journée afin qu’ils ne consomment pas l’enrubannage des mères s’avère parfois indispensable. Enfin, les phyto œstrogènes, susceptibles d’être produits par une luzerne malade, subsistent dans le fourrage conservé. En cas de doute, il est donc préférable de ne pas le distribuer aux brebis en lutte, dont l’intérêt technique et économique est par ailleurs minime.

Pour en savoir plus sur les légumineuses, une fiche CIIRPO est à votre disposition : « Les modes d’utilisation de la luzerne pour les brebis et les agneaux » sur idele.fr et inn-ovin.fr. CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Ne pas allonger la durée des lactations

Pour les agneaux, le premier mois d’allaitement est déterminant. Les quantités de concentré qu’ils consomment jusqu’à l’abattage se jouent à cette période. Il est donc primordial de bien alimenter les brebis au risque de distribuer encore plus de concentré aux agneaux. Par contre, prolonger la lactation des brebis en bergerie au-delà de 70 jours n’apparaît pas judicieux compte tenu du contexte de prix des aliments. Selon les résultats de 3 essais réalisés à la ferme expérimentale de Carmejane (04), un allongement de la lactation de 30 jours se traduit par une économie de concentré de l’ordre de 4 kg par agneau alors que les brebis ont consommé 12 kg d’aliment en plus.

Conserver les brebis en bon état à l’herbe

Lorsque les lactations sont réalisées à l’herbe et donc sans complémentation pour les brebis, un sevrage tardif est une solution pour économiser du concentré chez les agneaux. L’allaitement peut se prolonger jusqu’à 120 jours voire davantage. Il faut toutefois rester vigilent à ce que les brebis ne maigrissent pas trop. Sachant qu’il faut 40 kg de céréale pour faire prendre un point de note d’état corporel en bergerie, la remise en état pour la mise à la reproduction serait en effet couteuse si les brebis ne disposent pas d’herbe à ce moment là.CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Economiser du concentré sur l’alimentation des agnelles

Pour pallier, au moins en partie, à la flambée du prix des aliments, il est possible d’ajuster l’alimentation des agnelles de renouvellement sans les pénaliser. Pour celles qui sont en bergerie, elles sont séparées des agneaux de boucherie dès le sevrage. Seules les agnelles qui répondent aux critères de sélection et pèsent plus de 25 kg sont alors conservées. Les autres restent avec les agneaux et partent à la boucherie. Car il est temps de préparer les agnelles à leur future carrière de reproductrice en adoptant une croissance de 100 à 150 g par jour. Ainsi, le concentré continue à être mis à disposition à volonté les 10 à 15 jours qui suivent le sevrage. Puis il est rationné en limitant les quantités suivant la qualité du fourrage. Par exemple avec un foin de graminées de qualité moyenne, un apport de 600 g de concentré est suffisant contre une consommation de 1,5 kg si l’aliment est à volonté. Ce sont ainsi 30 kg d’aliment concentré qui sont économisés par animal pour un mois.

Pas de concentré à l’herbe

Si les agnelles sont conduites à l’herbe après le sevrage, elles peuvent restées avec les agneaux de boucherie en étant bien identifiées. Les meilleures parcelles sont privilégiées. L’apport de concentré n’est pas indispensable en pleine pousse d’herbe mais souvent nécessaire lors de la période estivale et de manque d’herbe. Une céréale est alors apportée à raison de 300 g par agnelle et par jour. Afin de contrôler leur bon développement, une pesée au 1er septembre est un bon indicateur. Elles doivent alors peser au moins 36 kg pour espérer atteindre le poids de 47 kg deux mois plus tard.

Pour en savoir plus : «des agnelles nées en fin d’été et en automne bien préparées à leur future carrière » et «des agnelles nées au printemps bien préparées à leur future carrière » sur idele.fr/ciirpo et www.inn-ovin.fr. CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Acheter ses agnelles pour vendre plus d’agneaux

Par rapport à l’auto-renouvellement, acheter des agnelles issues de schémas de sélection permet d’augmenter la production numérique du troupeau. Avec une mise-bas par an, cela se traduit par 0,1 agneau produit en plus par brebis*. De plus, de meilleures croissances de leurs agneaux entrainent une durée de finition plus courte de 12 jours, avec une économie d’aliment concentré. Au final, sur sa carrière, le gain autorisé par une agnelle achetée est supérieur de 67 €* à celui d’une agnelle issue de l’exploitation. La marge brute est ainsi majorée de 3 à 4 € hors aides à l’achat d’agnelles.

Des précautions sanitaires

Acheter chaque année ses agnelles de renouvellement a également l’avantage de simplifier la conduite du troupeau, surtout en cas de croisement. Un seul type de béliers sélectionné sur les qualités bouchères (conformation et état d’engraissement) peut ainsi être utilisé. Par contre, il reste nécessaire de prendre des précautions sanitaires. Se fidéliser à un même fournisseur chaque année est alors une solution. Un suivi rapproché des agnelles introduites dans le troupeau est également nécessaire. Enfin, l’avance de trésorerie liée à l’achat doit être planifiée et anticipée tous les ans.

*source : « acheter une produire ses agnelles de renouvellement » sur www.inn-ovin.fr

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Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Profils métaboliques : avec modération

Lors d’un problème sanitaire qui parait inexpliqué, la réalisation de profils métaboliques peut être proposée afin de déterminer une carence possible. Toutefois, ce type d’analyse reste à la fois relativement onéreux, pas toujours fiable et parfois inapproprié. Il est indispensable de vérifier l’équilibre de la ration en énergie, azote, calcium, phosphore et magnésium avant d’opter pour la réalisation des prises de sang. En effet, une brebis dont la ration n’est pas ajustée à ses besoins valorise difficilement les macros et oligoéléments.

Les analyses utiles … et les autres

Il faut compter 110 € pour 4 échantillons de sang, nombre minimum nécessaire pour une bonne interprétation. Pour diminuer le coût, il est possible de demander une analyse de mélange. Philippe Dubois, vétérinaire, indique que « le dosage du calcium, du sodium et du potassium ne présente aucun intérêt pour la recherche de carence. De même, il convient de rester très prudent sur l’interprétation des taux d’iode et de cuivre. Par contre, les analyses de phosphore, de magnésium, de zinc, de sélénium et de cobalt restent utiles et interprétables ». Enfin, les profils métaboliques sur les vitamines ont peu d’intérêt : ils sont trop couteux par rapport à une simple vérification des apports et des besoins, toute aussi efficace.

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Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Réserver les parcelles saines aux jeune

Le niveau de contamination des parcelles par les larves infestantes de strongles digestifs reste dépendant de la conduite du pâturage. Les prairies dites « saines » sont des parcelles qui n’ont pas été pâturées depuis plus de 2 mois. Elles peuvent être nouvellement implantées : prairies neuves, dérobées… Elles peuvent aussi avoir été fauchées au cycle précédent. Les surfaces externes au système fourrager de l’exploitation sont également considérées comme des parcelles saines : couverts végétaux, céréales, vergers, vignes, sous bois… Mais attention, pour décontaminer totalement une prairie, il faut compter 18 mois voire trois ans sans animaux. En dessous de cette durée, on observe seulement une diminution de la pression parasitaire.

Priorité aux animaux avec une faible immunité

A contrario, les parcelles dites « à risques » ont été pâturées au cycle précedent. Leur niveau de contamination est alors considéré comme important s’il s’agissait d’agneaux, d’agnelles ou de brebis autour de l’agnelage. La première catégorie de prairies, c’est-à-dire les « saines », est donc à réserver aux animaux présentant le moins d’immunité, c’est-à-dire les jeunes : agneaux et agnelles. Cela suppose toutefois que la biomasse offerte et sa qualité correspondent à leurs besoins alimentaires. L’herbe doit en effet être particulièrement feuillue.

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Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Du tourteau de colza "maison" pour les agneaux

Les tourteaux de colza gras sont pressés à froid directement sur l’exploitation ou bien au sein de petites unités collectives. Ils présentent un taux de matière grasse élevé qui peut varier entre 10 et 30 %. Un simple dosage de la matière grasse, peu onéreux, permet de connaître la valeur alimentaire du tourteau grâce à une table de correspondance. Pour les brebis, un taux de matière grasse élevé ne pose pas de problème sanitaire. Par contre, une attention particulière doit être portée aux agneaux, y compris après le sevrage. Selon les références disponibles, des taux de matière grasse supérieurs à 10 % entraîneraient des baisses notables de performances.

Pas plus de 5% de matière grasse

Cela s’explique d’une part, parce que le taux de matière grasse de la ration dépasse alors les 5 % recommandés pour assurer une bonne digestion ; d’autre part parce que la valeur azotée de la ration est alors trop faible pour assurer des vitesses de croissances soutenues. Des refus de consommation ont également été observés par des agneaux en finition avec des tourteaux dépassant les 20 % de matière grasse. Enfin, aucun enrichissement en acides gras OMEGA 3 n’a été mesuré sur les noix de côtelette d’agneaux disposant de tourteau de colza gras. Ce résultat s’explique par le faible taux du principal acide gras OMEGA 3 mesuré dans le tourteau distribué.

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Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Alloter pour économiser du concentré

C’est une des règles d’or en élevage ovin : constituer des lots d’animaux homogènes avec des besoins alimentaires équivalents afin d’adapter la ration au mieux et ne pas gaspiller d’aliment. Ainsi, retirer les brebis vides dès que les brebis du lot de gestantes sont complémentées en concentré, c’est une économie de 25 à 35 kg de concentré par vide. Séparer les brebis simples et les doubles en fin de gestation, c’est une économie de 4 à 6 kg de concentré par brebis qui portent un seul agneau. Séparer les brebis simples et les doubles en lactation, c’est une économie de 20 à 25 kg de concentré chez les brebis qui allaitent un seul agneau. Enfin, séparer les brebis en début et fin de lactation, c’est une économie de 5 à 10 kg de concentré chez les brebis en début de lactation.

Ne pas prolonger les lactations

Pour les agneaux, le premier mois d’allaitement est déterminant. Les quantités de concentré qu’ils consomment jusqu’à l’abattage se jouent à cette période. Il est donc primordial de bien alimenter les brebis au risque de distribuer encore plus de concentré aux agneaux. Par contre, prolonger la lactation des brebis en bergerie au-delà de 70 jours n’apparait pas judicieux compte tenu du contexte de prix des aliments. Il n’y a pas d’économie notable de concentré à attendre chez les agneaux et il faut continuer à alimenter les brebis.

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Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Au printemps, les chaleurs sont déclenchées par les béliers

Lors de luttes naturelles de contre saison, c’est-à-dire au printemps et jusqu’au milieu de l’été, un taux de fertilité de 80 % est jugé très correct. En effet, chez les races¹ pour lequelles ces luttes sont possibles, ce sont les béliers qui déclenchent les ovulations. Il faut ainsi compter au moins un bélier adulte pour 20 à 25 brebis et avec, si possible, plusieurs mâles par lot. Deux cycles de lutte, soit 35 jours avec utilisation de béliers vasectomisés et 3 cycles, soit 54 jours sans bélier vasectomisé sont préconisés.

Des béliers infertiles pour un effet mâle

La vasectomie est une opération qui consiste à couper les canaux déférents (coût : environ 80 à 100 € chez un vétérinaire). Stérile, le bélier conserve cependant son comportement sexuel. Il peut ainsi être utilisé pour déclencher les chaleurs des brebis (effet mâle). Les béliers vasectomisés sont introduits pendant 14 jours avec les brebis et sont ensuite remplacés par les béliers reproducteurs. Attention à ne pas les laisser pendant la lutte au risque qu’ils saillissent à la place des reproducteurs. Sur les luttes naturelles de printemps, les taux de fertilité des agnelles (y compris celles de race desaisonnées) sont irréguliers et médiocres dans la majorité des cas. Deux solutions sont alors possibles : attendre juillet pour commencer les luttes ou bien avoir recours à la synchronisation des chaleurs.

¹ sont considérées comme races qui désaisonnent : les races rustiques, prolifiques ainsi que les races bouchères suivantes : Ile de France, Berrichon de Cher et Charmoise.

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Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Du colza fourrager à pâturer cet été

Le colza fourrager est une brassicassée couramment semée en été après la moisson. Cette plante est également bien adaptée à la production de fourrage en été après un semis de printemps. Elle est uniquement valorisée par le pâturage, sans transition alimentaire particulière. Un pâturage au fil n’est pas obligatoire. Les animaux se fraient des chemins lorsqu’ils pâturent de grandes parcelles. Et compte tenu de son excellente valeur alimentaire, l’apport d’aliment concentré ou de fourrage complémentaire n’est pas nécessaire.

A consommer sans modération

Toutes les catégories animales peuvent pâturer le colza fourrager en été. Ce fourrage est particulièrement bien adapté à celles qui présentent de forts besoins alimentaires : les brebis en lactation, celles en flushing ou en lutte. Pour ces dernières, le taux de prolificité induit est en général supérieur à celui observé avec d’autres rations. Pour cette raison, des éleveurs évitent ce mode d’alimentation pour les agnelles en lutte. La finition d’agneaux est également possible sur colza fourrager sans ajout d’aliment concentré de quelque nature que ce soit. La viande produite ne pose pas de problème de couleur ou de goût. Pour en savoir plus, une fiche technique est disponible avec des références sur la finition des agneaux sur dérobées sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr : « finir les agneaux sur dérobées en fin d’automne et en hiver ». CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Du foin de trèfle violet pour réduire le coût de la ration des agneaux

Pour diminuer le coût de la ration des agneaux en bergerie après le sevrage, il est possible de leur distribuer uniquement une céréale (associé à un complément minéral) avec un foin ou un enrubannage de trèfle violet semé pur. Le fourrage de légmineuses est offert à volonté. L’azote est concentré dans les feuilles. Il est donc important de renouveler chaque jour le fourrage et d’enlever les refus constitués de tiges. La mise à disposition d’une botte entière à un lot d’agneaux est déconseillée. La céréale est distribuée à volonté ou bien rationnée à hauteur de 800 g à 1,2 kg par agneau et par jour selon leur sexe et leur poids.

Une diminution des croissances

Ces régimes entrainent toutefois une diminution des croissances des agneaux de l’ordre de 30% par rapport aux mélanges fermiers composés d’une céréale et d’un complémentaire azoté du commerce et du foin de graminées ou de la paille. Cette différence est la conséquence d’un apport azoté inférieur. La durée de finition des agneaux est ainsi majorée de 2 semaines en moyenne. Les quantités consommées en aliment sont inchangées. Par contre, celles de fourrages sont multipliées par 3 par rapport à un foin de graminées, refus compris. Les qualités de carcasse ne sont pas détériorées. Pour en savoir plus et connaitre les alternatives possibles, une fiche technique est disponible sur idele.fr/ciirpo : « un foin ou de l’enrubannage de légumineuses pures pour finir les agneaux ».

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Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Rationner les agneaux de bergerie sans distribuer plus de concentré

Le rationnement en concentré des agneaux en bergerie entraîne une réduction des vitesses de croissance et par conséquent de la formation de gras. Cette technique reste également la solution la plus efficace lorsque les gras sont colorés et mous, réduisant de 15 à 20 % la proportion de carcasses à problèmes. En consommant moins de concentré par jour, l’agneau ingère moins d’énergie et cherche à compenser en consommant davantage de fourrage. Cela favoriserait un fonctionnement normal du rumen, ce qui a un effet positif sur la couleur et la fermeté du gras.

Trois fois plus de place à l’auge

Mais cette technique comporte également des contraintes. Avec un niveau de rationnement de l’ordre de 800 g à 1 kg par agneau et par jour, l’allongement de la durée de finition est de l’ordre de 2 à 3 semaines par rapport à une alimentation à volonté. Ce dernier est la conséquence d’une réduction des croissances. Les agneaux rationnés en concentré peuvent sans problème consommer un kg de concentré en une seule fois en dehors des périodes de transition alimentaire. Par ailleurs, trois fois plus de place à l’auge sont alors nécessaires par rapport à une alimentation à volonté. Enfin, la consommation totale de concentré est la même que le concentré soit rationné ou à volonté. En revanche, les quantités de fourrage sont multipliées par 2 ou 3. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche technique « rationner les agneaux en bergerie : intérêts et méthodes » sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

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Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

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La génétique pour moins traiter contre les strongles digestifs

La génétique s’oriente vers la mise en place d’un nouveau critère de sélection permettant de valoriser les animaux les plus résistants au parasitisme. Ainsi, la résistance aux strongles digestifs est mesurée par exemple sur des mâles du Centre d’Élevage de race Manech Tête Rousse, futurs béliers d’insémination animale. On sait maintenant que ce critère se transmet à leurs filles élevées à l’herbe. D’une part, les filles issues de pères résistants excrètent en moyenne moins d’œufs que celles de béliers sensibles. D’autre part, la proportion de filles avec des intensités d’excrétion faibles est plus importante chez les filles issues de béliers résistants que chez celles issues de béliers sensibles. Selon la race, le taux d’héritabilité est de 0,25 à 0,35. Il reste modérément lié aux autres caractères sélectionnés.

