Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Journée d'information Forêt privée

Journée d'information Forêt privée

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

La coupe jardinatoire : un chemin vers une sylviculture plus pragmatique et résiliente

Dans le cadre des journées d’information « Rencontrons-Nous » organisées par le CRPF et la Chambre d’Agriculture, une vingtaine de propriétaires forestiers privés se sont retrouvés récemment à Ancemont et aux Souhesmes pour une journée thématique sur l’adaptation de la sylviculture au changement climatique.

Des forêts en souffrance : La récurrence des sécheresses et canicules que nous connaissons désormais, et notamment depuis 3 ans, laisse entrevoir ce qui sera la norme climatique que nos forêts vont connaitre dans l’avenir. Le cumul canicule et sécheresse est responsable de l’affaiblissement de l’ensemble des essences forestières. Un affaiblissement qui les rend plus fragiles face aux ravageurs et autres agents pathogènes. Le cas des scolytes qui ravagent nos forêts n’est plus cantonné qu’au seul épicéa. Les principales essences meusiennes comme le hêtre, le frêne ou le chêne souffrent des conditions climatiques extrêmes et ont aussi leur lot de ravageurs.

Une volonté de s’adapter : Face à ce triste constat, les sylviculteurs doivent trouver des solutions pour tenter d’atténuer les effets d’une météo qui évolue bien plus vite que l’adaptation des arbres de leurs forêts. Au cours de cette journée, les propriétaires auront pu acquérir des données techniques pour la gestion de leurs parcelles forestières. Après une matinée théorique en salle ils se sont retrouvés en forêt aux Souhesmes, pour une mise en situation quant aux choix à faire dans le marquage des coupes jardinatoires qui doivent allier la régénération continue, l’amélioration et la récolte. A l’issue de cette journée technique, tous auront retenu que la diversité des essences et des âges dans les peuplements engendrent une résistance accrue aux extrêmes climatiques et à leurs conséquences sanitaires. L’absence de coupe rase et le maintien d’un couvert permanent limitent le tassement et l’assèchement des sols, optimisant ainsi les possibilités d’alimentation en eau des arbres par le développement de leurs racines. La résilience de nos forêts passe donc par-là, mais aussi par le raccourcissement des intervalles de passage en coupe et l’abaissement des densités d’arbres à l’hectare pour limiter la concurrence en eau.

Une prise de conscience collective nécessaire : Si aujourd’hui les sylviculteurs sont prêts à ses adaptations nécessaires de leurs pratiques qui changeront nos paysages forestiers à moyen terme, la société doit elle aussi s’y préparer, le comprendre et l’accepter.Enfin, cette sylviculture adaptative ne pourra supporter les trop fortes populations de gibier que connait désormais la Meuse, et la régulation de leur densité devra obligatoirement se faire en fonction des capacités d’accueil des milieux forestiers.

 

Renseignements : Arnaud APERT - Conseiller Forestier – tél. 03 29 76 81 24