 

L’IA pour aller plus vite

Aujourd’hui, il est possible d’utiliser la génétique pour augmenter la résistance au parasitisme dans son troupeau pour quelques races locales. L’insémination animale avec des béliers dits « résistants » permet de créer chaque année un renouvellement en agnelles qui portent ce caractère. Par ailleurs, à moyen terme, il est envisageable d’intégrer ce critère dans ceux de sélection global. Cela permet à tous les élevages d’augmenter le niveau de résistance de son troupeau avec un compromis avec les autres caractères sélectionnés. Pour en savoir plus, « Parasitisme : agir vite pour éviter l’impasse » sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr

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Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Moins de limaces sur les couverts pâturés par les brebis

En alternative au broyage, le pâturage des couverts végétaux par les brebis économise des heures de tracteur et du gasoil. Les charges de mécanisation et de carburant sont ainsi réduites en moyenne de 30 € par hectare (hors coût de main-d’œuvre). Cet écart est lié pour les trois quarts au matériel et pour un quart au gasoil. La réduction du temps de travail liée au broyage, en lien avec le type de broyeur utilisé, varie de 20 à 40 minutes par hectare selon les exploitations.

60 % de limaces en moins

Dans une récente étude¹, les limaces ont été comptées grâce à de petits tas de son de blé disposés en début de journée dans les blocs de couverts végétaux pâturés et non pâturés par les brebis. À la tombée de la nuit, les limaces s’y retrouvent pour manger le son dont elles raffolent. Valentin Verret (Agrof’île) explique que « les comptages montrent une diminution de leur nombre de 60 % en sortie de pâturage. Les brebis les consomment vraisemblablement en même temps que les feuilles, les détruisent par piétinement, ainsi qu’une partie des œufs probablement ». Vous trouverez les résultats plus détaillés de cette étude sur idele.fr et inn-ovin.fr : «Le pâturage des couverts d’interculture : une formule gagnante ».

¹ étude POSCIF piloté par Agrof’Île et financé par l’ADEME avec la participation du CIIRPO

CP : CIIRPO

 

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Bouchons de sainfoin : des propriétés antiparasitaires qui restent à démontrer

Des bouchons de sainfoin riches en tanins en pure ou associés à d’autres extraits de plantes ont récemment été testés dans cinq essais¹ afin de déterminer leurs effets sur le parasitisme en strongles digestifs. Les premiers essais concernaient des agneaux d’herbe sevrés séparés en deux lots. L’un d’entre eux recevait 400 g de granulés de sainfoin pur tous les jours, soit 0,9 % de tanins condensés dans la ration. Le second lot était un lot témoin, avec un apport de concentré sans tanin. Au final, après 42 et 71 jours de complémentation pour les deux années d’essai, les niveaux d’excrétion d’œufs en strongles gastro-intestinaux ne sont pas différents entre les deux lots.

En cure pour des brebis

En 2020 et 2021, trois essais ont testé un mélange qui se présente sous la forme de granulés. Dans chaque essai, deux lots de brebis alimentées ont été comparés. Un des deux lots a reçu le granulé riche en tanins à hauteur de 70 g par brebis et par jour pendant 21 jours en complément de sa ration, soit 0,8 % de tanins condensés dans la ration. Au final, il n’y a pas de différence significative d’intensité d’excrétion d’œufs de strongles digestifs entre les brebis ayant reçu la cure avec le complément riche en tanins condensés et celles qui ne l’ont pas consommé. Vous trouverez les résultats plus détaillés de cette étude sur www.idele.fr : « recueil des communications des assises ovines du 12 octobre 2021 ».

¹Résultats obtenus dans le cadre du projet Paralut financé par la région Nouvelle-Aquitaine. Essais conduits au CIIRPO, sur le site expérimental du Mourier et chez deux sélectionneurs encadrés par GEODE

CP : CIIRPO

 

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Les différentes formes de colibacillose chez l’agneau

La colibacillose est causée par différents types d’Escherichia coli, bactérie présente dans le tube digestif. Selon le type de colibacille, son pouvoir pathogène, différents signes cliniques peuvent être relevés.

« Chronologiquement, il est possible de rencontrer une forme septicémique dans laquelle la bactérie passe dans la circulation sanguine, explique Pierre Autef, vétérinaire praticien à Bellac (87). Le petit agneau âgé de 12 à 24 heures présente alors des signes très rapides d’affaiblissement, d’hypothermie, de déshydratation, de perte du réflexe de tétée ». Ces signes évoluent rapidement vers la mort et très souvent elle survient avant que l’éleveur n’ait pu se rendre compte que l’agneau était malade.

Chez les agneaux un peu plus âgés (24-48 heures), on peut rencontrer une forme diarrhéique selon le type de colibacillose. « Les selles sont très liquides quasiment aqueuses, explique le vétérinaire. On observe une déshydratation rapide, puis un refus de téter et une évolution vers la mort ». Dans cette forme, les signes sont visibles et un traitement peut-être mis en œuvre. Il en est de même pour une autre forme qualifiée d’ »agneau baveur ». La diarrhée est absente mais l’affaiblissement de l’agneau est rapide. L’hypothermie, la perte d’appétit accompagnent l’apparition d’une hypersalivation au niveau de la bouche, phénomène dû à une hypoglycémie.

Une maladie très contagieuse

Enfin, à partir de l’âge de 5 jours et jusqu’à 10 jours, on peut rencontrer le syndrome « agneau mou » dû à l’action de toxines produites par les colibacilles. Celles-ci passent dans le sang et provoquent un affaiblissement de l’agneau, d’où son nom. Les agneaux ont des difficultés à se tenir debout et à marcher. Un léger ballonnement dû à une paralysie de la vidange de la caillette apparait. Les signes peuvent évoluer en quelques heures en troubles nerveux : l’agneau ne peut plus se relever, pédale, met la tête en arrière et meurt, ceci en l’absence de diarrhée.

Ces différentes formes bien que diverses dans leur expression clinique sont toutes très contagieuses et impliquent une réaction très rapide de l’éleveur. « Les stratégies de traitement passent par l’utilisation d’antibiotiques par voie générale et/ou orale pendant 3 à 5 jours, ajoute Pierre Autef. Dans un lot atteint en cours d’agnelage, une métaphylaxie (c'est-à-dire l’utilisation d’antibiotiques avant l’apparition des signes cliniques) peut être envisagée après avis du vétérinaire. Celui-ci pourra également prescrire des anti-inflammatoires pour lutter contre le choc toxinique et des réhydratants. Une vaccination des brebis gestantes au moyen de vaccins destinés aux bovins peut apporter un plus sur des lots à terme ultérieurement. Bien souvent, ces affections colibacillaires sont le révélateur des dysfonctionnements plus ou moins importants dans l’élevage : hygiène des cases d’agnelage, ambiance de la bergerie, qualité et quantité du colostrum, délai entre la naissance et la première tétée, poids, vigueur de l’agneau ou encore carences en oligo éléments ».

CP : CIIRPO

 

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des ovins sous panneaux photovoltaïques au sol

Si la construction de centrales solaires au sol sur terres agricoles est actuellement gelée dans le cadre des appels d’offre de la Commission de Régulation de l’Energie, force est de constater que les éleveurs ovins sont de plus en plus sollicités pour faire pâturer leurs animaux et entretenir des parcs solaires au sol implantés sur des terrains dégradés, en zone naturelle voire sur des terrains agricoles. La présence de panneaux soulève alors de nombreuses questions en matière de pousse de l’herbe et d’impacts sur la gestion du troupeau, du pâturage et du travail.

De nouveaux documents pour vous informer

Globalement les premiers retours d’expérience d’éleveurs pâturant sous panneaux montrent que l’élément déterminant dans la réussite d’un tel projet est la qualité du couvert qui va être mis à disposition et son accessibilité pour assurer un pâturage efficace par les animaux. Le couplage de l’activité de production d’énergie renouvelable et de la production agricole doit donc être réfléchi le plus tôt possible.

Retrouvez des éléments de réponse aux principales questions que peuvent se poser les éleveurs dans une nouvelle plaquette « la production ovine sous panneaux photovoltaïques – ce qu’il faut savoir avant de se lancer » en ligne sur inn-ovin.fr et pour plus de détails, le guide pratique de « l’agrivoltaïsme appliqué à l’élevage ovin » destiné aux éleveurs et aux développeurs de centrales solaires sur idele.fr.

CP : Gilles Saget – Idele

Audrey Desormeaux (Fédération Nationale Ovine)

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Limiter les mammites au tarissement

Plus sournoises que celles de lactation, les mammites de tarissement compromettent sérieusement la carrière de la brebis. Les défauts de la conduite alimentaire qui entoure le sevrage peuvent favoriser leur survenue ou l'expression des infections. Mais bien tarir n’est pas si simple ! Le tarissement est plus sévère sur des brebis avec un bon potentiel laitier et pour des sevrages précoces. Il se prépare alors 10 à 15 jours avant le sevrage. L’apport d’azote par les aliments est alors supprimé de la ration. Puis les quantités de concentrés sont diminuées pour ne plus en distribuer dans les 3 à 5 jours avant le sevrage. Le jour même, les brebis passent à la paille à volonté. Le contrôle des mammites par palpation est utile au cours une dizaine de jours après le début du tarissement.

Palper les mamelles

Renée de Crémoux de l’Institut de l’Elevage précise qu’ «une mamelle bien tarie présente deux pis équilibrés, sans pathologie cutanée (boutons, ecthyma, blessures) et souples à la palpation. Des lésions locales qui demandent des soins locaux sont succeptibles d’être identifiées. Des mammites cliniques sont parfois observées : le pis est chaud, gonflé, douloureux avec modification de l’aspect du lait. Ces mammites cliniques peuvent être dues à des pasteurelles ou des staphylocoques. Les traitements en intramamaires sont les plus efficaces. Enfin, il peut s’agir de mammites sub-cliniques. Il n’y a alors pas de signes locaux ni généraux mais des asymétries de la mamelle plus ou moins marquées et/ou la présence d’indurations. Elles peuvent également être traitées par antibiotique mais doivent conduire à la réforme de la brebis si les signes observés sont marqués ».

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Agneau de bergerie : le même aliment sous la mère qu'en définition

Pour les agneaux nés en bergerie, le premier aliment est en général mis à disposition vers 10 à 15 jours. L’utilisation des aliments dits « démarrage » ou « starter » (aliment complet de petit diamètre) ne se justifie pas, à l’exception des aliments médicamenteux utilisés pour des raisons sanitaires. En effet, les croissances des agneaux et les quantités de concentré consommées jusqu’au sevrage sont inchangées si l’on commence la complémentation directement avec l’aliment destiné à la finition. Les plus faibles niveaux d’ingestion en concentré parfois mesurés dans le premier mois de la complémentation ne se traduisent en aucune façon par une baisse de performances des jeunes animaux.

Aplatir favorise les acidoses

Au cours des deux premiers mois de sa vie, le lait constitue l’essentiel de la ration d’un agneau. Sa croissance est alors directement liée aux quantités de lait dont il dispose. Aucun aliment, qu’il s’agisse de fourrage ou de concentré ne peut compenser totalement un manque de lait. Dans cette phase de démarrage, l’aplatissage de la céréale (blé, orge, triticale) n’apporte rien. Au contraire, il favorise les acidoses. La distribution de maïs grain ou de protéagineux entiers n’ont fait l’objet d’aucun essai mais cette pratique est mise en œuvre en élevages sans problème particulier. D’autre part, l’utilisation d’aliments complets de diamètre 8 mm a été testée sans mesurer de différence notable avec des aliments de diamètre inférieur.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

 

La forme minérale avec le mailleur rapport qualité/prix

Pour les animaux en bergerie, les aliments minéraux vitaminés (AMV) ont le meilleur rapport qualité/prix. D’un coût de 700 à 1000 € la tonne, ils sont distribués à raison de 10 à 30 g par brebis et par jour sous forme de semouette ou de granulés. Toutes les brebis en consomment en même temps. Les apports par pompe doseuse restent également efficaces mais sont plus onéreux. Pour les animaux à l’herbe, les pierres à lécher et seaux sont les plus utilisés. Pour couvrir les besoins, les animaux doivent en consommer 15 à 20 g par jour, ni plus ni moins. La surconsommation qui peut être liée au taux de mélasse par exemple coûte très cher et peut être à l’origine de troubles sanitaires. Les bolus sont également efficaces en cas de carence spécifique. Ils sont cependant plus chers (environ 2 € par brebis) et ne contiennent pas les minéraux majeurs même s’ils agissent sur une durée plus longue.

Des apports moins efficaces

Les doses chocs (un seul apport) en buvable et en injectable restent d’un assez mauvais rapport qualité/prix. L’apport d’un élément sur les prairies par des engrais enrichis (en sélénium par exemple) est moins efficace que l’apport direct à l’animal car la plante l’absorbe plus ou moins bien. De plus, il existe des liens nécessaires entre certains minéraux, le sélénium et l’iode par exemple. D’une façon générale, un complément minéral avec du cuivre ajouté est à proscrire sans diagnostic de carence. Enfin, s’il n’y a pas de problème sanitaire particulier sur le troupeau, les formes chélatées ou organiques apportent peu (sauf excès d’un autre élément qui ne serait pas corrigeable). Pour en savoir plus, vous disposez d’une fiche technique CIIRPO : « Quand et comment apporter les minéraux ?» sur idele.fr et inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

 

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

 

Le retour de la gale

Les symptômes de la gale sont caractéristiques : les brebis se grattent, se mordillent et se frottent sur tous les supports possibles. Leur laine tombe en lambeaux. Celle des agneaux présentent des tâches blanchatres. « Faire établir un diagnostic est indipensable car il y a trois types de gale, souligne Delphine Audureau, vétérinaire à la Coopérative Départementale Agricole Action Sanitaire de la Haute-Vienne. Le vétérinaire procède simplement à un grattage de la peau ». Cette maladie, dûe à un acarien est en effet très contagieuse. « Les brebis du même troupeau se contaminent rapidement mais celles des voisins également, ajoute Delphine. Il suffit que la brebis malade se frotte à un poteau de clôture pour qu’un animal indemne situé de l’autre côté se contamine ».

 

Une possible apparition de résistance

« En règle générale, une ou deux injections d’endectocides à 8 jours d’intervalle suffisent, indique la vétérinaire. Mais attention, il y a plusieurs conditions à cela. Tout d’abord, les animaux doivent tous être traités, y compris les agneaux (prendre en compte le délai d’attente pour la commercialisation). Et le traitement doit être fait le même jour ! Enfin, un vide sanitaire de 4 semaines ou le traitement du bâtiment avec un produit contre la gale est indispensable ». Depuis quelques temps, il semblerait qu’apparaissent des cas de résistance à l’ivermectine. « Dans ce cas, la baignade est la seule solution, lorsque la température extérieure le permettra ».
Pour en savoir plus, vous disposez d’une fiche technique CIIRPO : « la gale ovine : une maladie très contagieuse » sur idele.fr et inn-ovin.fr.
CP : CIIRPO

 

Emilie GUERRE, Chambre d’Agriculture Meuse
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

 

Pâturer sous les pommiers sans risque

Après la récolte des pommes, les brebis consomment l’herbe des inter-rangs jusqu’au pied des arbres et les fruits tombés au sol. Ces aliments sont d’une valeur alimentaire suffisante pour couvrir leurs besoins. La consommation de pommes ne pose pas de problème sanitaire. Les règles de pâturage sont les mêmes que sur les prairies avec en plus, une sortie de la pommeraie aux premiers dégâts sur les arbres. Afin de l’éviter, il est conseillé de ne pas réaliser des luttes dans les pommeraies car les béliers peuvent consommer les branches.  Chez les femelles, cela est surtout observé lorsque la ressource en herbe n’est pas suffisante, lorsque le temps est pluvieux ou bien lorsqu’elles stagnent sur une même zone (à proximité des auges par exemple). Enfin, il est préconisé de disposer d’un système d’irrigation suffisamment haut, à 80 cm de hauteur minimum afin qu’il ne soit pas endommagé par les animaux. 

Cuivre : un faux problème ?
Dans les pommeraies traitées au cuivre, l’herbe peut ne présenter aucun risque sanitaire pour les brebis ou bien concentrer des niveaux qui peuvent être jusqu’à 6 fois supérieurs au seuil de toxicité. Et pourtant, même si la prudence reste de mise, peu de problèmes sanitaires sont relevés par les éleveurs qui mettent en œuvre cette pratique. Ce constat peut s’expliquer par la présence de certains oligo-éléments comme le soufre, le molybdène et le fer qui réduisent la sensibilité au cuivre. Pour en savoir plus, une fiche technique « des brebis sous les pommiers » et un film d’animation « brebis et verger : le pâturage fructueux » sont à votre disposition sur www.inn-ovin.fr et www.idele.fr

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Complémenter l’enrubannage avec de la vitamine B1

Les enrubannages récoltés précocement sont à distribuer en priorité aux brebis qui allaitent. Le rationnement à environ 1 kg de matière sèche par brebis avec la mise à disposition de sec (foin ou paille) limite les risques sanitaires. Si la botte est offerte à volonté dans un râtelier, il est utile d’évaluer de temps en temps le niveau de consommation. Il faut compter environ 2 kg de matière sèche distribués par brebis en lactation et par jour. Pour faire le calcul, sachez qu’une botte d’enrubannage de diamètre 120 et à 60 % de matière sèche pèse environ 240 kg.

Bien choisir son minéral
Un complément minéral et vitaminé contenant de la vitamine B1 est à privilégier. Si les conditions de récolte et de conservation sont bonnes, 100 mg de vitamine B1 par kg d’aliment minéral vitaminé suffisent. En cas de doute sur la qualité, il est préconisé de sécuriser avec 1000 mg/kg. Cette indication est notée dans la liste des additifs de l’étiquette. Les bottes moisies ne doivent pas être distribuées sous peine de problème sanitaire. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche du CIIRPO : «Les règles d’utilisation  de l’enrubannage » sur www.idele.fr.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Des brebis en bonne santé sur les couverts végétaux d’automne et d’hiver

Le pâturage des couverts végétaux est synonyme de bonne santé. Huit séries de mesures réalisées sur 1256 brebis en début et fin de pâturage dans six élevages d’Île de France le démontrent. Dans cette étude*, 43% des brebis prennent du poids pendant les deux mois de pâturage, 35% le stabilisent, et seulement 19% des animaux affichent un amaigrissement. Cette dernière catégorie s’avère représenter en grande majorité des femelles avec un excès de gras en début de pâturage. De plus, même avec des conditions particulièrement pluvieuses, 100 % des brebis sont sèches côté peau alors que toutes présentent une laine humide en surface. La laine joue parfaitement son rôle protecteur et isolant. Il est pour cela impératif que les brebis soient tondues depuis plus de deux mois lors de pâturages automnal et  hivernal.  

Peu de boiterie
En fin de pâturage, la proportion de brebis qui présentent des boiteries est faible avec 0,8 % des brebis contrôlées, soit une augmentation de 0,5 % par rapport au début du pâturage. De plus, seulement 2 animaux, soit 0,2 % affichent une boiterie sévère entrainant une démarche saccadée. Cependant, un élevage enregistre une augmentation notable des boiteries bénignes entre la fin et le début du pâturage avec 12 % d’animaux en plus. Il reste préconisé de rester vigilant et de soigner les boiteries dès qu’elles apparaissent. Enfin, très peu de problème respiratoire et de salissures sur les brebis ont été enregistrés. A découvrir sur idele.fr et inn-ovin.fr, les plantes qui se pâturent sans contrainte et celles à éviter : « les dérobées et les ovins, espèces à provilégier et modes d’utilisation ». 

*mesures réalisées dans le cadre du projet POSCIF piloté par l’association Agrof’île

CP : Agrof’Île

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

La chasse aux brebis improductives

80 à 110 €¹ : c’est le manque à gagner d’une brebis qui reste vide sur une campagne (en comptant l’agneau non vendu, les charges d’alimentation, l’aide ovine et la vente en réforme). Ainsi, avec 10 % de brebis improductives dans le troupeau, la marge brute est pénalisée de 10 € par femelle présente. Il est donc impératif d’une  part de mettre toutes les chances de son côté pour obtenir un taux de fertilité correct : préparation des mâles, des femelles, nombre de béliers ….. D’autre part, les vides doivent être repérer le plus rapidement possible. La solution la plus efficace et la plus précoce est le constat de gestation. Son coût, d’environ 1 €, est vite rentabilisé par les agneaux vendus en plus, surtout pour des luttes de printemps, début et milieu d’été. Les brebis non gestantes peuvent également être identifiées à la fin de l’agnelage mais l’intérêt économique est alors moindre. 

(¹) calculs réalisés par Inosys Réseau d’élevage/ Chambre d’agriculture de la Creuse

CP : Anne Aupiais/idele

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Les activités du CIIRPO sont financées par l’Union Européenne et les conseils régionaux Nouvelle Aquitaine et Centre Val de Loire
 

Des cases d’agnelage en nombre

L’utilisation des cases d’agnelage reste très variée. Si certains éleveurs y passent systématiquement l’ensemble des brebis, d’autres excluent celles qui ne posent pas de problème. Cela peut être le cas des brebis avec un seul agneau ou bien être généralisé à l’ensemble du troupeau. Dans ce cas, les éleveurs disposent de seulement quelques cases pour les cas particuliers (adoption, problème de tetée…). Par ailleurs, ils prennent soin de disposer de suffisamment de surface d’aire paillée afin que la brebis puisse s’isoler (la recommandation de 2 m² par brebis n’est alors pas suffisante). 

Une mise en case systématique
Lorsque l’objectif est de passer toutes les brebis du lot en cases d’agnelage pendant 48 heures, le nombre de cases à installer varie selon le mode de reproduction. Pour des brebis en lutte naturelle sur deux cycles de lutte, on peut compter un nombre de cases individuelles équivalent à 20 % des brebis du lot. Pour des agnelles, 10 % de plus sont souvent nécessaires. Enfin, pour 100 brebis sur synchronisation des chaleurs, 50 cases sont utilisées simultanément au plus fort des agnelages. Pour en savoir plus, deux fiches techniques CIIRPO sont à votre disposition : « les cases d’agnelage » et « des cases d’agnelage fixes équipées d’abreuvoirs ». Des idées d’aménagement et des plans de cases d’agnelages sont également disponibles sur la page WEB Equipinnovin.idele.fr.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des coprologies pour évaluer l’efficacité d’un traitement

Une coprologie peut être utilisée pour évaluer le besoin de traiter un individu ou un lot. Elle peut aussi servir à évaluer si le traitement a été efficace. Pour cela, une coprologie (individuelle ou de mélange selon les cas) peut être réalisée sur l’animal ou le lot traité, dans les délais indiqués dans le tableau ci-dessous. Pour pouvoir interpréter le résultat, il faut une valeur d’excrétion non nulle pour le lot avant traitement. Après traitement, un lot peut être à 0 œuf par gramme parce que peu infesté avant traitement ou bien parce que le traitement a été efficace. Pour en savoir plus, contactez votre vétérinaire. 

Tableau : Délai indicatif entre traitement et coprologie de contrôle selon le traitement anthelminthique utilisé

Famille de molécule Molécule active  Délai de contrôle après traitement (jours)
ImidazothiazolesLévamisole 7 – 10
Benzimidazoles  Albendazole10 - 14
Fenbendazole
Nétobimin 
Oxfendazole
AvermectinesIvermectine14 - 17
Eprinomectine  
Doramectine 
MoxidectineMoxidectine17 - 21
Plus de 2 molécules testées en même temps dans l’élevage 14

    
Source : Philippe Jacquiet, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse

Extrait du Recueil des communications des assises ovines du 12 octobre 2021 à lire sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr


Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Pour éviter les toxémies de gestation

La toxémie de gestation des brebis en bon état est une maladie métabolique. Elle se caractérise par une incapacité de la future mère à fournir les besoins en énergie et en glucose aux fœtus lors du dernier mois de gestation. En effet, 80 % de la croissance fœtale se produit dans ces dernières semaines, occasionnant une augmentation de 30 à 40 % des besoins énergétiques (glucose) exigés par les fœtus. Ces besoins ne sont alors plus couverts par la ration ou par une ingestion suffisante du fait de la compétition entre le volume de l’utérus et celui du rumen. Pour faire face à ces besoins, la brebis va mobiliser de façon importante ses réserves de graisses. Le foie va alors être fortement sollicité et ne peut pas éliminer l’ensemble des corps cétoniques formés lors du métabolisme des graisses par le foie. Cette accumulation de corps cétoniques est responsable avec la diminution de l’énergie disponible d’un état de faiblesse de la brebis. Celle-ci commence par ne plus consommer le concentré et s’isoler. Puis elle reste couchée. Sa température corporelle reste normale (inférieure à 39 °C).

Agir vite en cas de symptômes
Comme pour la plupart des pathologies, la lutte contre la toxémie de gestation passe par un dépistage précoce des brebis malades. Mais le diagnostic est souvent tardif car les signes cliniques ne se manifestent qu’à un stade avancé de la maladie dont l’issue est souvent fatale. Les bases du traitement de la toxémie de gestation consistent à rétablir le statut énergétique de la brebis par l’administration de glucose et de calcium, une hypocalcémie accompagnant toujours la toxémie. Pour prévenir ce type de toxémie, l’une des solutions les plus efficaces réside dans l’absence de changement alimentaire dans le dernier mois de gestation. Ainsi, les brebis peuvent être rentrées en bergerie plus d’un mois avant les premières mises bas ou bien mettent bas à l’extérieur. Le dénombrement lors du constat de gestation permet de repérer les brebis à risque (portées triples et plus) et de les rentrer au moins un mois avant le début des mises bas si ces dernières ont lieu en bergerie. Enfin, sachez qu’il est possible de mesurer la glycémie des brebis et ainsi de prédire d’éventuelles toxémies de gestation. Pour en savoir plus, consultez votre vétérinaire et les témoignages de la fiche technique CIIRPO : « la toxémie de gestation des brebis en bon état corporel ».

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Pour ne pas vendre d’agneaux gras

De nombreux facteurs, liés directement à l’animal, le prédisposent plus ou moins à un état d’engraissement excessif. Le poids de carcasse reste le critère le plus important. Quel que soit le type d’animal, plus il est lourd, plus il risque d’être gras. Le sexe et la race influencent l’état d’engraissement à cause des différences de format. En effet, à un poids de carcasse donné, l’animal est d’autant plus gras que son format à l’âge adulte est faible. Le poids de naissance et la croissance au démarrage conditionnent le format des agneaux et donc leur état d’engraissement. Les jeunes animaux de faible poids ou à croissance lente au démarrage ont un métabolisme osseux ralenti. Le potentiel de développement de leur charpente est perturbé et ils doivent être abattus moins lourds sous peine d’être trop gras.

L’aliment a peu d’importance
D’autre part, la sélection génétique permet sans conteste de limiter l’état d’engraissement des agneaux sans diminuer le poids de carcasse. Cela a été démontré dans le cadre du testage sur descendance. Enfin, la nature des aliments distribués aux agneaux n’a pas d’influence sur l’état d’engraissement des agneaux à partir du moment où le concentré affiche une valeur alimentaire de l’ordre de 0,85 à 1 UFV (Unité Fourragère Viande) et 100 à 100 g de PDI (Protéine Digestible intestinale) par kg de matière brute. 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Lutte des agnelles : leur poids fait la différence !

Obtenir plus de 80 % de fertilité à l’issue des luttes de 35 jours des agnelles en automne est possible. La principale condition de réussite est leur poids à la mise en lutte qui se situe au minimum au deux tiers du poids adulte. Pour des brebis adultes de 70 kg, cela signifie que les agnelles qui pèsent moins de 47 kg ne doivent pas être mises en lutte. Leur taux de fertilité sera d’environ 50 %. Par ailleurs, celles qui sont gestantes restent de petit format et enchainent les mauvaises performances tout au long de leur carrière.

Des luttes à part
Le ratio conseillé est d’un bélier pour 20 à 25 agnelles mais un surcroit de mâles reproducteurs ne nuit pas aux résultats de reproduction. Dans tous les cas, privilégier plusieurs béliers dans le lot (sauf pour les sélectionneurs).  Les agnelles sont farouches et des béliers expérimentés sont nettement plus performants que des antenais qui n’ont jamais ou très peu sailli. Le poids des béliers n’a pas d’influence sur la fertilité des jeunes femelles lorsque ces dernières sont suffisamment développées. Enfin, si les agnelles sont luttées en même temps que des brebis adultes, il faut alors s’attendre à une baisse du taux de fertilité d’environ 20 %, les brebis adultes étant plus familières avec les béliers que les agnelles.

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Priorité au pâturage cet automne

Les aliments n’ont jamais été aussi chers depuis 2013. Tant qu’il y a de l’herbe, les brebis et les agnelles peuvent pâturer le plus longtemps possible. L’herbe est en effet le fourrage le moins cher avec 24 € la tonne de matière sèche pour les prairies permanentes* et 36 € pour les prairies temporaires**. Sur ces dernières, le foin revient deux fois plus cher. Quant à l’enrubannage, le coût est multiplié par trois, toujours à la tonne de matière sèche. 

Un fourrage de très bonne qualité
La valeur alimentaire de l’herbe d’automne est excellente. Elle est équivalente à celle de la pousse du début de  printemps : 0,9 UFL et 90 à 100 g de PDI par kg de matière sèche. De plus, elle reste stable tout au long de l’automne et de l’hiver. Les brebis en lutte et en milieu de gestation pâturent les prairies sans concentré ni foin. De plus, l’apport de concentré au cours du flushing est inutile avec des brebis en bon état. Mais attention, elles ne doivent pas maigrir pendant la lutte et le premier mois de gestation sous peine de contre performances. Pour en savoir plus, un film d’animation est à votre disposition sur inn-ovin.fr : « lutte naturelle d’automne ».

Source : Chambre d’agriculture de la Creuse (intrants, frais de mécanisation et de main d’œuvre inclus) –
*calculs réalisés avec un rendement de 6 tonnes de matière sèche par ha et par an -
** calculs réalisés avec un rendement de 8 tonnes de matière sèche par ha et par an

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Des solutions pour limiter la résistance aux strongles

Les strongles digestifs sont de redoutables adversaires car ils entraînent de la mortalité et des baisses de performances. Selon Philippe Jacquiet, enseignant chercheur à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, « les antiparasitaires ont rendu bien des services en neutralisant ces adversaires, sans toutefois les éradiquer. Mais la donne a peu à peu changé… Les grandes capacités d’adaptation des strongles digestifs ont joué à plein pour leur permettre de développer des résistances aux antiparasitaires ». Le basculement vers des populations de parasites entièrement résistantes ne se fait pas d’un seul coup. « Il est au contraire progressif, parfois très lent, passant par une phase insidieuse pendant laquelle l’éleveur ne se doute de rien, poursuit le vétérinaire ».

Une journée technique pour vous informer sur le sujet
Selon les spécialistes, il faut absolument préserver l’efficacité des molécules actuelles en rationalisant leur emploi et en leur adjoignant des méthodes de lutte complémentaires. C’est l’objet de ces assises ovines à destination des éleveurs et des techniciens le 12 octobre dans les Pyrénées Atlantiques. Pour vous inscrire : c.migen@remove-this.pa.chambagri.fr. Des vidéos de toutes les interventions de cette journée seront en ligne sur les sites de la chambre d’agriculture 64 et de l’Institut de l’Elevage. 

CP : CA 64

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Les parasites internes de saison

Si les strongles gastro intestinaux peuvent imposer un traitement dès la fin du printemps, l’haemonchus (le plus redoutable d’entre eux) aime la chaleur et l’humidité. Ce parasite est surtout présent en été. Le ténia induit des baisses de performances et de la mortalité exclusivement sur les animaux sensibles, c’est-à-dire pâturant depuis moins de 4 mois. Au-delà, ils sont immunisés. Les premiers effets de la Petite Douve se font surtout ressentir en automne. Logée dans les canaux biliaires, elle nuit au bon fonctionnement de la digestion. Il est donc particulièrement important que les brebis en soient débarrassées un mois et demi avant la mise- bas.  Par ailleurs, certains médicaments n’éliminent que les larves de plus de 8 semaines. Il est donc normal de retrouver des œufs dans les analyses de crottes après un traitement. 

Des analyses de crottes pour statuer
La Grande Douve, présente en fin d’été et en automne est révélatrice de zones humides.  Le constat est le même pour le paramphistome qui est surtout pathogène lorsque les parasites adultes sont présents en quantité importante. La coccidiose reste rare au pâturage. Seules les périodes sèches avec des agneaux couchés tous au même endroit (autour des râteliers par exemple) restent des conditions favorables. L’animal infesté qui héberge des coccidies dans son intestin va rejeter des œufs du parasite (ookystes) dans ses fèces. Les ookystes vont alors trouver des conditions favorables à leur développement, comme en bergerie. Dans tous les cas, les adultes s’immunisent contre les coccidies. Enfin, les oestres sont dues à des mouches spécifiques (oestrus ovis) qui pondent à l’entrée des nasaux. Elles apparaissent en automne sur des zones favorables à leur développement.  

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Pas de flushing pour les brebis en bon état

Avec des brebis en bon état corporel (note 3 sur une échelle de 0 à 5), le flushing est inutile. Il suffit de conserver la même ration jusqu’à et pendant la lutte. Sur deux cycles de lutte, soit 35 jours, les taux de fertilité et de prolificité des brebis en bon état sont optimums y compris sans reprise d’état au cours de la lutte. Par contre, elles ne doivent pas maigrir sous peine de contre performance. De plus, la grande majorité d’entre elles met bas sur le premier cycle de lutte. Et contrairement aux a priori, les taux de fertilité et de prolificité des brebis grasses sont excellents dans la mesure où ces femelles ont agnelé suite à la reproduction précédente. 

Des prélèvements de crottes
Trois semaines avant la mise à la reproduction,  c’est le bon moment pour trier les brebis, les parer si besoin et réaliser des prélèvements de crottes. Les résultats d’analyses permettront de décider s’il faut déparasiter ou non les brebis et si oui, avec quelle molécule. Enfin, le rôle des béliers dans les résultats de reproduction est aussi important que celui des brebis. Des béliers bien préparés, en bon état à la mise en lutte (avec une note d’état corporel de 3) et avec un ratio de 50 brebis maximum par mâle reproducteur en lutte d’automne sont des conditions sine qua non. 

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Une bergerie pour finir les agneaux

Une vis et un système de tri pour alléger le travail

Un tunnel, une bergerie, un appentis ou bien un bâtiment ancien peuvent être aménagés pour les agneaux sevrés. S’il s‘agit d’une construction, le coût, hors terrassement et hors aides mais avec la vis et le silo compris,  varie entre 110 et 210 € l’agneau logé. Investir dans un bâtiment spécialisé pour la finition des agneaux est souvent l’occasion d’automatiser la distribution du concentré, en particulier par vis ou chaine à pastilles. L’investissement, de l’ordre de 4 000 € pour une vis et un silo,  est somme toute relativement modeste au regard du service rendu : plus de corvée du remplissage manuel des nourrisseurs !

Un système de tri 
Les agneaux sont triés toutes les semaines ou tous les quinze jours et un système de tri voire de pesée est à envisager. Il faut compter une surface minimum de 50 m². Selon le nombre de lots à trier, il est souhaitable de prévoir un couloir de 80 cm de large minimum pouvant desservir les cases. Le coût du système de contention est en général compris entre 3 000 et 7 000 € avec la bascule, hors béton. Selon les départements, divers aides sont possibles (PCEA, régionales…). Demander conseil à votre technicien et auprès du service de la prévention des risques professionnels de la MSA.
Attention : les contacter dès le début afin de pouvoir en bénéficier.
Vous trouverez des plans d’aménagements et de parcs de contention sur equipinnovin.idele.fr. Vous pourrez également simuler votre aménagment en 3D.  

CP : R. Puig (CA 46)

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Cinq étapes pour se débarasser du piétin

Eliminer le piétin ou en diminuer les impacts sur le troupeau est un travail de longue haleine mais qui reste possible ! Parce que les moyens de lutte sont à adapter à chaque situation, une méthode personnalisée en 5 étapes est désormais disponible. En premier lieu, il faut évaluer la situation de l’élevage vis-à-vis du piétin à partir de la proportion de brebis qui présente des boiteries. Par ailleurs, le travail et le coût des traitements générés par la maladie sont évalués. La seconde étape consiste à préciser les 3 facteurs de risque les plus impactants dans l'élevage. Lors de la troisième étape, il s’agit de déterminer les points forts de l’élevage en matière de lutte contre le piétin, les marges de progrès et les changements à envisager. Par exemple,  si le pédiluve est une source de contamination, il vaut mieux arrêter et investir dans une stratégie plus efficace.

Piétin : 20 à 60 € par brebis

Tous les éléments pour construire le plan de lutte sont maintenant définis. Reste à se fixer des objectifs raisonnables sur trois ans. C’est l’objet de la quatrième étape. Une stratégie des moyens de lutte parfaitement adaptée à l’élevage est ensuite construite avec le vétérinaire et le technicien en tenant compte des objectifs de l’éleveur, de ses souhaits et contraintes. Les 3 facteurs de risque à corriger et les moyens de lutte à adopter sont ainsi définis pour une durée de trois ans.

En respectant cette stratégie rigoureusement de la première à la troisième année, les impacts du piétin auront considérablement diminué. Pour en savoir plus, « se débarrasser du piétin en trois ans : une méthode pour choisir la stratégie adaptée au troupeau » sur www.inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des dérobées semées après la moisson

Qu’il s’agisse d’intercultures courtes d’été ou longues d’hiver, les couverts végétaux sont destinés à être pâturés par les brebis en automne et en hiver. La biomasse disponible reste cependant très liée à la pluviométrie estivale. De plus en plus, les couverts végétaux sont une culture à part entière. Des mélanges de 3 à 6 espèces suffisent pour bénéficier de leurs effets complémentaires sur le sol. En matière de coût de semences, 60 € par hectare apparait comme le seuil à ne pas dépasser. 

Eviter la moutarde

La composition du couvert est choisie en premier lieu en fonction de l’assolement et, en second lieu, de l’objectif de pâturage par les brebis. Avec environ 0,9 UFL et 90 g de PDI par kg de matière sèche, sa valeur est équivalente à celle de repousses d’herbe d’automne deux mois après la levée.  Le choix des espèces possibles est large et il suffit de semer des plantes appétentes, sans risque pour les animaux et sans contrainte en matière de travail. Pour des raisons de toxicité, la moutarde, riche en glucosinolates, est à éviter. Dans la gamme des trèfles, les trèfles incarnats et d’Alexandrie seront préférés au trèfle blanc et violet car, entre autres, ils ne sont pas météorisants. Par ailleurs, la vesce commune et la gesse ne doivent pas être pâturées si elles sont montées à graine sous peine de toxicité. Pour en savoir plus sur les espèces à semer : « les dérobées et les ovins : espèces à privilégier et modes d’utilisation » sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

 

Le meilleur de l'herbe pour les agneaux

Finir des agneaux à l’herbe est une technique réservée aux exploitations en zones herbagères et avec un niveau de chargement faible ou modéré.  Le cout de la ration est d’autant plus réduit par rapport à une alimentation en bergerie que la part des aliments concentrés est faible. Un agneau « d’herbe » peut consommer entre 40 et 100 kg d’aliment. Pour en utiliser le moins possible, l’herbe doit obligatoirement être courte et feuillue : un concentré d’énergie et d’azote. Pour des croissances correctes, il est indispensable que les agneaux puissent trier et ne consomment que les parties feuillues.

Des repousses tout en feuilles

Avec les graminées cela signifie des jeunes repousses pâturées entre 5 et 8 cm.  Un bon agneau d’herbe est déjà lourd au sevrage (plus de 30 kg). Sa capacité d’ingestion est ainsi adaptée à la consommation d’herbe, particulièrement riche en eau. On lui apporte quotidiennement 300 g de céréale si l’objectif est de le finir en moins de deux mois. Dans ces conditions, on peut espérer finir 30 agneaux par hectare si les conditions climatiques restent favorables. Après un allaitement avec leurs mères à l’herbe, les qualités sensorielles des viandes d’agneaux finis à l’herbe ne sont pas différentes de celles de leurs homologues finis en bergerie, à âges équivalents. Pour en savoir plus, vous trouverez des fiches techniques et des vidéos sur ciirpo.idele.fr (rubrique ecolagno) et sur www.inn-ovin.fr.

 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

 

Finir des agneaux sur colza cet été

Finir les agneaux à l’herbe sans concentré est envisageable avec du colza fourrager semé au printemps. Deux mois plus tard,  la plante est prête à être pâturée. Avec de bonnes conditions météorologiques, ce qui semble être le cas cette année, la plante mesure alors 30 à 40 cm de hauteur. Une transition alimentaire n’est pas nécessaire. Au départ, les agneaux pâturent les autres plantes présentes sur la parcelle. Puis, ils consomment progressivement le colza avec de plus en plus d’appétit et la transition se fait toute seule.

Des parcelles sans parasites

Pour un rendement de 3 tonnes de matière sèche par hectare,  environ 20 agneaux sont finis par hectare sans apport de concentré. Ce type de parcelles présente l’avantage d’être saine en matière de parasitisme interne. Si les agneaux entrent sur le couvert sans parasite, ils conservent leur statut pendant plusieurs semaines. D’autre part, le gras des agneaux finis sur colza ne montre pas de défaut majeur de couleur ou de fermeté. Les mâles présentent même des gras plus blancs que leurs homologues finis en bergerie. Enfin, aucune différence en matière de qualités sensorielles de la viande n’a été mise en évidence lors de récentes études.

Pour en savoir plus, vous trouverez des fiches techniques et des vidéos sur ciirpo.idele.fr (rubrique ecolagno) et sur www.inn-ovin.fr.

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Du sorgho fourrager en plante d’été

Dans la gamme des variétés de sorghos fourragers, certaines s’utilisent en mono coupe, d’autres en multi coupes. Elles diffèrent essentiellement par leur valeur énergétique et leur précocité. Certaines variétés sont dites "BMR" (à nervure centrale brune en anglais). Le gène BMR confère à la plante une plus faible teneur en lignine, ce qui induit une valeur alimentaire supérieure. Les variétés PPS pour "Photo Period Sensitive" (sensibles à la durée du jour) ont besoin de jours très longs pour épier. Elles conservent ainsi une valeur alimentaire élevée plus longtemps. Une plateforme d’essais est actuellement implantée au CIIRPO, sur le site du Mourier, afin de mesurer les rendements et valeurs alimentaires de ces différentes variétés.

En pâturage ou en enrubannage

Côté utilisation, ces sorghos peuvent à la fois être pâturés ou récoltés. Afin d’éviter tous risques de toxicité liés à leur teneur en acide cyanhydrique, les brebis doivent pâturer la plante lorsqu’elle dépasse 60 cm de hauteur. Le programme « Herbe et fourrages en Centre-Val de Loire » rappelle que la récolte doit s’effectuer avant le stade épiaison afin de garantir un bon niveau de valeur alimentaire. Elle peut être réalisée soit sous forme d’ensilage ou d’enrubannage, mais n’est pas envisageable en foin. Il est important de faucher haut (10 cm) afin de ne pas incorporer de terre et si possible avec une conditionneuse. Tout fanage est inutile. Le mieux est ne pas toucher aux andains si la fenêtre météo est bonne et si la quantité de fourrages n’est pas trop élevée. Dans le cas contraire, il faut prévoir un andainage pour déplacer les andains, surtout en enrubannage pour gagner en matière sèche.

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Ne pas laisser maigrir les brebis taries cet été

En lutte d’automne, les taux de fertilité et de prolificité sont directement en lien avec l’état des brebis. Sur une échelle de 0 à 5, de très maigre à très grasse, les femelles avec une note d’état corporel de 3 et 4 affichent 10 % de fertilité en plus que les brebis maigres. De plus, le nombre d’agneaux nés par portée est supérieur de 20 %. Le flushing n’est pas nécessaire avec des brebis en bon état. Il suffit qu’elles ne maigrissent pas pendant la lutte.

Des céréales en plus pour les brebis maigres

Par contre, si les brebis ne sont pas en bon état, la prise de poids est indispensable pour garantir des résultats de reproduction corrects. Sur dérobées ou prairies, l’ajout de concentré n’est pas nécessaire. Une ration à base de foin de graminées de qualité moyenne nécessite 500 g de céréales par brebis et par jour. Avec de la paille, la ration est majorée de 300 à 500 g de concentré.

Pour en savoir plus, un nouveau film d’animation est disponible sur ciirpo.idele.fr.

 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Des abreuvoirs très fréquentés en été

Avec des températures de 30°C et plus, les besoins en eau des animaux sont doublés. Par exemple, un agneau en bergerie boit 3 litres d’eau par jour par fortes chaleurs. Dans une étude conduite par l’Institut de l’Elevage au CIIRPO, sur le site du Mourier, une antenne connectée a été installée au dessus de l’abreuvoir. Les agneaux étaient équipés de boucles électroniques spéciales de type ultra haute fréquence. Pendant les quatre semaines d’enregistrement, la fréquentation des abreuvoirs a été directement liée à la température. Le comportement des agneaux est variable avec « les gros buveurs » qui se présentent 25 fois par jour à l’abreuvoir et « les économes » qui n’y passent que 4 à 10 mn par jour en 10 visites.

 

Un abreuvoir pour 40 agneaux

Le nombre d’abreuvoirs et leur débit revêtent alors une grande importance. En suivant les recommandations d’un abreuvoir pour 40 à 50 animaux, les quantités d’eau disponibles sont suffisantes quel que soit son débit (jusqu‘à 8 litres par minute). Il est par contre très important de vérifier au quotidien leur propreté, critère qui influence de façon très importante le niveau de consommation des agneaux. L'électricité peut être une cause de déshydratation des animaux. Une simple vérification permet de mesurer le courant électrique vagabond grâce à un voltmètre. L’indicateur ne doit pas dépasser 150 mV avec une zone de confort comprise entre 50 et 80 mV.

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse

Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Ténia : pour un traitement efficace

Le ténia induit des baisses de performances et de la mortalité exclusivement sur les animaux sensibles, c’est-à-dire pâturant depuis moins de 4 mois. Au-delà, ils sont immunisés. Les premiers signes cliniques sont bien connus : les agneaux présentent un mauvais état général avec un déficit de croissance. Des troubles digestifs, un amaigrissement et une laine sèche et cassante sont des signes possibles. Le traitement se fait par administration d’un médicament spécifique du ténia ou d’un produit polyvalent ténia-strongles. Et il arrive que les résultats soient insuffisants. 

Et si le traitement n’est pas efficace
« Nous supposons que cela est lié à un niveau d’infestation très élevé des agneaux, souligne Laurent Saboureau de l’Alliance Pastorale. Le produit passant par l’enveloppe du ver pour le détruire, la quantité de produit administrée à l’agneau et liée à son poids serait alors insuffisante pour détruire tous les ténias présents ». La surface des vers serait trop importante et une partie seulement est éliminée. Et peu de temps après, les signes cliniques reprennent. « Dans ce cas, nous conseillons alors de traiter selon le poids de l’agneau le plus lourd avec une majoration de 15 à 20 % de poids vif, poursuit le vétérinaire. Il est également possible de traiter 3 semaines après la mise à l’herbe et non 4 à 6 semaines après ».
Pour en savoir plus, retrouvez la lettre technique des éleveurs ovins n°46 sur ciirpo.idele.fr et inno-ovin.fr. 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Le certificat de spécialisation ovin fait le plein

Par la voie de l’apprentissage ou bien en formation pour adultes,  le certificat de spécialisation ovin (CSO) a été spécialement créé pour former des professionnels de l’élevage ovin, en production de viande ou de lait. Au cours de cette formation de 6 mois à 1 an selon le mode d’enseignement choisi, la moitié du temps est consacrée au travail en élevages. À l’issue, de solides connaissances pratiques et théoriques sont acquises. L’apprenant est alors prêt pour mettre en œuvre son projet professionnel : s’installer, être salarié dans une exploitation ovine ou bien technicien spécialisé ovin dans une structure. Parmi les candidats, la grande majorité souhaite s’installer en production ovine dans les années qui suivent. 

8 centres de formation
À la rentrée 2021, le certificat de spécialisation ovin est dispensé dans 8 Centres de Formation Professionnelle pour Apprentis Agricoles (CFAA)  et Centres de Formation Professionnelle pour  la Promotion Agricole (CFPPA). Les apprenants viennent d’univers variés. En effet, si un diplôme agricole peut être exigé, il est également possible d’intégrer la formation avec un an d’expérience professionnelle en agriculture.  Les inscriptions sont particulièrement nombreuses pour la prochaine rentrée, en particulier en apprentissage. Si vous êtes intéressés par cette formation pour adultes réménurée,  ne tardez pas à vous manifester auprès des centres de formation. Vous en trouverez la liste sur www.inn-ovin.fr.

CP : Jackdelaplagne

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Des bottes de luzerne à réserver aux brebis qui allaitent

Pour récolter la luzerne en foin et en enrubannage, le meilleur compromis entre rendement et valeur alimentaire est le stade début bourgeonnement à bourgeonnement. Cela signifie que sur 20 tiges, 4 bourgeons (pour le premier stade) ou 16 bourgeons (pour le second) sont visibles. A titre d’exemple, la valeur d’un enrubannage de 1er  cycle est de 0,75 UFL et 80 g de PDI par kg de matière sèche. Qu’il s’agisse de foin ou d’enrubannage de luzerne, ces fourrages sont à réserver aux animaux à forts besoins azotés : brebis en lactation, en fin de gestation et agneaux sevrés. A l’inverse, les brebis vides ou en milieu de gestation valorisent mal ce type de fourrage. 

Des précautions avec l’enrubannage
L’utilisation de l’enrubannage répond aux mêmes exigences que les enrubannages de graminées. De plus, une attention toute particulière doit être portée aux agneaux en cours d’allaitement. Les fermer dans le parc à agneaux au cours de la journée afin qu’ils ne consomment pas l’enrubannage des mères s’avère parfois indispensable. 
Pour en savoir plus, vous trouverez trois fiches techniques sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr : « Du foin ou de l’enrubannage de légumineuses pures pour finir les agneaux » et « du fourrage de légumineuses pures en lactation : foin, enrubannage », « du foin de luzerne pour les brebis en lactation et les agneaux » et une vidéo « foin de luzerne : une ration moins chère, des consommateurs satisfaits ».

CP : chèvre qui saourit-FlickR

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO 
 

Des graminées en dérobée pour l’été

Trois espèces de graminées peuvent être semées en dérobées de mai à début juin : le sorgho fourrager multicoupe, le millet perlé fourrager et le moha fourrager. Sous réserve de disposer de suffisamment d’eau pour démarrer, elles constituent un appoint pour l’été à pâturer ou pour faire des stocks. Economiquement, ces plantes sont surtout intéressantes au pâturage. L’investissement est alors rentabilisé pour un rendement de 1 à 1,5 tonne de matière sèche par hectare. Par contre, il faut atteindre 3 à 5 tonnes par hectare pour rentabiliser une récolte en foin ou en enrubannage¹. Par exemple, une dérobée avec un tonnage de 5 tonnes de matière sèche par hectare revient à 96 € la tonne¹. 

Un pâturage difficile à maîtriser 
La valeur alimentaire de ces graminées chute très rapidement compte tenu de leur croissance rapide. Au stade épiaison, elle est équivalente à celle d’un foin de graminées au même stade, c’est-à-dire médiocre en azote avec 0,7 UF et 60 g de PDI par kg de matière sèche. Dans le cadre du projet CAP PROTEINES (en savoir plus sur cap-proteines.idele.fr), plusieurs plateformes d’essais viennent d’être semées, dont une au CIIRPO sur le site expérimental du Mourier. Les rendements et valeurs alimentaires de différentes espèces et  variétés vont ainsi être précisés. Par ailleurs, compte tenu de leur rapide pousse avec la chaleur, la valorisation en pâturage est souvent délicate et nécessite une fauche en complément dès que les plantes commencent à épier. De plus, le sorgho contenant de l’acide cyanhydrique lorsqu’il est jeune, il est fortement conseillé de le pâturer à partir d’une hauteur de 60 cm (40 cm pour le sudan-grass).  
Pour en savoir plus sur les dérobées, vous pouvez consulter la fiche CIIRPO « les dérobées et les ovins : espèces à privilégier et modes d’utilisation » sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr

CP : CIIRPO
¹ source : chambre d’agriculture du Gers 2019

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO 
 

Des constats de gestation pour augmenter son revenu

Pour des luttes du début du printemps au milieu de l’été, les constats de gestation ont un intérêt économique majeur. Avec une fertilité de 80 %, cette intervention sans dénombrement améliore la marge brute de près de 8 € par brebis mise à la reproduction en prenant en compte un coût de 1 € pour la prestation (exemple d’un troupeau en zone herbagère avec deux périodes d’agnelage). Cet écart est essentiellement lié à une augmentation de la productivité numérique du fait d’une remise en lutte rapide des brebis vides et à une moindre consommation de fourrage et de concentré des brebis improductives. Avec un taux de fertilité plus faible, l’intérêt de cette technique est encore plus important. Le dénombrement et la séparation des brebis par taille de portée au cours du dernier mois de gestation permettent une augmentation de la marge brute de 1 € supplémentaire par brebis luttée. 

Des brebis à jeun
Cette technique est également particulièrement appréciable en matière de travail autour de l’agnelage : agneaux plus vigoureux à la naissance grâce à leur poids adapté à la taille de la portée, disposition de cases d’agnelage uniquement sur les portées multiples…
Pour que le constat de gestation soit fiable, il doit être réalisé 45 jours après le retrait des béliers, après une lutte de 45 jours à 60 jours.  D’autre part, les brebis doivent être à jeun depuis la veille si l’intervention a lieu le matin ou bien depuis le matin si elle est programmée l’après midi. Elles ne doivent pas manger mais elles peuvent boire. Enfin, l’opérateur doit être expérimenté, en particulier pour dénombrer. 
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche CIIRPO « Le constat de gestation, une technique pour améliorer le résultat économique » sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO 
 

De l’herbe de printemps de meilleure qualité avec des brebis en pension en hiver

Dans les Pyrénées Atlantiques, la mise en pension d’une partie du troupeau est couramment pratiquée par les éleveurs de montagne. Les animaux à faibles besoins, en particulier les agnelles, partent plusieurs mois dans les zones de plaine ou de coteaux du département, à maximum 80 km de l’exploitation.  Elles y pâturent les prairies des bovins dans la majorité des cas. Les liens créés entre l’éleveur ovin et celui qui reçoit les brebis, appelé le propriétaire, ne sont pas contractualisés. Il repose sur la confiance et sont reconduits d’une année sur l’autre. Le propriétaire s’occupe des brebis au quotidien et est garant de leur bon état de santé. Le coût de la pension, convenu entre l’éleveur et le propriétaire,  est de l’ordre de 5 € par mois et par animal.

Un « plus » pour les prairies
Une amélioration de la qualité des prairies au printemps a été relevée par les propriétaires qui reçoivent des brebis en pension. Les parcelles destinées à la mise à l’herbe des vaches sont débrayées du circuit de pâturage des brebis dès la fin mars. Celles destinées à la fauche ne sont plus pâturées à partir de la deuxième quinzaine d’avril. Les prairies sont alors rasées sans être sur pâturées. Quatre à six semaines plus tard, les repousses sont feuillues. 
Pour en savoir plus, vous trouverez une fiche technique sur ciirpo.idele.fr et inn-ovin.fr : « des brebis en pension hivernale¹ ». 

¹ Projet brebis_link piloté par la chambre d’agriculture de la Dordogne

CP : GIS-id64 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO 

 

Pâturage des céréales : des références cet automne

Le pâturage des céréales destinées à une récolte en grains au cours de l’hiver par des brebis est une technique ancienne qui succite actuellement de l’intérêt. Peu de références sont disponibles mais elle favoriserait le tallage de la plante. Pour les brebis, cette ressource est d’excellente valeur alimentaire, équivalente à celle d’espèces fourragères en début de printemps et d’automne. Afin de connaitre les itinéraires techniques à mettre en oeuvre pour de ne pas pénaliser le rendement, voire l’augmenter, une trentaine d’essais sont en cours en Ile de France, Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine. 

Un pâturage en février/mars
Sur des bandes témoins de céréales d’hiver non pâturées et d’autres exploitées par des brebis, de nombreuses mesures sont réalisées de la rentrée des animaux sur la parcelle (en février/ mars) à la moisson.  Sept exploitations de lycées agricoles participent à cette étude : Tours (37), Montargis (45), Bourges (18), Vendôme (41), Monmorillon (86), Limoges et Nord Haute Vienne sur le site de Magnac Laval et Saint Yrieix la Perche (87). De plus, quatorze agriulteurs s’investissent dans ce projet afin d’obtenir des références à la fois en agriculture conventionnelle et biologique. Ces dernières seront disponibles cet automne sur la page WEB ciirpo.idele.fr, le site « herbe et fourrages Centre-Val de Loire », ceux d’Agrofile (POSCIF) et de la chambre d’agriculture de la Dordogne (Brebis_Link). 

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO 
 

Des drêches de brasserie humides pour les brebis

Co produit de la transformation de céréales pour la fabrication de la bière, les drêches de brasserie constituent une source d’azote possible pour les brebis. En plus des circuits habituels, le développement des micros brasseries offre la possibilité de récupérer des drêches humides à faible coût. Ces drêches contiennent 75 à 80 % d’eau. Les durées de conservation maximales sont de 2 à 5 jours en période chaude et entre 5 et 7 jours par temps froid. Au-delà, elles perdent de leur appétence et surtout sont sujettes au développement de bactéries et moisissures qui sont susceptibles d’entrainer des problèmes sanitaires. 

Mode d’emploi
L’ensilage est un mode de conservation possible des drêches humides. Lorsqu’il s’agit de faibles quantités, les drêches humides peuvent être conservées une semaine dans des sacs plastiques hermétiques. Les précautions suivantes doivent être respectées avec les drêches humides. Un taux d’incorporation maximum dans la ration de 2 kg brut par brebis et par jour est conseillé. De plus, une transition alimentaire de plusieurs jours avec augmentation progressive des quantités distribuées est indispensable. Enfin, une attention particulière à la teneur en cuivre des drêches est indispensable pour celles provenant de cuves en cuivre. 
Pour en savoir plus : « Des drêches de brasserie comme source d’azote » sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

CP : Par Jinx 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO 

Ténia : avant l’immunité, la plus grande vigilance

Les signes cliniques du ténia sont bien connus. Les agneaux à l’herbe présentent un mauvais état général avec un déficit de croissance qui peut atteindre 50 %. Des troubles digestifs, une laine sèche et cassante sont également visibles. Les agneaux manquent de vigueur, avec une anémie possible. Le risque d’entérotoxémie est alors considérablement accru. Laurent Saboureau, vétérinaire à l’Alliance Pastorale,  explique que « les agneaux se contaminent dès les premiers brins d’herbe ingérés, en avalant un acarien, l’oribate, qui est l’hôte intermédiaire du ténia. Cet oribate est sensible à la sécheresse mais résiste à l’hiver. Il est donc présent dès la mise à l’herbe et les agneaux en ingèrent rapidement des centaines, dont certains sont porteurs de larves infestantes de ténia. Ces larves vont se fixer dans l’intestin grêle de l’agneau et se développer en ténias adultes qui deviendront pondeurs en 30 à 40 jours ». 
 
Un traitement spécifique efficace 
« Le traitement médicamenteux est réalisé par administration d’un médicament spécifique du ténia à base de praziquantel, à partir de 5 semaines après la sortie à l’herbe ou le début de la consommation effective d’herbe, poursuit le vétérinaire. Le renouvellement du traitement, 5-6 semaines après la première administration, peut être nécessaire. On peut aussi avoir recours en cas de poly-parasitisme à un produit polyvalent ténia-strongles à base d’un benzimidazole, ou associer l’administration le praziquantel et à celle d’une molécule d’une autre famille d’anthelminthique ». Bien prendre l’avis de son vétérinaire sur le dosage adapté au traitement du ténia et ne pas sous-estimer le poids des agneaux est très important dans la réussite du traitement. Aucun traitement n’étant ovicide, laisser ensuite les agneaux 12 heures en bergerie ou sur leur ancienne pâture avant de les changer de parcelle est également fortement conseillé.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la vidéo « le ténia du jeune agneau »  et le podcast « radio ovin n°3 » sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO 
 

Traitement lumineux : les brebis se croient en automne

Le traitement lumineux consiste à faire croire aux brebis que c’est l’automne pour des luttes au printemps. Elles entrent alors naturellement en chaleurs même si elles ne font pas partie des races dites « désaisonnées ». Mais pour cela, il faut modifier le photopériodisme naturel au minimum 140 jours avant l’introduction des béliers, soit près de 5 mois. Ainsi, dans un premier temps, les brebis sont en bergerie et un éclairage spécifique est appliqué pour simuler des jours longs pendant au moins 80 jours.  En pratique, la bergerie est éclairée pendant 16 heures consécutives, de 6 h à 22 h par exemple. Un programmateur, peu onéreux,  fiabilise le protocole. Un aménagement électrique est indispensable pour obtenir une luminosité de 200 lux  au niveau de l’œil de la brebis.

Trois cycles de lutte
La période de jours courts (60 jours minimum) se fait ensuite naturellement pour des mises en lutte avant le 15 avril. Les brebis peuvent donc être remises à l’herbe car la durée du jour ne dépasse pas 12 heures. Des durées de lutte de trois cycles semblent plus prudentes selon les résultats disponibles car le premier cycle est peu fécondant (effet mâle). Attention, pour des mises en lutte après le 15 avril, un ajout de mélatonine ou bien l’obscurcissement de la bergerie (souvent difficile à réaliser) est obligatoire. Par exemple, pour une mise en lutte au 1er avril au 25 mai, les brebis sont en bergerie du 8 novembre au 27 janvier. Elles sont alors en jours longs avec 16 heures de lumière. Puis, du 28 janvier au 1er avril, elles entrent en jours courts et sont à l’herbe.  
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche technique « désaisonnement des brebis en Pays de la Loire : c’est possible ».

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO 
 

Réussir la transition à la mise à l’herbe des agnelles 

Elever des agnelles de renouvellement, c’est avant tout les préparer à leur carrière de futures productrices d’agneaux et de lait. Le poids des agnelles à la première mise à la reproduction reste l’un des principaux facteurs de variation de la fertilité. L’objectif des deux tiers du poids adulte, soit 47 kg pour des brebis adultes de 70 kg, reste la référence. Pour les agnelles n’atteignant pas ce poids plancher, le taux de fertilité est en effet inférieur de 33 %. À la mise à l’herbe en avril, les agnelles nées en août/septembre doivent ainsi peser au minimum 40 kg et celles nées en octobre/novembre au moins 32 kg. 

Avec des brebis de réforme
Sans préparation à la transition alimentaire, les agnelles subissent de plein fouet le changement de régime alimentaire. N’ayant jamais vu un brin d’herbe, elles restent groupées à la barrière et ne pâturent qu’au bout de quelques jours. La chute de poids peut alors atteindre plusieurs kilos. Il est possible d’ajouter quelques brebis (de réforme par exemple) au lot d’agnelles afin de faciliter leur apprentissage. Les brebis les guident jusqu’au point d’eau et aux abris. Deux solutions sont possibles au cours de la transition : apporter du concentré à l’herbe pendant deux semaines ou les rentrer en bergerie le soir pour distribuer cette ration avec du foin ou de la paille. Enfin, bien qu’âgées de 4 à 7 mois à la mise à l’herbe, ces agnelles ne disposent d’aucune immunité en matière de parasitisme interne si elles n’ont jamais pâturé. Pour en savoir plus, vous trouverez des vidéos, podcasts et fiches techniques sur www.inn-ovin.fr et ciirpo.idele.fr.

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Du bois en litière pour les agneaux

Sur litière pailleuse ou bien constituée de plaquettes de bois, les performances d’agneaux sevrés sont peu différentes. Mais attention, le taux de matière sèche des plaquettes reste un des principaux préalables à la réussite de la technique : il doit être supérieur à 80 %. L’utilisation de  plaquettes trop humides (50 % de matière sèche) dans l’un des essais d’une récente étude¹ a entrainé une baisse des croissances de 19 %. Par ailleurs, sur les 444 agneaux suivis, aucun n’a présenté de boiterie liée aux morceaux de bois. De plus, aucun problème sanitaire de type respiratoire n’a été observé. 

Une litière plus sèche
La litière constituée de plaquettes de bois est moins chaude et plus sèche que celle à base de paille. Cela explique que les agneaux restent propres : la proportion de ceux qui présentent des salissures sur la laine est inférieure de 6 % aux agneaux sur paille. D’ailleurs, quand on laisse le choix aux agneaux entre les deux types de litière, ils sont 56 % en moyenne sur la litière de plaquettes contre 44 % sur la paille. 
Le prix d’intérêt des plaquettes de bois est exclusivement lié au prix d’achat de la paille. Par exemple, pour un coût de 110 € la tonne, les plaquettes de bois sont plus intéressantes économiquement en dessous de 10 € le MAP (Mètre Cube Apparent). Pour en savoir plus : « Des plaquettes de bois pour la litière des agneaux sevrés » sur www.inn-ovin.fr et www.idele.fr.

(¹)Etude conduite par le CIIRPO 


Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Du tourteau de colza pour les agneaux de bergerie

Présenté sous forme de granulés, pellets ou poudre, le tourteau de colza industriel complète une céréale (orge, triticale, maïs, seigle) pour obtenir une ration équilibrée. Le taux d’incorporation conseillé est de l’ordre de 30 % afin d’obtenir un mélange dosant 100 g de PDI par kg brut. Il est conseillé d’apporter un aliment minéral vitaminé riche en calcium et pauvre en phosphore de type 0-20 à raison de 3% du mélange. Afin d’éviter les lithiases urinaires, ce dernier est pourvu de chlorure d’ammonium (à vérifier dans la liste des additifs – non autorisé en agriculture biologique). Nettoyer le fond de l’auge régulièrement en cas d’utilisation de tourteau en pellets ou en poudre reste nécessaire, un dépôt de poudre pouvant y stagner et chauffer. De plus, une vigilance particulière doit être portée aux présentations du tourteau de colza en poudre, des problèmes respiratoires ayant été constatés lors d’une étude. 

Sous la mère ou après sevrage
Le tourteau de colza peut être incorporé à la ration dès le plus jeune âge des agneaux sans diminution de leur consommation. S’il est réservé après le sevrage, une transition alimentaire de 2 à 3 semaines est indispensable en incorporant progressivement le tourteau dans la ration des agneaux. Attention aux tourteaux gras, résultat de la trituration par pressage à froid de graines de colza réalisée à la ferme ou bien au sein de petites unités collectives.  Ils présentent un taux de matière grasse qui peut atteindre 30 %. Selon les références disponibles, des taux de matière grasse supérieurs à 10 % entraineraient des baisses notables de performances chez les agneaux.   
Pour en savoir plus : « Du tourteau de colza dans la ration des agneaux» sur www.inn-ovin.fr et www.idele.fr.

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

Un fanion comme pense-bête

Accroché à la case d’agnelage, les fanions amovibles sont efficaces pour repérer d’un coup d’œil les cases d’agnelage à risques. Ce pense-bête permet d’identifier d’un coup d’œil les points critiques : brebis avec un seul quartier, manque de lait, agneau à faire téter… C’est aussi un moyen de gagner du temps. Plusieurs couleurs peuvent être utilisées (vert, rouge…) pour signaler les cases auxquelles il faut accorder plus ou moins d’attention. 

Des ardoises peintes 
Un système d’ardoise  au-dessus de chaque case d’agnelage est un autre moyen pour noter et lire rapidement les informations. Le bardage ou la barre d’auge sont peintes à la peinture à tableau noir (disponible dans les rayons bricolage et sur le WEB). Une craie à portée de poche, ce qui semble important est rapidement écrit : une mammite, un biberon à donner, une brebis malade à soigner … A la sortie de case d’agnelage, un nettoyage avec un bouchon de paille ou de foin humide et l’ardoise est prête pour la prochaine brebis. 

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

L’ergot des céréales est toujours d’actualité

Il suffit de quelques grains contaminés par l’ergot pour entrainer une intoxication. Les céréales infectées produisent des alcaloïdes et ne doivent en aucun cas être distribuées aux animaux, les risques sanitaires étant très importants. L’ergot des céréales est une maladie liée à la présence d’un champignon qui contamine les épis des céréales au moment de la floraison. Les fleurs ne donnent pas de grain. Celui-ci est remplacé par une excroissance en forme d’ergots, des masses rigides de couleur foncée. Ces ergots pourpres ou bruns atteignent 1 à 2 cm de longueur au moment de la récolte. 

Des brebis sans lait
Le premier symptôme est une perte d’appétit. En fin de gestation, l’ergot est responsable d’avortements en grand nombre. Une autre conséquence est l’absence totale de production laitière. Il faut attendre plusieurs jours après la mise bas et la sollicitation des agneaux avant que le lait ne descende. 
En cas de suspicion, une analyse de laboratoire est indispensable car les grains contaminés ne sont pas toujours très visibles. Un examen toxicologique des aliments contaminés permet d’identifier et de doser les alcaloïdes responsables de l’intoxication. 

CP : CA 18

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO

En bergerie, allonger la lactation coûte cher

Aujourd’hui, bon nombre d’agneaux élevés en bergerie sont sevrés vers 70 à 80 jours. Trois essais réalisés ces dernières années semblent montrer que ce type de sevrage reste préférable à un allongement de la durée de la lactation à 100 jours par exemple. A la ferme expérimentale de Carmejane (04), avec des agneaux Préalpes du Sud, le sevrage à 100 jours a permis d’économiser 11 kg de concentré par agneau par rapport à un sevrage à 70 jours. Par contre, le bilan alimentaire des brebis fait apparaitre un solde de 8 kg de céréales et de 40 kg de foin en défaveur des lactations longues. 

Des brebis qui consomment plus
Au CIIRPO, sur le site du Mourier, le constat est le même avec des agneaux de type prolifique sevrés à 70 ou 110 jours. L’économie de concentré chez les agneaux est modeste avec un sevrage tardif alors que les brebis consomment 17 kg de concentré en plus. Au final, le solde sur coût alimentaire qui est la différence entre le prix de vente de l’agneau et les quantités d’aliments utilisées reste en faveur du sevrage précoce. L’écart entre les deux âges au sevrage est de 2 à 4 € par agneau selon les essais. 

CP : CIIRPO
Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Des plans de bergeries et de parcs de contention

La page Web Equip’InnOvin se veut une boite à idée pour les éleveurs et les techniciens en matières d’aménagements de bergeries et de parcs de contention. Initiée en 2018 dans le cadre de l’action InnOvin, elle traite à la fois des ovins viandes et des ovins laitiers. Cette page est structurée en cinq rubriques. La première s’intitule « construire ou aménager un bâtiment » et propose des plans types de bergerie pour brebis viande, brebis lait et agneaux sevrés. Chaque plan est illustré d’indicateurs de coût et de facilité de travail. La seconde, « convertir un bâtiment », donne des astuces pour aménager une ancienne stabulation ou un poulailler en bergerie. 

Des astuces 
La rubrique « autoconstruire un équipements et astuces » regroupe des plans divers d’auges, de claies… pour les éleveurs qui souhaitent les fabriquer. De nombreuses astuces illustrées par des vidéos sont également disponibles. La rubrique « contention » traite à la fois des parcs de contention, d’organisations pour la tonte et d’astuces pour contenir individuellement une brebis. Les plans de parc de contention sont illustrés d’un indicateur de coût. Enfin, la rubrique « recommandations » fournit les éléments nécessaires à connaitre avant d’avancer sur son projet. Le comité de rédaction d’Equip’InnOvin est composé de techniciens, architecte, ergonome des différentes structures de la filière ovine dont le CIIRPO. En avril, deux nouveaux outils seront par exemple mis en ligne : l’un calculera les besoins en longueur d’auge et surface d’aire paillée d’un nouveau projet, l’autre imagera l’aménagement intérieur en 3D. 

CP : CIIRPO
Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Un outil pour calculer la valeur du méteil

Une feuille de calcul de la valeur alimentaire du méteil est désormais en ligne. Elaborée par le CFPPA (Centre de Formation Professionnelle pour la Promotion Agricole) des Vaseix/Bellac en Haute-Vienne, elle permet d’évaluer les valeurs énergétiques et azotées du mélange à partir de la proportion de chaque espèce. Au préalable, un échantillon représentatif du méteil d’un kg environ est prélevé puis chacune des espèces est séparée au tamis ou à défaut, à la main (trier un kg est fastidieux et l’échantillon sera de l’ordre de 250 g). Puis, chaque espèce est pesée. Vous trouverez cette feuille de calcul sur inn-ovin.fr : « estimation des valeurs alimentaires du méteil ». 

Pas plus de 40 % d’avoine
S’assurer que la valeur alimentaire du méteil est adaptée aux animaux auxquels il est destiné est indispensable. Les céréales et protéagineux étant riches en énergie, la valeur UF ne pose pas de problème sauf si la proportion d’avoine dépasse 40 %. Par contre, le mélange peut s’avérer trop pauvre en azote. Pour connaître les solutions pour équilibrer la ration des brebis ou des agneaux, vous pouvez consulter la fiche technique « du méteil en grains adapté à la finition des agneaux de bergerie » sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO
Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Les brebis désherbent les pommeraies

Entre la fin de la récolte des pommes et le début du gonflement des bourgeons, les brebis peuvent effectuer 2 ou 3 pâturages sous les pommiers en fonction de la ressource en herbe. D’octobre à fin février, un ou deux broyages mécaniques peuvent ainsi être économisés. Sachant qu’il faut environ une heure de broyage par hectare, l’économie est de l’ordre de 50€ par hectare en comptant la main d’œuvre, l’amortissement du tracteur et le gasoil. Mais attention, il est nécessaire de vérifier que les brebis ne mangent pas l’écorce des arbres! La Shropshire est une race réputée pour ne pas s’attaquer aux arbres. Des expériences positives sont également réalisées avec d’autres types génétiques.  Dans tous les cas, il est conseillé de ne pas mettre de béliers et de jeunes animaux sous les pommiers.

De l’herbe et des pommes au menu
L’herbe est de bonne valeur alimentaire, équivalente à celle d’une prairie avec de l’herbe courte et feuillue. Les brebis consomment l’herbe des inter-rangs jusqu’au pied des arbres et les pommes tombées au sol.   Dans les pommeraies traitées au cuivre, l’herbe peut ne présenter aucun risque sanitaire ou bien concentrer des niveaux qui peuvent être jusqu’à 6 fois supérieurs au seuil de toxicité¹. Et pourtant, même si la prudence reste de mise, très peu de problème sanitaire sont constatés.  Pour en savoir plus, la fiche technique « des brebis sous les pommiers » est disponible sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr. 

(¹) résultats obtenus dans le cadre du projet brebis_link piloté par la chambre d’agriculture de la Dordogne

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Le dernier mois de gestation est déterminant pour la réussite de l’agnelage

La fin de gestation est l’un des stades physiologiques au cours duquel il est impératif de couvrir les besoins des animaux sous peine de contre-performances. En matière d’énergie et d’azote, les besoins des brebis augmentent progressivement de la sixième semaine avant la mise bas jusqu’à l’agnelage. Tout au long de cette période, les besoins des brebis qui portent deux agneaux sont supérieurs de 14 % en énergie et de 28 % en azote à ceux des femelles avec un simple. Certaines conséquences d’une sous-alimentation sont bien connues : agneaux trop petits à la naissance, mauvais démarrage en lactation. D’autres, la vigueur des agneaux par exemple, le sont moins.  

Des agneaux moins vigoureux
Une étude¹ a en effet mis en évidence une diminution de la vigueur des nouveaux nés de brebis de portées doubles avec un déficit alimentaire de 20 % au cours des 6 dernières semaines de gestation. Avec un foin de graminées de qualité moyenne, cela correspond à un manque d’environ 300 g de concentré par jour. Ainsi, une diminution de 29 % d’agneaux déjà debout ou en train de se lever dans les cinq minutes qui suivent la naissance a été observée par rapport aux nouveaux nés de brebis dont les besoins énergétiques et azotés ont été couverts. Une assistance à la tétée du colostrum a également été nécessaire pour davantage d’agneaux. Au final, le taux de mortalité a été supérieur de 6% de la naissance au sevrage. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche : « des brebis bien nourries, des agneaux plus vigoureux » sur ciirpo.idele.fr et inn-ovin.idele.fr. 

¹ Etude conduite en 2017 au CIIRPO, sur le site expérimental du Mourier (87) dans le cadre d’un projet piloté par FEDATEST (43) et financé par FranceAgriMer
CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Enrubannage : éviter les problèmes sanitaires

Particulièrement intéressant dans certains systèmes fourragers pour constituer des stocks de qualité au printemps, l’enrubannage est parfois source de problème sanitaire chez les brebis et les agneaux. Des conditions de récolte et de conservation irréprochables restent impératives pour les éviter : absence de taupinières, taux de matière sèche supérieur à 50 %, absence de trous dans les bâches lors de la conservation… 
Le mode de distribution revêt également une importance. Si le rationnement de l’enrubannage reste conseillé en fin de gestation afin de limiter les prolapsus, il limite également les risques sanitaires en lactation.  Le fourrage humide est ainsi distribué à raison d’un kg de matière sèche par brebis et par jour avec la mise à disposition de sec (foin ou paille) et de concentré pour équilibrer la ration. L’ingestion de brins d’enrubannage par de jeunes agneaux peut par ailleurs être source de baisse de croissance.

De la vitamine B1 en plus
Un complément minéral et vitaminé contenant de la vitamine B1 est à privilégier. Si les conditions de récolte et de conservation sont bonnes, 100 mg par kg de vitamine B1 suffisent. En cas de doute sur la qualité, il est préconisé de sécuriser avec 1000 mg/kg. Cette indication est notée dans la liste des additifs de l’étiquette. Par ailleurs, les bottes moisies ne doivent pas être distribuées sous peine de problème sanitaire. Pour les enrubannages à moins de 50 % de matière sèche, les distribuer en priorité aux bovins si possible dans les élevages mixtes ovins/bovins. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter « la lettre technique des éleveurs ovins n°44 » sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Minéraux, à vos étiquettes !

Les compléments minéraux et vitaminés sont généralement désignés par leur pourcentage de phosphore, de calcium, voire de magnésium. Exemple : un minéral de type 7-21 contient 7 % de phosphore  (7 g pour 100 g) et 21 % de calcium (21 g pour 100 g). Les apports de la ration et les besoins des animaux sont désormais exprimés en « absorbable ». Pour obtenir les valeurs absorbables des constituants, il faut connaître le CAR (Coefficient d’Absorption Réelle) soit 65 % pour le phosphore  et 40 % pour le calcium. Exemple : un CMV 7-21 est donc en réalité un CMV 5-8 absorbable. Plusieurs autres points sont à vérifier sur l’étiquette. 

Pas de cuivre ajouté
La première est de s’assurer que l’aliment ne contient pas de cuivre ajouté. Ce point est indispensable sous peine de risque important d’intoxications. Pour cela, il suffit de lire la liste des additifs. Si c’est le cas, il est obligatoirement mentionné. Si le complément minéral et vitaminé est destiné à des agneaux, la présence de chlorure d’ammonium qui limite les risques de gravelle figure également dans cette liste. Cet additif n’est pas autorisé en agriculture biologique. Enfin, les risques sanitaires restent limités si la date limite de consommation est dépassée. En effet, seules les vitamines et les levures perdent alors une partie de leur efficacité (sauf défaut de conservation avec présence de moisissures par exemple). Le chlorure d’ammonium reste stable.
Pour en savoir plus sur les minéraux, deux podcasts sont à votre disposition sur ciirpo.idele.fr et inn-ovin.fr. 

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Des agnelles rationnées en concentré pour préserver leur capital laitier

La production laitière de la brebis est fortement liée à son niveau d’ingestion, donc au développement du rumen, ainsi qu’à celui de la mamelle. Entre la naissance et la puberté, la croissance de l’animal et de ses organes ne se font pas au même rythme. C’est pourquoi une attention particulière doit être portée à la croissance des jeunes dans les 6 premiers mois. Toute erreur de conduite ne sera quasiment pas rattrapable. 

Garantir la production laitière future
Pendant la période pré-pubère, la mamelle évolue plus rapidement que les autres organes. Une croissance modérée, de l’ordre de 150 g par jour,  est donc indispensable pour que le tissu adipeux ne se développe pas au détriment du tissu mammaire. Cela aurait pour conséquence de réduire la production laitière à la première lactation et aux suivantes. Pendant cette période, le rationnement du concentré est inévitable avec un foin ou de la paille à volonté. La croissance d’agneaux disposant d’un aliment équilibré à volonté avec du fourrage est en effet de l’ordre de 300 g par jour.  Pour des agnelles mises à la reproduction à 9 mois, cela signifie un apport de 600 à 700 g de concentré (type aliment pour agneaux de bergerie) avec un foin de qualité moyenne (0,6 à 0,7 UFL). Pour en savoir plus : une fiche technique « itinéraires d’une agnelle de renouvellement productive » et un podcast « Radio Ovins 6 : le tri et la conduite alimentaire des agnelles de renouvellement » sont disponibles sur ciirpo.idele.fr et inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Du sélénium en fin de gestation

La carence en sélénium se manifeste notamment par des myopathies chez les agneaux : «maladie du muscle blanc» ou «raide de l’agneau». La distribution d’un complément minérale et vitaminé (CMV) sous forme de semoulette ou de granulé contenant du sélénium apparaît comme une valeur sûre.  Facile à apporter aux brebis lorsqu’elles sont complémentées en concentré, le sélénium est y souvent déjà inclus lorsqu’il s’agit d’un aliment du commerce. Apporté quotidiennement pendant 4 à 5 semaines en fin de gestation, le complément minéral rétablit le statut des brebis en sélénium. Et en général, aucun apport n’est nécessaire pour leurs agneaux. 

0,4 mg de sélénium par jour
Dans les compléments minéraux commercialisés, le sélénium se présente souvent sous deux formes : le sélénite de sodium et la sélénométhonine. Sachant que les besoins d’une brebis sont de l’ordre de 0,4 mg par jour, il suffit d’ajouter les quantités des deux formes de sélénium indiquées sur l’étiquette puis de calculer l’apport en fonction des doses de CMV apportées aux brebis. Par exemple, l’apport quotidien de 20 g de CMV dosé à 20 mg suffit à couvrir les besoins.
Pour en savoir plus : « Corriger une carence en sélénium pour des brebis en gestation avec un complément minéral vitaminé » sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Des brebis dans les vignes

Le pâturage hivernal des vignes par les brebis est une pratique ancienne qui revient au goût du jour. En effet, elle limite l’entretien mécanique et entraine donc des économies de carburant et de temps.  Pour le viticulteur, le passage des brebis dans les vignes une à deux fois au cours de l’hiver participe également au décalage du premier passage de travail du sol avec de l’herbe rase en sortie d’hiver. Cela dilue sa charge de travail entre mi-avril et fin mai. « Les brebis n’abîment rien, indique Camille Ducourtieux de la chambre d’agriculture de la Dordogne. Un suivi de leur comportement¹ a montré qu’elles consomment l’herbe jusqu’au pied des vignes,  les feuilles mortes sur les branches et les restes de rafles. Elles passent facilement sous les fils d’un rang à l’autre sans les endommager. Le pâturage reste toutefois plus facile à gérer avec des inter-rangs larges et du palissage à hauteur ».

Du trèfle en plus 
Après deux pâturages au cours de l’hiver 2018/19 au lycée agricole de Monbazillac (24), les relevés floristiques¹ sur des sols profonds témoignent d’une amélioration de la composition de la flore. Ainsi, la proportion de légumineuses a augmenté de 27 % alors qu’elle est restée stable et faible dans la zone non pâturée par les brebis. « C’est un plus pour la vigne, témoigne Laurent Colombier, de la chambre d’agriculture de la Dordogne. Les légumineuses contribuent à favoriser les insectes sur la parcelle de vigne.  Le trèfle blanc stimule l’activité microbienne du sol. Ce type d’enherbement couvre rapidement le sol et étouffe les espèces indésirables dès leur implantation. Une fois installé, il est peu concurrentiel en été et ne consomme plus d’eau. Les légumineuses sont donc intéressantes dans l’inter rang et sous le rang ». Une  journée technique est prévue le 4 février en Gironde sur le sujet. L’invitation et les documents seront disponibles sur www.idele.fr et  www.inn-ovin.fr.

¹ source : CasDar Brebis_Link conduit par la chambre d’agriculture de la Dordogne
CP : chambre d’agriculture de la Dordogne

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Un petit vent de dynamisme sur la filière ovine

Depuis 2009, la production de viande ovine annuelle est stable. La France a importé 55 % de la viande consommée en 2019, principalement du Royaume Uni (40 % des volumes), d’Irlande (18 %), d’Espagne (14 %) et de Nouvelle Zélande (13 %). « Avec 18 % d’agneaux commercialisés sous Signe Officiel de Qualité en 2018, cette part est supérieure de 9% comparée à 2013 » souligne Cassandre Matras de l’Institut de l’Elevage. L’agneau produit en Agriculture Biologique progresse également. La production de lait de brebis reste en constante augmentation d’environ 1% par an.

Relancer la consommation
Le cheptel français se compose d’environ 5,3 millions de brebis soit 3,7 millions de brebis viande et 1,7 millions de brebis laitières. Après l’Occitanie, la Nouvelle Aquitaine est la seconde région qui compte le plus grand nombre de brebis. Le nombre d’installations progresse depuis quelques années au niveau national. « Selon les données de la MSA et hors cotisants solidaires, 500 installations sont enregistrées par an, poursuit Cassandre. Une installation est enregistrée pour un départ mais avec une taille de troupeau parfois inférieure».  
 
CP : CIV

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence SAGOT, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Plantes à tanins : l’avis des éleveurs

Sainfoin, chicorée, plantain : ces plantes dites « à tanins » sont traditionnellement utilisées pour la première et plus récemment par des éleveurs à la recherche de nouvelles espèces pour les deux autres. Didier Dussouchaud à Blond en Haute Vienne intègre du plantain dans ses semis de prairies : « Le plantain, mes brebis le mangent à toutes les sauces : en vert, en foin, en ensilage, en enrubannage ». Mickael Taché à Chapelle Saint Etienne dans les Deux Sèvres fait pâturer de la chicorée semée en mélange : « Elle a une très bonne appétence. Par contre, c’est une plante uniquement pour le pâturage, ce qui peut être un inconvénient dans certains systèmes ». Enfin, au GAEC Cassenuejouls à Cornus dans l’Aveyron, les associés incorporent le sainfoin depuis longtemps dans leurs prairies, en pur ou en mélange : « Nous en faisons 4 ou 5 ha en pure pour allonger les rotations et casser le cycle de la luzerne. C’est une plante qui ne météorise pas ».

Des plantes plus résistantes à la sécheresse
Grâce à leurs systèmes racinaires, les sainfoins, plantains et chicorées sont jugées plus résistants à la sécheresse par les éleveurs utilisateurs enquêtés dans le cadre d’une récente étude que de nombreuses espèces fourragères. Par contre, leur utilisation au pâturage n’est pas toujours facile. Le principal inconvénient du sainfoin, outre sa difficulté d’implantation, reste son manque de résistance au piétinement. Les utilisateurs de chicorée regrettent son manque de souplesse d’exploitation. Ils sont contraints de la broyer afin de bénéficier d’une repousse en feuilles pour les animaux. Tous sont intéressés par les essais actuellement en cours concernant une meilleure maîtrise des strongles gastro intestinaux. Ces derniers se terminent à l’automne 2021.
Retrouvez les témoignages de ces éleveurs dans la fiche technique « sainfoin, chicorée, plantain : le pâturage des plantes bioactives par les ovins et les caprins » sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Acheter ses agnelles de renouvellement pour vendre d’avantage d’agneaux

L’achat des agnelles chez un sélectionneur ou un multiplicateur représente, à priori, un surcoût pour l’exploitation. « Selon le type génétique, il varie entre 10 et 50 € par animal par rapport au prix de vente d’une agnelle vendue à la boucherie » explique Laurent Fichet, en charge d’une récente étude sur le sujet à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Mais en raisonnant à plus long terme et à l’échelle du troupeau, l’intérêt économique s’inverse ! « Les agnelles achetées ont une meilleure productivité numérique*, poursuit Laurent. Elle se situe à 1 agneau par brebis contre 0,9 pour les élevages en auto-renouvellement ». En effet, si la prolificité est équivalente, la fertilité est améliorée et la mortalité des agneaux diminuée (22 % contre 26%). « L’estimation du gain réalisé sur la carrière d’une brebis en fonction du différentiel de performances, une fois le surcoût déduit, se situe entre 20 et 60 € par agnelle achetée », estime Laurent.

Et le sanitaire ?
Pour limiter les risques sanitaires liés à l’introduction d’animaux dans un troupeau, il est conseillé de s’approvisionner tous les ans dans le même élevage. Il est également fortement recommandé de mettre les animaux entrants en quarantaine et de réaliser les contrôles appropriés. Il existe des documents de garantie sanitaire lors des ventes (ex : billet de garantie conventionnelle). Votre groupement de défense sanitaire saura vous renseigner. Enfin, réaliser une transition alimentaire est essentielle pour une bonne adaptation des agnelles. Prendre contact avec le naisseur pour connaitre le mode d’alimentation des agnelles, les traitements …. est alors un plus indéniable.

*nombre d’agneaux vendus et conservés/nombre d’agnelles mises en lutte, 

Etude réalisée par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire avec la participation financière du conseil régional. Comparaison en Mouton Vendéen.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

L’eau, le premier aliment des brebis

L’eau d’abreuvement peut être à l’origine de transmission de virus ou bactéries. Elle doit répondre à des recommandations (et non à des normes) sous peine de générer des problèmes de reproduction, de mortalité. Laurent Solas, de la Chambre d’Agriculture de Saône et Loire précise que « si l’eau du réseau ne présente pas de problème, cela n’est pas le cas des autres sources d’approvisionnement. Il est nécessaire de faire analyser l’eau au moins une fois par an pour voir si l’eau mis à disposition des animaux est potable ». D’un point de vue chimique, l’eau doit être sans odeur, présenter un pH entre 6 et 7, avoir une dureté (calcium-magnésium) inférieure à 10° et un RH2 entre 22 et 28. Enfin, une teneur en chlore inférieure à  0,1 ppm est recommandée. D’un point de vue bactériologique, Il est recommandé l’absence totale de germes d’origine fécale. Lorsque les animaux s‘abreuvent directement en cours d’eau, la présence de faune sauvage peut être source de contamination (Ragondins,…).  
 
Des animaux suffisamment hydratés 
Le premier point à vérifier, c’est la quantité d’eau bue par les animaux. « L’installation de compteur d’eau permet d’avoir une idée très précise de la quantité consommée quotidiennement par les animaux et de vérifier si les besoins en eau sont couverts, ajoute Laurent Solas. Cette méthode est peu couteuse et rapide ». Lorsqu’il n’y a pas de compteur installé dans les bâtiments et surtout pour vérifier si les animaux sont bien hydratés pendant le pâturage, il est possible de vérifier la densité urinaire à l’aide d’un réfractomètre. Pour cela, il suffit de prélever l’urine d’un échantillon représentatif d’animaux et de mesurer à l’aide du réfractomètre la densité urinaire. Les résultats sont instantanés. Pour en savoir plus, vous pouvez contacter votre Groupement de Défense Sanitaire ou votre vétérinaire. 

Article extrait de la brochure de la 15ème rencontre technique ovine de Bourgogne-Franche-Comté

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

C’est le moment d’épandre le fumier sur les prairies

L’apport de fumier ou de compost en automne favorise la future pousse de la prairie. Cet apport agit sur la durée et stimule la vie biologique du sol.  Le phosphore et la potasse contenus dans le fumier sont disponibles rapidement ; l’effet direct est équivalent à celui des engrais minéraux les plus efficaces.  « En l’automne, il faut privilégier un apport de fumier ou compost «vieilli», précise Pauline Hernandez, animatrice du programme Herbe et Fourrages en Centre-Val de Loire. Il n’est pas obligatoire de composter son fumier avant épandage : un fumier stocké 6 mois au champ sans retournement convient ; ce d’autant plus que ce produit contient davantage d’azotes ammoniacal et organique rapidement minéralisables que le compost ». 

Epandre sur sol humide et réchauffé
La difficulté pour l’épandage d’automne réside dans le choix de la période. Le sol doit être relativement humide et réchauffé pour que la biologie du sol soit active et capable de dégrader le fumier épandu. Bien souvent, la période correspondant à ces critères se situe entre octobre et novembre. « L’idéal est d’épandre de 10 à 15 tonnes par hectare avec un épandeur muni d’une table d’épandage qui émiette bien le fumier, poursuit Pauline. Ce dernier se décompose alors plus rapidement. » Il vaut mieux ne pas dépasser 30 tonnes de fumier par hectare. En limitant l’apport, on s’assure d’avoir une dégradation rapide et efficace du fumier. Enfin, attention à la directive Nitrates, selon la zone dans laquelle s’inscrit votre prairie, certaines dates d’épandage ne sont pas permises. Pour en savoir plus : www.herbe-fourrages-centre.fr

CP : Chambre régionale d'agriculture CVL

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Pas assez de paille : pensez au bois en litière

Utiliser des plaquettes de bois en remplacement total de la paille pour la litière des brebis et des agneaux est tout à fait possible. Pour un même niveau de propreté de la litière, l’ajout de plaquettes est deux fois moins fréquent que le paillage. Toutefois les quantités étalées au final sont beaucoup plus importantes. Ainsi, sous-couche comprise, il faut compter 280 kg de plaquettes de bois, soit environ 1 MAP (Mètre Cube Apparent) en équivalence à 100 kg de paille. Ce ratio est le même pour les brebis et les agneaux sevrés. Il est inchangé que les brebis soient alimentées avec une ration sèche ou humide. 

Une autre valorisation du bois de l’exploitation
Le prix d’intérêt des plaquettes de bois est exclusivement lié à celui du prix de la paille. Lorsque le cours de la paille est élevé, l’utilisation du bois de l’exploitation et, dans une moindre mesure, l’achat de plaquettes de bois peuvent s’envisager. Par exemple, pour un prix de la paille de 150 € la tonne, les plaquettes de bois sont plus intéressantes en dessous de 14 € le MAP (Mètre Cube Apparent). Pour en savoir plus, deux vidéos et des fiches techniques sont à votre disposition sur ciirpo.idele.fr (rubrique « toutes les chroniques ovines en vidéo »).

CP : INRAe

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Dérobées : ce qu’il faut éviter

Les brebis s’accommodent très bien de la grande majorité  des espèces fourragères semées en dérobées.  Il y a toutefois quelques espèces qu’il vaut mieux éviter. La moutarde est l’une d’entre elles. A grande dose, cette plante est en effet toxique du fait de sa teneur en glucosinolates. Les autres crucifères telles que le colza, les navettes, les raves ou les radis ne posent par contre pas de problème sanitaire particulier. 
Dans la famille des légumineuses, les trèfles d’Alexandrie et Incarnat sont particulièrement utilisés. Ils présentent entre autre l’avantage de ne pas être acidogènes. Parmi les graminées, seul le sarrasin est susceptible d’induire des problèmes de photosensibilisation sur les animaux. Enfin, attention à la gesse et à la vesce velue : les graines sont toxiques. Celles de gesse par exemple contiennent un neurotoxique à l’origine de défaut de motricité.  Un pâturage avant la montée en graines s’impose donc. Pour en savoir plus : « Les dérobées et les ovins : espèces à privilégier  et modes d’utilisation » sur www.inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Les légumineuses se pâturent

Même semés en pure, la luzerne et le trèfle violet se pâturent, sous réserve de respecter les précautions suivantes. Afin de diminuer les risques de météorisation liée aux légumineuses, il est fortement conseillé de respecter au moins 6 semaines de repousse. D’autre part, une transition alimentaire de quelques jours est préconisée en rentrant les brebis sur la parcelle « le ventre plein » et en allongeant progressivement la durée de pâturage. Le rationnement au fil permet de s’en affranchir. Enfin, il est préférable d’arrêter le pâturage à l’apparition des gelées ou bien d’apporter du foin ou de la paille pour cause de risque de météorisation.

Ne pas pâturer de plantes malades
Toute maladie fongique ou parasitaire de la luzerne et dans une moindre mesure du trèfle violet entraîne une production d’œstrogènes de la plante (coumestrol). Cela peut avoir des conséquences sur la fertilité des animaux, mâles et femelles, si les animaux sont en période de flushing ou en lutte.  En fin de gestation, des avortements sont à craindre. En cas de doute, il est par conséquent préférable de ne pas inclure ces légumineuses sous quelque forme que ce soit dans la ration de brebis au cours de ces périodes.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Les glands : toxiques à grande dose

Lors des changements de parcelle ou de passages dans les chemins, les brebis se précipitent sous les chênes pour consommer les glands, particulièrement nombreux cet automne. En période de grand vent, il n’est pas rare de surprendre les brebis attroupées sous ces arbres. Elles attendent que les glands encore verts tombent ! Or, ces glands immatures sont les plus toxiques. Ils ont en effet conservé leur capsule qui est la partie la plus concentrée en tanins alors que les glands mûrs qui tombent naturellement sont consommés sans la capsule. Le tanin libère du pyrogallol, une substance toxique pour les reins lors de consommation importante. La dose nuisible n’est pas précisément connue. Si les glands sont bien secs et que l’ingestion est régulière, les risques sont peu élevés.  

Des tannins toxiques
Il faut avant tout essayer de prévenir l’intoxication, car les traitements sont illusoires et la maladie difficile à détecter.  Les animaux ne doivent pas avoir une grande quantité de glands à disposition sans en avoir consommé les jours précédents. On peut choisir de faire pâturer les parcelles avec des chênes par les lots de brebis de taille importante. La solution de la pose d’une clôture électrique est possible mais très contraignante.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

De la prolificité sur les agnelages d’été

Un mois avant la mise bas, l’alimentation des brebis doit être soutenue surtout pour les portées doubles et triples afin de limiter le taux de mortalité des agneaux. Quelles que soient les quantités d’herbe disponibles, une complémentation est nécessaire quatre à six semaines avant l’agnelage pour les brebis avec des portées triples. Il est parfois aussi simple de les rentrer en bergerie. Pour les brebis avec des doubles, compter 500 g de céréales au cours des trois dernières semaines de gestation. Si l’herbe vient à manquer, la ration doit être enrichie en concentré azoté et augmentée 15 jours avant l’agnelage.

Du bon foin
Une partie des foins a exceptionnellement été récoltée au 15 mai cette année. Les graminées étaient juste épiées et ces bottes sont donc de meilleure qualité que celles récoltés 3 à 4 semaines plus tard. En matière de valeur alimentaire, on estime le gain à environ 15 % d’UFL et 30% de PDI. Pour un lot de 100 brebis en lactation pendant 70 jours, l’économie de concentré est de l’ordre de 100 à 180 € selon sa nature. Attention car ces fourrages de faible encombrement et appétents peuvent induire des prolapsus. Il vaut mieux les réserver pour la lactation ou à défaut, les rationner en ajoutant un fourrage plus grossier. 

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Pédiluve sec, une alternative à l’humide

Pour être efficace, le pédiluve humide nécessite des conditions strictes sans lesquelles le remède peut être pire que le mal. Ces dernières concernent la dose de dilution du produit utilisé et le temps de stationnement. L’aménagement des pédiluves et leur propreté ont également une grande importance sur l’efficacité de l’intervention. Le pédiluve sec a pour avantages une mise en place facile, un passage plus fluide des animaux, peu de salissement et l’élimination plus simple des résidus.

6 à 8 cm d’épaisseur

Laurent Saboureau de l’Alliance Pastorale indique que « plusieurs solutions sont proposées sur le marché. Certaines ont pour objectif de priver les bactéries pathogènes des conditions favorables à leur développement en asséchant le pied et en faisant chuter le pH vers 3,5, tout en favorisant la régénération de la peau et de la corne et en augmentant la dureté des onglons. D’autres sont des solutions biologiques qui associent sur un support asséchant des bactéries bénéfiques qui viennent concurrencer les bactéries du piétin sur le plan spatial et nutritif, et ainsi contre-carrer leur développement ». En cas de boiteries, deux passages hebdomadaires pendant 3 à 4 semaines sont conseillés avec une épaisseur de 6 à 8 cm sur 3 m de long.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Evaluer la valeur du méteil en grains avant de le distribuer

Le méteil a pour particularité de présenter des proportions des espèces semées très variables d’une année sur l’autre. S’assurer que sa valeur alimentaire est adaptée aux animaux auxquels il est destiné est indispensable. Les céréales et protéagineux étant riches en énergie, cette composante de la valeur alimentaire ne pose pas de problème avec les méteils sauf si la proportion d’avoine dépasse 40 %. Par contre, le mélange peut s’avérer trop pauvre en azote. Pour connaitre cette valeur, le comptage est une méthode simple et gratuite. La marche à suivre est la suivante. Un échantillon représentatif du méteil d’un kg environ est prélevé puis chacune des espèces est séparée au tamis ou à défaut, à la main (trier un kg est alors fastidieux). Puis, chaque espèce est pesée et exprimée en pourcentage. Enfin, il reste à calculer les valeurs alimentaires du mélange à partir des tables INRA.

Pour en savoir plus et connaitre les alternatives si les valeurs alimentaires du méteil ne sont pas suffisantes pour équilibrer la ration des brebis ou des agneaux, vous pouvez consulter la fiche technique « du méteil en grains adapté à la finition des agneaux de bergerie » sur ciirpo.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Les installations en ovins viande augmentent 

Depuis quelques années, le nombre d’installations en production ovin viande est en augmentation. Christophe Perrot, de l’Institut de l’Elevage, indique que, d’après de nouvelles analyses des données de la MSA (hors cotisants solidaires), « 500 installations sont enregistrées par an avec un troupeau de plus de 50 brebis viande, dont 300 à 400 en font leur activité d’herbivores dominante ». Aujourd’hui, 30 % des brebis sont élevées dans des exploitations ayant au moins un exploitant ou coexploitant de moins de 40 ans, ce qui témoigne d’une certaine attractivité de la production. A titre de comparaison, cette proportion est de 29% pour les vaches laitières ou allaitantes et de 34% pour les chèvres. 

Des installations après 40 ans
Par ailleurs, 47% du cheptel d’ovins viande reste détenu par des éleveurs de plus de 50 ans (4 points de plus qu’en bovins). Deux tendances sont à noter. La première concerne l’âge des éleveurs lors de leur installation. Depuis le début des années 2010, un quart d’entre eux a plus de 40 ans. La seconde concerne la taille des troupeaux. En exploitation spécialisée, 30% s’insèrent dans des GAEC avec 523 brebis de moyenne et 38% s’installent en individuel  avec 245 brebis en moyenne. La part des pluriactifs est de 19% avec 198 ou 151 brebis selon la place de l’activité agricole, principale ou secondaire. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le Webinaire : « L'élevage français aux défis du renouvellement des générations et de la compétitivité »

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Finir des agneaux à l’herbe

Pour les exploitations adaptées à cette pratique, opter pour un allaitement et une finition des agneaux à l’herbe est une solution pour économiser des aliments concentrés. Le coût de la ration est d’autant plus réduit par rapport à une alimentation en bergerie que la part des aliments concentrés distribués est faible. L’intérêt économique se trouve diminué avec un apport de concentré et à fortiori lorsqu’il est disponible à volonté ; ou bien avec la rentrée en bergerie en automne des agneaux non finis à l’herbe. Ainsi, on estime à 5,4 € le coût de la ration d’un agneau fini exclusivement avec de l’herbe et à 9,6 € avec un apport de 300 g de céréales par agneau et par jour.

A moduler pour le temps de travail
Lorsque un tiers des animaux est fin en bergerie en automne, le coût de la ration s’élève à 13,9 € contre 22,7 € pour un agneau fini en bergerie après le sevrage. Finir des agneaux à l’herbe sans concentré induit un temps de travail inférieur de 50 % à celui passé avec une alimentation en bergerie. Avec un apport quotidien de concentré à l’herbe et un quart des agneaux d’herbe finis en bergerie en automne, cet écart s’annule totalement. 
Pour en savoir plus : ciirpo.idele.fr avec le dossier WEB ECOLAGNO et de nouvelles références.

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Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Des dérobées pour finir les agneaux

Le pâturage des couverts végétaux semés en été au cours de l’allaitement et en finition diminue le coût de la ration de 17 € par couple brebis/agneau(x) par rapport à celui d’une alimentation en bergerie. Toutefois, cet intérêt économique implique d’une part un itinéraire simplifié lors du semis, d’autre part un coût de semences peu élevé. De plus, le rendement doit être suffisant pour autoriser un niveau de chargement de 20 agneaux finis par hectare. Si ces conditions ne sont pas réunies, élever et finir les agneaux en bergerie avec des fourrages de l’exploitation et un concentré peut s’avérer plus intéressant. 

Le même « bon goût » d’agneau
Les carcasses des agneaux finis sur couverts végétaux ne présentent pas de problème de finition. Toutefois, les animaux affichent des croissances inférieures de 16 % à ceux alimentés en bergerie. En conséquence, un mois supplémentaire est nécessaire pour les finir. Une éventuelle modification du prix de vente est alors à intégrer selon la période.
Aucune différence en matière de qualités sensorielles de la viande n’a été mise en évidence entre les agneaux finis sur dérobées et leurs homologues en bergerie. Après avoir dégusté plus de 20 agneaux de chacun des 2 types, le jury d’experts n’a ainsi détecté aucun écart d’odeur, de flaveur, de tendreté ni de jutosité. 
Pour en savoir plus : ciirpo.idele.fr.

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Le constat de gestation améliore la marge brute

Des brebis à jeun, une opération réalisée 45 jours après le retrait des béliers et un opérateur expérimenté : telles sont les conditions à respecter pour que le constat de gestation soit fiable. Pour les mises à la reproduction du début du printemps au milieu de l’été, cette technique est devenue incontournable. Avec un taux de fertilité de 80%, le constat de gestation sans dénombrement du nombre d’agneaux améliore la marge brute de 7,70 € par brebis mise à la reproduction en prenant en compte un coût de 1 € pour la prestation. 

Moins de concentré
Cet écart est essentiellement lié à une augmentation de la productivité numérique du fait d’une remise en lutte rapide des brebis vides et à une moindre consommation de fourrage et de concentré des improductives. Avec un taux de fertilité plus faible, l’intérêt de cette technique est encore plus important. Le dénombrement et la séparation des brebis par taille de portée au cours du dernier mois de gestation permettent une augmentation de la marge brute de 1 € supplémentaire par brebis luttée grâce à des économies de concentré. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche technique « le constat de gestation, une technique pour améliorer le résultat économique » sur ciirpo.idele.fr.
 
CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Des bottes de foin qui ne chauffent pas

Cette année, une partie des foins a été récoltée particulièrement tôt, dans la deuxième quinzaine de mai. Vérifier que les bottes ne chauffent pas au cours des dix jours qui suivent le pressage est une sage précaution. Pour ce faire, il est possible d’utiliser une sonde à fourrage.

Si la température au centre de la botte se situe en dessous de 40°C, il n’y a pas de problème.

Entre 40 et 60°C, le foin est en train de chauffer : il convient alors de surveiller l’évolution de sa température puis de les stocker les bottes dans un endroit aéré, sans les entasser afin que l’air circule.

Au-delà de 60°C, le danger d’incendie est important voir très important au dessus de 80°C : contacter alors les pompiers pour connaître la marche à suivre.

Différents modèles de sonde sont disponibles à des prix qui commencent aux environs de 100€. Certaines chambres d’agriculture et assureurs en mettent également à disposition des éleveurs gratuitement. 

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Désinfecter la bergerie pour réduire la pression infectieuse

 « Certaines bactéries sont particulièrement résistantes dans les fumiers comme les salmonelles par exemple, indique Aurore Raffier de la CDAAS. D’autre part, des parasites (cryptosporidies et coccidies) se trouvent dans l’environnement sous la forme d’ookystes qui sont très difficiles à détruire et peuvent survivre plusieurs mois dans l’environnement ». Le but de la désinfection est de réduire la pression infectieuse, évitant ou retardant les maladies hivernales. L’objectif n’est pas d’assurer zéro microbe mais de limiter la quantité de micro-organismes présents. Toute désinfection est inutile si un nettoyage suffisant des locaux n’a pas été réalisé. En effet, le fumier est un réservoir à microbes. C’est pourquoi, il est indispensable de retirer un maximum de matières organiques avant de désinfecter.

Choisir le bon désinfectant
Il existe une grande variété de désinfectants. « Si le contexte sanitaire de l’élevage est globalement favorable, un désinfectant à large spectre d’activité sera choisi, ajoute Aurore. Le protocole d’utilisation d’un désinfectant est spécifique. Il est important de suivre les indications du fournisseur ».  Après le curage et avant la désinfection, Laurent Saboureau de l’Alliance Pastorale conseille d’utiliser pour l’étape du nettoyage un détergent qui aide à désincruster et à détacher la saleté. « Cela évite la persistance des biofilms protecteurs des germes, et améliore ensuite l’efficacité de la désinfection, explique-t-il. Contrairement à celui des désinfectants, le tarif des détergents est assez faible, et le ratio bénéfice/coût est donc élevé ». 

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Les leviers pour éviter les résistances aux antiparasitaires

Selon Philippe Jacquiet, enseignant chercheur à l’école nationale vétérinaire de Toulouse, le développement des résistances aux anthelminthiques va devenir l’un des défis de ces prochaines années en matière sanitaire. En France, elles ne concerneraient actuellement que les strongles gastro intestinaux. Les alertes sur d’autres parasites n’ont pas été confirmées. « On sait aujourd’hui que les résistances à la famille des benzimidazoles perdurent pendant des années, précise le vétérinaire.  Pour les autres familles, il ne faut pas trop compter sur la réversibilité ». Trois leviers sont actuellement à disposition des éleveurs ou à l’étude. 

Savoir où on en est
« Le premier levier consiste à connaitre les produits qui restent efficaces sur son exploitation et ceux qui ne le sont plus, poursuit Philippe Jacquiet. Les tests d’efficacité sont assez simples à réaliser et peu couteux. Il s’agit de réaliser des coproscopies avant et après traitement selon un protocole précis. Si vous êtes intéressé, vous pouvez consulter votre vétérinaire ». Le second levier consiste à utiliser les matières actives efficaces de façon raisonnée. Les animaux ne sont déparasités que si besoin, résultats coproscopiques à l’appui. Et dans la même année, ces matières actives sont alternées. La troisième étape est actuellement à l’étude. Il s’agit de méthodes alternatives telles que la phytothérapie ou la génétique.   

CP : CIIRPO

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Du nouveau sur Equip’InnOvin

L’outil WEB Equip’InnOvin, mis en ligne en octobre 2019, propose des exemples d'aménagement de bâtiments accompagnés de leurs caractéristiques en matière de facilités de travail avec la participation du CIIRPO. Des plans d'équipements sont également à votre disposition. De nouvelles fiches viennent d’être ajoutées. En matière d’astuces, vous y trouverez un système de rangement des claies sur le bardage, un portillon pour les cornadis et des augettes pour cases d’agnelage. Deux astuces du concours du Berger Futé de l’édition 2019 de TechOvin  sont également nouvellement en ligne : le passe-pied pour les cornadis et une tablette amovible.

De nouveaux plans
Si vous êtes intéressés pour construire une salle de tonte, les plans sont désormais disponibles. Un système astucieux pour attraper les brebis pour la tonte est également en vidéo. La transformation d’un poulailler en bergerie est illustrée en photos. Des fiches techniques avec des plans et coûts de salles de transformation fromagère sont également en ligne. Enfin, vous trouverez de nouvelles recommandations (températures pour les animaux, distances minimales d’implantation entre deux bâtiments) ainsi que des méthodes de contention pour attraper ou assoir une brebis. Au cours de l’été, un volet spécial « parc de contention » sera disponible avec les recommandations et des plans. 

CP : CIIRPO 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Des bascules connectées

Le marché des bascules connectées se développe. Les distributeurs annoncent un débit de 400 à 600 brebis à l’heure avec une lecture automatisée des boucles électroniques et de 250 à 300 brebis à l’heure avec une lecture manuelle. Après la pesée, le tri des animaux peut également être réalisé automatiquement sur des critères choisis et pré-enregistrés : poids, âge, sexe…. Cette opération peut être réalisée sans aucune intervention humaine que celle de les faire circuler dans le couloir et la bascule. Selon les modèles, le coût de ces bascules connectées varie de 8 000 à 20 000 €. Il est très important de se renseigner auprès du fournisseur afin de vérifier la compatibilité avec les logiciels de gestion de troupeau. Une liste non exhaustive des bascules sur le marché français en 2020 est indisponible sur la fiche technique « des bascules connectées » sur ciirpo.idele.fr et www.innovin.fr. Vous y trouverez également une vidéo « un système de tri automatique intégré au parc de contention ». Parmi les évolutions possibles, une bascule dans laquelle les brebis et agneaux, iraient se peser tout seul dans leur parcelle au pâturage ou bien sur leur aire paillée va être prochainement testée au CIIRPO, sur la ferme expérimentale du Mourier (87). 

CP : CIIRPO 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Des lactations plus longues à l’herbe

Avec des lactations en bergerie, il est usuel de sevrer les agneaux vers 70 à 80 jours. Et pourtant, même en diminuant nettement le niveau d’alimentation des brebis à partir de 6 semaines de lactation, les adultes ont toujours du lait et la question de reporter le tarissement peut se poser. Trois essais réalisés ces dernières années semblent montrer qu’un sevrage précoce reste préférable. A la ferme expérimentale de Carmejane (04), avec des agneaux Préalpes du Sud, le sevrage à 100 jours a permis d’économiser 11 kg de concentré par agneau par rapport à un sevrage à 70 jours. Par contre, le bilan alimentaire des brebis fait apparaitre un solde de 8 kg de céréale et de 40 kg de foin en défaveur des lactations longues. Au CIIRPO, sur le site du Mourier, le constat est le même avec des agneaux de type prolifique sevrés à 70 ou 110 jours. L’économie de concentré chez les agneaux est modeste avec un sevrage tardif alors que les brebis consomment 17 kg de concentré en plus. 

2 à 5 € de plus par agneau en bergerie
Au final, un sevrage tardif lorsque les brebis sont en bergerie entraîne une augmentation du coût de la ration (brebis et agneaux) de 2 à 5 € par agneau selon la nature du fourrage et le niveau d’ingestion des brebis en lactation.
Le constat est différent avec des lactations à l’herbe. Dans la mesure où les disponibilités en herbe le permettent, un sevrage précoce n’induit pas d’économie, au contraire. En effet, l’herbe pâturée reste l’aliment le moins cher. Un tarissement des brebis avec 110 ou 120 jours de lactation est alors usuel. Les agneaux continuent à bénéficier du lait de leurs mères et mangent de l’herbe avec éventuellement un complément de concentré. Par contre, si les brebis sont peu laitières, trop maigres ou bien qu’une accélération du mode de reproduction est prévue, un sevrage plus précoce reste conseillé. 

CP : CIIRPO 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Des agnelles de renouvellement à l’herbe sans concentré

À la mise à l’herbe de printemps, une transition alimentaire est à prévoir pour les agnelles de renouvellement nées en automne. Il est possible d’ajouter quelques brebis (de réforme par exemple) au lot d’agnelles afin de faciliter l’apprentissage. Les brebis les guident jusqu’au point d’eau et aux abris. Pour faciliter cette transition, deux solutions sont possibles : apporter du concentré à l’herbe pendant une ou deux semaines ou supprimer le concentré quinze jours avant la mise à l’herbe à condition toutefois que le foin soit de bonne qualité. Les objectifs de croissance de la mise à l’herbe à la mise en lutte varient en fonction de l’âge à la mise à la reproduction. Dans tous les cas, l’herbe de printemps suffit alors à équilibrer la ration. L’apport de concentré est inutile.

Des animaux sensibles au parasitisme
Si la mise en lutte est précoce, c’est-à-dire à l’âge de 8/9 mois, la croissance doit être soutenue avec 120 g par jour. Il peut s’agir par exemple d’agnelles nées en octobre et épongées en juin. Une mise à la reproduction plus tardive (10/12 mois) reste moins exigeante en matière de croissance : 50 g par jour suffisent alors pour atteindre l’objectif de 47 kg minimum. C’est le cas par exemple d’agnelles nées en novembre et mises à la reproduction en septembre.
Une attention particulière doit être portée au parasitisme. Bien qu’âgées de 4 à 7 mois à la mise à l’herbe, ces agnelles qui n’ont jamais pâturé ne disposent d’aucune immunité car elles n’ont jamais été en présence des parasites qui se développent à l’herbe (strongles et ténia). Prenez contact avec votre vétérinaire et votre technicien pour bâtir un protocole adapté à votre élevage. Pour en savoir plus, vous trouverez des fiches techniques et vidéos sur www.idele.fr onglet réseaux et partenariats/CIIRPO et sur www.inn-ovin.fr. 

CP : CIIRPO 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Enrubanner la première coupe de luzerne

Pour la première coupe réalisée en enrubannage, le stade optimum de fauche de la luzerne est le début du bourgeonnement. Cela signifie que sur 20 tiges cueillies au hasard,  4 soit 20 % présentent des boutons floraux. Le sol doit également être très bien ressuyé. Dans le cas contraire, rien ne repousse sous les passages des roues. Comme tous les enrubannnages, l’objectif est de récolter un fourrage à 50-60 % de matière sèche. Avec de bonnes conditions de récolte, on peut compter sur un fourrage dosant 0,7 UFL et 110 g de PDIN et 90 g de PDIE par kg de matière sèche. Pour des brebis en lactation, un apport de céréales et de complément minéral suffit alors pour celles qui allaitent des simples. 

Travailler « à la fraiche »
La luzerne a comme particularité de ne pas être facile à récolter. Les feuilles, particulièrement fragiles, se détachent facilement des tiges. Afin de conserver un maximum de feuilles, toutes les opérations sont réalisées lorsque celles-ci sont humidifiées, c'est-à-dire en début de matinée et en soirée. Par exemple, le premier jour, la parcelle est fauchée après la rosée matinale et fanée 2 heures après. Le soir, elle est andainée. Le lendemain ou surlendemain, elle est pressée juste après la levée de la rosée ou bien les andains sont retournés puis pressés le soir à la rosée.  

CP : CIIRPO 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

OK, éleveur : du nouveau pour vous informer

La première plateforme interactive dédiée aux éleveurs « OK Eleveur », mise en ligne à l’automne dernier, est plus que jamais à votre disposition en cette période de confinement. Cet espace communautaire est dédié à l’élevage des herbivores : bovins, équins, ovins et caprins. Parmi les 645 articles et 75 outils d’aide à la décision, vous y trouverez un espace spécial « covid 19 » en entrant soit par la filière ovine, soit par le moteur de recherche. Plusieurs articles sont alors à votre disposition concernant l’alimentation des agneaux dont la vente serait reportée, l’insémination animale, le contrôle de performances, la tonte… Vous pouvez également être mis en relation avec des spécialistes, des conseillers et des communautés d’éleveurs. L’utilisateur, après avoir ouvert gratuitement un compte, peut poser directement des questions à des experts et s’inscrire sur des réseaux sociaux en rapport à ses attentes. Ok Eleveur apporte des solutions concrètes, argumentées et illustrées de témoignages. Vous y trouverez également de nombreuses publications du CIIRPO. 

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

Mangez de l’agneau, c’est bon pour la santé !

Riche en protéines de bonne qualité, la viande d’agneau est également une source de vitamine B12 et de minéraux essentiels. Sa teneur en protéines se situe en effet à 22% et est stable selon le sexe, l’âge et le mode d’alimentation de l’agneau. De plus, ces proteines sont de bonne qualité car elles contiennent tous les acides animés indispensables en proportions équilibrées. Enfin, elles sont bien assimilées par l’organisme. Par ailleurs, consommer 100 g de viande d’agneaux couvre 30 % des apports recommandés quotidiens en vitamines B12. Les aliments d’origine animale constituent la source alimentaire quasi exclusive de cette vitamine qui est indispensable à la formation des globules rouges. Ceux d’origines végétales en sont dépourvus.

Une des meilleures sources de fer
Comme pour les autres viandes, l’apport en fer de celle d’agneau est aussi intéressant quantitativement que qualitativement. De plus, le fer est sous forme héminique à 46%, donc beaucoup mieux absorbé. D’autre part, 100 g de viande d’agneau couvrent 17 à 32% des apports recommandés quotidiens en zinc. Enfin, la finition des agneaux en bergerie avec des aliments concentrés supplémentés en sélénium se traduit par des teneurs élevées de ce minéral dans les viandes. La noix de cotelette d’agneaux finis à l’herbe contient quant à elle des oméga 3. Ces teneurs peuvent paraitre faibles dans l’absolu mais elles contribuent malgré tout aux apports. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche technique « la viande d’agneau, un atout santé » sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr.

CP : CIV

Emilie GUERRE,  Chambre d’Agriculture Meuse 
Laurence Sagot, Institut de l’Elevage/ CIIRPO
 

contacts

Pascal CARILLET
Conseiller production ovine
Tél : 03.29.83.30.01